Un poing tambourinant à la porte finit par me sortir de mon sommeil. Aly était déjà redressée sur le lit, tétanisée. Soudainement rattrapé par la réalité, je sentis mon cœur s'emballer à son tour. Si l'on venait nous tuer ou nous faire du mal, serait-il judicieux de frapper et attendre qu'on ouvre ? Certainement pas. Me contentant d'enfiler un t-shirt je me levai, sentant Aly derrière moi, bien qu'en retrait. Je gagnais la porte avant d'allumer la lumière de la pièce.
— Qui c'est ? lançai-je.
— Luc ! cria-t-il.
Sans réellement comprendre ce qu'il venait faire ici, j'ouvris la porte. A peine fut-elle déverrouillée qu'il la pousse avec violence pour entrer dans l'appartement. Son visage était en sang, même s'il semblait plus énervé que souffrant. Il me poussa à nouveau mais je ne me laissai pas faire.
— C'est quoi ton putain de problème ? cria-t-il.
Je me contentai de claquer la porte d'entrée pour tenter d'alerter le moins possible les voisins, avant de le regarder à nouveau sans comprendre.
— C'est quoi mon problème ? Tu débarques dans un sale état, chez moi, au beau milieu de la nuit et c'est moi qui ai un problème ? rétorquai-je.
S'approchant dangereusement de moi, il apposa son doigt tremblant sur mon torse, le regard noir et vitreux.
— Si t'étais pas allé voir les flics, je serais pas dans cet état mec !
— H..., soufflai-je en m'écartant. Qu'est-ce qu'il t'a dit ?
Désignant son visage et l'une de ses mains, tremblant de rage, il avait l'air d'un fou furieux.
— Il a l'air d'avoir voulu discuter ? Tu crois qu'il est venu discuter avec moi !?
— Qu'est-ce qu'il t'a dit Luc !?
— Que vous étiez allé le balancer au flic, lui et tout son traffic, que vous étiez morts, et que c'était juste un putain d'avant goût de ce qui allait se passer ! Il croit que c'est de ma faute ! Mais c'est pas de ma faute !
Il était défoncé, c'était chose sûre. Mais tout cela n'avait aucun sens. Peut-être qu'il était celui qui m'avait fait découvrir, puis redécouvrir, tout cela. Pour autant, tout cela n'avait pas de véritable logique que de s'en prendre à lui.
— On leur a rien dit aux flics Luc, ça n'avait rien à voir avec ça, glissa doucement Aly en s'avançant de quelques petits pas dans la pièce.
J'en avais presque oublié sa présence ici contrastant tellement avec la violence et la vivacité de Luc. Lui, ne l'avait très certainement pas vu puisqu'il se retourna, totalement alerte.
— Ha ! Voilà... Voilà pourquoi ça n'est pas ma faute ! Parce que c'est la sienne, c'est entièrement la sienne ! Parce que sans elle on n'en serait pas là et tu le sais Matthieu !
Ce qu'il insinuait avait de moins en moins de sens. Pointant un doigt menaçant vers elle il commença à s'approcher d'elle. Sans attendre je rejoignis Aly pour me placer devant elle.
— Si on doit blâmer quelqu'un ici, c'est plus toi qu'elle. De vous deux, elle est la seule qui a un comportement logique et sensé ! Maintenant, sors de chez moi et retourne dire à H que notre monde ne tourne pas autour de lui et que la seule raison pour laquelle on est allés voir la police, c'est parce qu'il a commandité un assassinat qui a merdé, et manque de chance une enquête a été ouverte, on était convoqué. A moins que ce soit trop d'informations pour ton petit crâne défoncé ?
Son poing indemne s'éleva assez lentement pour me permettre de l'intercepter et de le repousser. Il tenta de revenir à la charge mais je le repoussai à nouveau, plus violemment. Il manqua de s'étaler sur le sol.
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Souviens toi !
DragosteMatthieu se réveille de deux mois de coma mais ne se souvient de rien, ou presque. Il reconnaît son père mais ignore tout de la jeune femme qui l'accompagne, qui tient sa main dans cette chambre d'hôpital. Comment est-il arrivé là ? Que s'est-il pas...