Chapitre 12

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— Salut, soufflai-je simplement.

— Salut, répondit Aly en posant son stylo sur son bureau. Qu'est-ce que tu fais là ?

Son ton n'était pas le moins du monde agressif alors je m'avançai un peu plus dans la pièce afin de lui tendre son café.

— Mocha blanc, l'informai-je alors qu'elle le saisissait.

— C'est gentil, merci, commenta-t-elle simplement.

Elle en but une gorgée sans me quitter des yeux. J'attendais qu'elle parle mais réalisai qu'elle n'avait rien de spécial à me dire et que j'étais celui qui était venu l'interrompre sur son lieu de travail pour lui parler.

— Tu as déjà refusé le contrat ? m'enquis-je.

Si c'était trop tard, je n'aurais qu'à repartir et elle quitterait la ville. Elle sembla surprise et secoua la tête de gauche à droite tout en répondant autre chose.

— Qui t'a dit ça ?

— Julia m'en a parlé.

Elle soupira doucement. Au moins, j'étais désormais convaincu qu'elle n'était pas celle qui envoyait ses amis parler d'elle, ou alors, elle cachait bien son jeu. Mais sa surprise semblait sincère et elle haussa finalement les épaules.

— J'irai voir le DRH en partant, répondit-elle simplement.

— Alors accepte.

Elle me regarda, un peu plus surprise et sembla même ne pas comprendre ce que je lui disais. Ou alors elle n'en comprenait pas le sens. Après mon comportement, il était clair que c'était plutôt contradictoire.

— Accepter le CDI ?

J'acquiesçai simplement de la tête, pour confirmer. Elle reposa son café et regarda derrière moi avant de poser à nouveau son regard dans mes yeux.

— Julia est là ?

— Elle attend dans la voiture, l'informai-je simplement.

Je n'étais manifestement pas doué dans le rôle de l'amoureux transit voulant retenir sa dulcinée de quitter la ville. Elle attrapa son téléphone et se mit à pianoter dessus sans que je ne sache ni à qui elle s'adressait, ni même ce qu'elle pouvait bien être en train de taper.

— Je ne peux pas me le permettre, finit-elle par répondre.

— Pourquoi ? enchainai-je rapidement.

— Je n'ai nulle part où dormir et... plus grand-chose qui me retient ici.

Sa voix, ses mots, son visage... tout me fit de la peine en cet instant. Peut-être était-ce parce que j'avais pris conscience depuis peu que je n'étais pas étranger à la situation elle était.

— Tu as Julia et...

— Cela fait des mois que je dors sur le canapé de Julia sans qu'elle ne me demande de loyer, je ne peux pas continuer comme ça, me coupa-t-elle.

Je secouai la tête pour reprendre, elle ne m'avait pas laissé finir et avait cru deviner ce que j'allais dire.

— Tu as Julia et Guillaume qui te retiennent ici, tu as ce boulot, une opportunité en or. Tu as tous nos autres amis et tu as... moi, à qui tu dois rafraîchir la mémoire, l'informai-je. Et j'ai un appartement où personne ne dort.

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