Chapitre 49

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­— Bien dormi ? m'enquis-je en terminant mon café.

— Non, répondit-elle. Et je sais que toi non plus alors ayons notre discussion une bonne pour toute parce que je suis fatiguée de tout ça.

Je haussai les épaules, tout en comprenant qu'une engueulade allait bientôt éclaté. Parce que je n'avais qu'à peine dormi, que j'étais éreinté et de ce fait bien plus irrité que d'ordinaire.

— Si tu y tiens, commençai-je. Qui tu voyais dans mon dos quand tu me disais vouloir être seule ?

Elle soupira et se passa une main sur le visage avant de terminer son café à son tour, perchée sur le tabouret à côté du mien.

— Il faut que tu comprennes que je ne voyais personne « dans ton dos » Matthieu, je voyais les gens que je voulais voir. Ce n'était pas contre toi et je n'ai pas vu grand monde. Guillaume est venu une fois, et il s'inquiétait pour toi. J'ai demandé à Julia de ne pas venir. Ma mère est rentrée à Londres et mon père a fait le déplacement 5 ou 6 fois. Je n'avais pas spécialement envie de le voir non plus alors je n'ai pas été très agréable avec lui non plus.

En cet instant, je réalisai que je n'avais encore une fois pas d'autre choix que de lui faire confiance. Pourtant, elle me mentait ou me cachait la vérité sans difficulté. Et quand la vérité éclatait, elle avait toujours une explication sensée et plausible.

— Et qui me dit que c'est la vérité ? m'enquis-je simplement.

Son regard ébahi me fit soupirer, pourtant elle avança une réponse.

— Me dis pas qu'on en revient là. Je pensais que ça t'était passé. Ce n'est absolument pas dans mon intérêt de te cacher quoi que ce soit.

— On en reviendrait pas là si tu me cachais pas constamment des trucs, l'informai-je.

Elle prit une grande inspiration avant de poser son regard dans le mien.

— Matthieu, les raisons pour lesquelles il m'est arrivé de te cacher la vérité, c'était pour ne pas t'imposer des choses ou pour ne pas que tu te mettes hors de toi. Je sais que quand tu l'apprends, tu pètes un câble mais... j'appréhende beaucoup trop de te l'avouer avant pour le faire. Tu as des réactions extrêmes pour pas grand-chose et ça me fait flipper, avoua-t-elle doucement. Alors je peux faire en sorte de ne plus rien te cacher qui te regarde, mais j'ai besoin que tu fasses un travail sur toi et que tu te calmes. J'ai beaucoup de patience mais ça va pas durer.

— Je veux pas que tu aies peur de me parler Aly, je veux que tu me dises ce que tu as sur le cœur et ce que tu penses. Pourquoi...

Mes mots restèrent suspendus en l'air. Pourquoi craignait-elle ? C'était tellement évident maintenant que je mettais les mots dessus mais pouvait-elle le dire ? Elle resta silencieuse quelques secondes alors je poussai.

— Pourquoi tu as peur Aly ?

— Tu sais pourquoi, souffla-t-elle doucement.

M'approchant doucement d'elle je secouai la tête de gauche à droite.

— Dis le Aly.

Elle baissa les yeux quelques secondes avant de relever la tête. Cela ne semblait pas vouloir sortir et pourtant j'avais besoin qu'elle le dise. Je voulais qu'elle le dise.

— Non Matthieu, je veux pas le dire.

— Aly, répétai-je seulement.

Une nouvelle fois elle secoua la tête et s'écarta pour me contourner en silence. Je la vis traverser le salon et me précipitai pour l'empêcher d'atteindre la porte. Elle fronça les sourcils et son souffle se fit plus fébrile.

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