Chapitre 12 : le poids des responsabilités

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Chapitre 12 : le poids des responsabilités

Hank s'était arrêté, la tête posée contre l'écorce d'un arbre. Il tremblait. Ça ne servait à rien. Ça n'irait pas mieux dans cinq minutes ou dans une heure. Il remua sa main blessée, provoquant des éclats de douleur qui le fusillèrent jusque dans le coude. Ça l'aida à se calmer. Il voulait rentrer chez lui. Au plus vite, il rentrerait au mieux ce serait.

Silencieusement, la mort dans l'âme, le dingue revient sur ses pas et s'arrêta à quelques mètres du campement précaire. Dire qu'il les avait abandonnés là toute une nuit. Bien-sûr que Marc était en colère. Il l'aurait été, lui-aussi, s'avoua-t-il. Il aurait dû faire les derniers pas et se montrer, mais il préféra rester dissimulé, espionnant une conversation qu'il n'aurait pas dû entendre.

- Tu as crié très fort. disait Mérine.
- Oui, c'est vrai. J'ai très mal réagit.

Il ne pouvait pas le voir de là où il était, mais c'était la voix basse de Marc. Elle tranchait fortement face aux voix des petites. Osho reprit doucement, si doucement qu'il l'entendit à peine.

- Il a eu peur quand tu as ... sorti ton arme.
- Oui, tu as eu peur toi ?
- ... oui.
- Je comprends, je suis désolé. Je ne vous ferais pas de mal. Mon ami ... Il est un peu bizarre et j'ai eu peur pour vous. J'aurais dû lui faire plus confiance. On va essayer de lui faire un peu plus confiance parce que vous savez ... C'est un super guide. C'est lui qui m'a amené jusqu'à vous.
- Il a des super-pouvoirs alors ?, demanda Mérine.
- On dirait bien oui. Cassy, hey petite puce, tu voudras bien que Hank te porte ?

De là où il était Hank ne vit pas sa petite tignasse rousse remuer. Mais il les entendit qui tentaient de la convaincre. Bien-sûr que la petite n'avait pas envie. Après tout, il n'était qu'un dingue vivant dans une cabane. Même la plus idiote des gosses comprendrait qu'il n'était pas une personne de confiance et ceux, dès le premier regard. Machinalement, il se gratta encore. Il n'était pas bien dans son propre corps. Il observa un moment l'environnement pendant que Marc finissait de plier le campement.

Hank hésita un moment, puis il réapparut en levant les mains, distinctement, comme le faisait si souvent l'autre homme. Puis tout en les baissant petit à petit, il engagea la conversation.

- L'question de l'bouffe. T'as d'quoi faire ?
- Euh .. oui, je pense, en rationnant. Tu peux porter une des filles, tu es sûr ?
- J'peux.

Un regard noir compléta la brève réponse, le défiant de le contredire, le défiant de le dire incapable de faire quelque chose. Marc acquiesça. Sans un mot de plus, il partit fouiller dans son sac, il n'y avait pas grand-chose, mais dans une poche, il avait glissé de quoi renforcer un peu l'armature du sac et surtout, limiter les chocs quand il marchait longtemps. En faufilant sa main, celle qui ne portait pas de traces de coups récents, il parvient à saisir le tissu du bout des doigts et il l'extraya rapidement. Dans un geste habituel, il le renifla. Ça avait l'odeur d'une couleur terne, un peu comme la poussière, il grimaça. Ce n'était pas idéal, mais c'était mieux que rien.

Il se redressa, observant les gosses du coin de l'œil, mal à l'aise. Le Chinchimotte était toujours là, près de la petite, comme si elle ne représentait pas de danger. Comme si elle n'avait pas des yeux pour juger, une bouche pour crier et des poings pour blesser. Comme si elle n'avait pas le goût de la ville et le bruit de la colère, de partout sur sa peau. Hank déglutit. Il se sentait en danger et il se sentait con de se sentir en danger. Il remua sur ses pieds un instant, se forçant au silence, avant d'avancer vers les gosses tout en surveillant les poings de Marc, près de son arme. Il n'avait vraiment pas envie de se retrouver de nouveau au bout du canon.

L'homme de la montagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant