L'amour, Poison et Essence de la Vie

Loin de toi...

    Regina, essayant malgré tout de sécher ses larmes qu'elle n'avait pu empêcher de couler suite au départ de la sauveuse, se dirigea vers la porte d'entrée du manoir, où l'on avait sonné. Vu l'heure elle se doutait que cela devait être Henry, mais pourquoi diable celui-ci sonnait ? Avait-il peur de l'état dans lequel se trouvait alors sa mère ? Elle s'arrêta quelques secondes devant le miroir de l'entrée afin de vérifier que son état était à peu près présentable. Elle passa une main rapide en jouant habilement de ses doigts afin d'effacer à l'aide d'un peu de magie, son maquillage que les larmes avait fait couler le long de ses fines pommettes.

Lorsqu'elle ouvrit la porte, son visage exprima à la fois un sentiment de soulagement et de surprise. Soulagée de voir son fils chéri revenir à elle, mais surprise de constater que la personne qui se tenait derrière, une main affectueuse lui tenant l'épaule, était Ruby. Car oui l'espace d'un instant elle avait espéré qu'Emma fasse marche arrière après le baiser enflammé qu'elles avaient échangé... Regina s'en voulu d'être si naïve et si contradictoire dans ses sentiments.

Ruby, voyant le paradoxe des émotions dont était victime Regina, à la vue de son visage mi fermé, mi souriant, décida de prendre la parole afin de tenter de briser un peu la glace.

« Hey, salut Regina, je... je me suis permise de raccompagner Henry, même si je sais que Storybrook ne craint pas grand-chose, mais... je voulais m'assurer qu'il rentre bien chez lui, désolée je sais que tu l'attendais pour dix-huit heures... on a un peu une heure de retard. » tenta-t-elle d'un sourire timide, évitant au maximum de croiser le regard inquisiteur de la brune.

« Hum hum... merci Ruby, c'est très gentil à toi, Henry m'avait envoyé un message en me prévenant qu'il était au Granny est qu'il rentrerait pour dix-neuf heures ne t'inquiète pas... » lui répondit Regina en esquissant un léger sourire, car après tout Ruby n'y était pour rien et elle voyait bien à son regard que la jeune brune ne la jugeait point. Chose qu'elle appréciait. Elle était la seule à la regarder ainsi, tout simplement, à l'inverse des autres habitants qui n'avaient que crainte ou jugement dans leurs attitudes vis-à-vis d'elle. Elle comprenait alors un peu mieux le choix d'Emma, et aurait payé cher à ce moment-là pour pouvoir s'évader un peu de cette ville... Mais elle ne pouvait fuir, encore...

Henry, sentant les deux femmes pas très à l'aise, décida de ne pas s'éterniser plus longtemps. Il remercia chaleureusement Ruby pour la bonne glace qu'ils avaient partagé un peu plus tôt au Granny, ainsi que de l'avoir raccompagné chez lui. Il lui déposa un rapide bisou sur la joue, enlaça sa maman, signe de son soutient dans l'épreuve qu'ils traversaient tous, et lui informa qu'il allait prendre sa douche.

Les deux brunes se regardèrent un moment sans trop savoir quoi dire. L'une étant un peu gênée et impressionnée de se retrouver devant l'imposant manoir de madame le maire, et l'autre perdue au milieu d'une foule de sentiments et d'émotions étranges.

Finalement, Regina se décida à reprendre la parole afin de briser ce lourd silence qui s'installait progressivement entre elles.

« Tu souhaites rester manger avec nous ce soir Ruby ? Henry t'apprécie beaucoup aussi, et ça ne nous fera pas de mal d'avoir un peu de compagnie... » proposa Regina sans trop savoir pourquoi. En effet ce n'était pas dans ses habitudes d'inviter des gens chez elle. Mais, malgré elle, la présence de la jeune louve la réconfortait. Pas comme celle d'Emma bien sûr mais... elle ne savait définir exactement ce sentiment d'être en confiance avec une personne. C'était peut-être cela après tout que l'on appelait l'amitié ?... Mais elle secoua la tête, de peur de se faire encore des idées...

« Oh ce serait avec un immense plaisir Regina, merci beaucoup mais Granny m'attend. Je suis de service ce soir et je ne peux pas me permettre de la laisser seule... » expliqua Ruby d'un air un peu décontenancé, craignant qu'un énième refus mette son interlocutrice dans tous ses états. Elle la savait extrêmement à fleur de peau ces derniers temps.