Pressentiments

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Ça a commencé par un simple pressentiment. Un mauvais pressentiment. Puis c'est devenu des flashs. Très rapide. Ça arrivait comme ça, sans prévenir. Je ne savais pas pourquoi ni comment c'était possible qu'une telle chose se produise. Chaque fois, les visions devenaient réelles.

J'ai averti mes proches. Ça a commencé avec mes voisins, c'était pas si grave au départ. Jusqu'à ma meilleure amie. Elle allait à une soirée. Elle est montée dans une voiture avec un garçon nommé Tyler. Ils ont eu un accident. Je l'ai supplié de ne pas monter dans cette voiture. Elle ne m'a pas écouté. Je n'ai fait que l'énerver. Elle est morte dans cette bagnole. Il n'y a que Tyler qui en est sorti indemne.

Chaque personne fait une ou plusieurs grosses erreurs dans sa vie. La première grosse erreur de ma vie a été de parler de mes pressentiments à mes parents. Ils se sont inquiétés, ils m'obligent à voir une psychologue. Je refuse de parler. Il y a assez de mes parents qui me prennent pour une Folle. Je vais finir par croire moi aussi que je suis Folle.

En ce moment même, ma psychologue essaie en vain de capter mon attention. Sachant pertinemment que je ne parlerai pas.

—Si tu ne veux pas parler, moi je ne peux pas t'aider. Je pense qu'on devrait arrêter de se voir, tu perds clairement ton temps. Déclare calmement la psychologue assise devant moi, droite comme un piquet.

Enfin, première parole censée depuis quatre séances qui n'ont menées nulle part. C'est pas génial ça ?

—Je pense que c'est une bonne solution. Au revoir, Madame.

Je me lève, récupère mon sac et ma veste. Je sors du cabinet, un mal de tête me prend. Je regarde les alentours et essaie de me concentrer. Je vois seulement des maisons, de la route, des voitures, un garçon qui fume, adossé au mur.

Je regarde l'heure sur mon téléphone. Je vais rater mon bus. Je serre mon sac contre moi et je me dépêche d'atteindre cet arrêt de bus.

—Je ne ferai pas ça si j'étais toi. Conseil une voix rauque, essoufflé, derrière moi.

Je ne me retourne pas et continue dans ma lancée. Si je loupe ce bus je connais déjà les conséquences. Mes parents vont me tuer.

—Je ne monterai pas dans ce bus si j'étais à ta place.

Je me retourne. Je tombe nez contre torse sur le garçon de tout à l'heure. Je relève les yeux. Avec des conneries je vais rater mon bus, et je n'en ai aucunement envie. Je plisse les yeux pour l'analyser. Je n'ai aucun pressentiments sur lui. Je ne peux pas deviner s'il est une bonne personne ou une mauvaise personne.

—Et pourquoi ça ?

Il croise les bras. M'analyse du regard. Et laisse ma phrase en suspend.

—Tu sais parfaitement pourquoi.

Je fronce les sourcils. Les mauvais pressentiments me reviennent. Je n'ai rien ressenti, je n'ai pas eu de flashs. Mais pourquoi ?

—Je re raccompagne chez toi si tu veux.
—Je ne te connais pas. Je vais rentrer à pied.
—Tu ne regardes jamais la météo ? Il va pleuvoir ma belle. À moins que les soins pour cheveux soient tes meilleurs amis tu ferais mieux de rentrer avec moi.

—Tu ne sais absolument rien sur moi. Dis-je méfiante.

Mes poings se resserrent contre mon sac. Ce garçon est peut-être très beau, mais je ne sais pas qui il est.

—Oh si. Je sais des tas de choses sur toi, Cara Bluber.

Mon visage reste littéralement impossible. En revanche, dans ma tête s'allume un feu de camp. Comment peut-il connaître mon nom ? Je ne l'ai jamais vu. Je ne me connais pas. Apparemment lui si.

Les Imagines d'M.E [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant