Chapitre 17 : accomplir la mission

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A l'entrée du poste, quelqu'un heurta violemment la porte fermée. Comprenant qu'elle ne s'ouvrirait pas, l'homme toqua avec force, la faisant presque trembler. Rapidement, Emric alla lui ouvrir.

— Sam Cambry, je suppose ?
— Ouais. Putain, dites-moi que vous savez où est Marc ?
— Désolé mais non. On a juste votre ...

Il y eu un instant d'hésitation, il avait failli lâcher « dingue », il ravala le mot tout en faisant un sourire gêné et proposa à la place « guide ». Le mot n'était pas le bon. Ils firent tous les deux la grimace.

— Venez, je vous conduis à lui.
— Hein ? Vous voulez que je lui parle ?
— Et bien .. oui.
— Mais ... c'est que ... il m'aime pas bien vous savez. Enfin, la dernière fois que je l'ai vu, il m'a braqué un fusil dessus et heureusement qu'il y avait Marc avec moi, sinon, j'aurais pas donné cher de ma peau.
— Il n'a pas de fusil. Ca va aller.

Emric poussa gentiment mais fermement le jeune agent vers la petite pièce qui servait de cuisine. Il observa le fou qui ne semblait pas vraiment soulagé de voir enfin l'homme qu'il réclamait depuis plusieurs heures maintenant.

— Salut, Hank., bredouilla Sam s'attirant un soupir exaspéré du fou.
— Sam. Marc est blessé. Il m'envoie te dire qu'il faut prendre des chevaux et aller les chercher. Je ... je dois te guider.

Sa voix était étrange, presque sans âme. Il récitait.

— Des chevaux ?, demanda Lochlan à Sam, surpris.

Sam réfléchit une seconde avant de comprendre. Il expliqua, doucement, que Hank avait du mal avec les véhicules mais encore plus avec les motos. Ce serait à cheval ou à pied s'ils voulaient qu'il les guide. Marc avait surtout donné cette indication pour leurs facilités à tous la vie.

— D'accord. Emric, tu veux bien appeler le ranch des Rivers ? Je pense qu'ils pourront nous aider. Sam, vous venez avec nous. On prendra les enfants avec nous. Il nous faut donc ... au moins cinq chevaux. Plus ceux de Carl et de Chrissy s'ils veulent bien nous accompagner.

Les hommes partirent dans tous les sens, cherchant à s'organiser pour ce sauvetage, pendant ce temps-là, Lochlan appela son supérieur et lui expliqua le profil particulier du guide. A cause de ça, il valait mieux rester en petit comité, mais que des ambulances et des enquêteurs les attendent à leurs retours. Ce serait nécessaire. Son chef était d'accord, il promit d'appeler en personne celui qui gérait cet autre agent, perdu dans la nature. Quand ils raccrochèrent, ils étaient tous les deux satisfaits : ils allaient pouvoir faire venir les parents de la petite Mérine et réunir la famille.

Bien-sûr ce fut un drôle de challenge d'organiser tout ça en pleine nuit, de prévoir les sacs de randonnés sur les chevaux pour transporter le matériel médical et de réveiller toute la petite famille du ranch.

Carl, c'était le plus vieux des fils. Un mec génial, travailleur, impliqué dans la vie de la communauté et blagueur à la fois. Un chic type. Chrissy, c'était sa sœur. Elle avait fait des études d'infirmière, mais elle était revenue au ranch pour aider. Ils savaient gérer les chevaux et évaluer les difficultés. Ils seraient utiles, même s'ils étaient peu réveillés et épuisés de leurs journées de la veille comme tout le monde.

Il savait tous qu'il faudrait attendre l'aube, mais visiblement, ce n'était pas passé dans l'esprit du fou qui eut une crise de colère assez spectaculaire. Pour éviter d'aggraver les choses, ils le laissèrent vociférer tout ce qu'il voulait, déplorant seulement qu'il se fatigue encore plus.

Au téléphone, Carl n'avait pas compris pourquoi Emric tenait à avoir un cheval très calme mais capable de mener à un bon rythme. Il avait pas mal hésité, car habituellement, s'ils étaient pressés, il prenait ses chevaux les plus vifs qui étaient aussi souvent les plus rapides à faire des écarts. Quand il vit sortant de la voiture du shérif, un homme agité, qui parlait seul et qui marchait de long en large, il comprit un peu mieux. Quand on lui annonça dans quelle partie de la forêt ils allaient et que ce serait lui, le guide, il comprit encore mieux. Personne n'allait là-bas. Rien n'était aménagé, alors tout le monde préférait d'autres bois qui avaient de petites pistes, certes discrètes mais bel et bien présentes.

L'homme de la montagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant