Present of a Soldier 彡 Bucky Barnes [TERMINÉ]

Chapter XIV - Just a moment of happiness

Lendemain matin,

La nuit n'a été bonne pour personne. Anastasia faisait des cauchemars, Bucky n'avait pas dormi. À la place, il troqua son propre sommeil pour essayer de faire durer celui d'Ana. Lorsqu'elle gémissait, il lui chuchotait au bord de son lit que tout allait bien. Qu'elle n'était pas avec eux. Il n'avait pas besoin de mots pour comprendre. Il le vivait aussi. La plupart du temps, quand ce ne sont pas des brides de souvenirs sanglants, il se souvient de sa première cryogénisation peu de temps après son opération. Dans le reflet de la vitre se gelant, il revoyait ses yeux encore emplient d'innocence et pouvant être pardonnés.

Il n'était ni trop tôt, ni trop tard. Onze heure et quelques du matin lorsqu'il alla chercher quelque chose à manger. Bien qu'il n'en avait pas envie, il pensa surtout à Field et ses blessures. Elle le devait ainsi que se reposer pendant qu'ils étaient encore tranquilles. Bucky ferma la porte, un plateau en main mais il se stoppa en la voyant préparer un sac. D'où venait-il? Que faisait-elle? Ses mouvements rapides et secs lui indiquaient qu'elle était en colère, cognant mêmes accidentellement sa main contre la table basse.

- Qu'est-ce-que tu comptes faire?

Elle ne lui répondit pas, continuant de ranger son sac. Il posa son plateau sur le comptoir de la cuisine, décalant légèrement sa tête de façon à voir deux ou trois armes planquées à l'intérieur.

- Des armes. Tu les as trouvé où?

- Ça te regarde pas.

Elle chargea un magnum avec quelques balles stockées dans la poche de son pantalon.

- J'ai bien peur que si. C'est Hydra. Ça me concerne.

- T'en fais pas je compte pas t'emmener.

- Ça me rassure encore moins.

Exaspérée, Ana se retourna, fusil de chasse en main, bruit de la balle dans la chambre chargée.

- T'as pas besoin de l'être. Je te remercie de m'avoir soigné et pour... ça mais je ne t'ai rien demandé.

- Tu ne demandes pas souvent d'aide. Sans moi Steve t'aurait ramené au S.H.I.E.L.D.

- J'ai l'habitude de me faire torturer.

- Ce n'est pas la torture physique qu'ils vont t'infliger.

Elle rangea son arme et ferma son sac, le portant sur l'épaule, elle passa à côté de Bucky qui, cette fois, n'allait pas la laisser s'en aller. Tant pis si elle use de ses pouvoirs, tant pis s'il devait supporter quelques coups. Il tenait à elle. Il ne voulait pas encore se l'avouer, mais elle était autre chose qu'un moyen de faire le bien et d'aider son prochain.

Alors il l'attrapa par le bras, elle le retira aussitôt mais il renchérit en lui arrachant son sac, le balançant à l'autre bout de la pièce. Elle n'était pas d'humeur à se laisser emmerder par le Soldat, elle devait partir, sans lui, et vite. Ça ne servirait à rien de gaspiller son énergie à le frapper, elle devait garder le peu qu'elle avait récupérer pour eux. Elle grogna, tenta de passer pour aller le rechercher mais elle fut retenue par le bras métallique autour de sa taille. S'en suivie une danse violente, hors de question qu'elle se laisse attraper comme un animal inoffensif.

S'il était un loup, elle était la lionne.

Se débattant, essayant de le frapper mais il para chacune de ses tentatives sans jamais lui rendre. Elle hurla, lui ordonna de la laisser tranquille mais Bucky ne répondit pas. Silencieux. Attentif. Il savait qu'elle allait bientôt être épuisée, il devait juste attendre encore un petit peu qu'elle se fatigue toute seule.

En effet. Après quelques plaintes dans le vide, c'est essoufflée, mèche au milieu du visage qu'elle s'arrêta lentement. Ses complaintes se transformèrent en supplications. Douce. Désespérée. Elle laissa les bras de Bucky autour de sa taille, sentant son torse dans son dos. Pour la première fois, elle posa sa tête sur son épaule, elle se laissait aller aux bras d'un homme. Elle se laissait être calmer par quelqu'un d'autre que les mots de son frère.

- Où est-ce-que tu comptais aller? Souffla-t-il à son oreille, conscient que, malgré ses blessures, elle était encore assez forte pour lui donner du fil à retordre.

- Je... Je sais pas... Je voulais juste les trouver... Je voulais juste qu'ils paient pour ce qu'ils m'ont fait... Pour ce qu'ils t'ont fait...

- Tu ne me connais même pas...

- Pas en détails... Mais... J'ai été voir. L'exposition sur cette Seconde Guerre Mondiale. (Elle trouva son regard) Tu étais un héro. Tout autant que Steve. Tu as juste eu moins de chance.

Constatant qu'elle était toujours dans ses bras, elle voulut s'en extirper mais, à la place, elle se retourna simplement en face de lui, gardant ses mains à sa taille et les siennes sur ses avant-bras.

- Je suis consciente que je ne te traite pas comme tu le mérites.

- Je ne mérite rien.

- Si. Tu mérites le respect pour tout ce que tu as accompli et essaies encore de faire ce que te semble juste. Je suis pas facile. Je t'ai haï... J'ai souhaité ta mort aussi, rit-elle légèrement. Je voudrais juste que... Que tu gardes en tête que j'ai pas été habituée à ça.

- À ça? 

Elle ne savait pas elle même si elle devait le dire ou non. Ana hésita. Ne sachant plus si elle devait s'ouvrir ou se renfermer.

- À... À ce que quelqu'un prenne soin de moi.

- Tu as Tony. Il tient à toi.

- Tony c'est pas pareil, Bucky. Tu as vécu la même chose que moi, c'était sûrement encore pire. Je... Je t'ai entendu cette nuit. Tu essayais de me consoler. Tu es resté à côté de moi...

Oui. Toute la nuit il n'avait fait que ça. Anastasia ne se rappelait que la moitié mais Barnes lui a tendu sa main métallique lorsqu'elle hurlait à cause de ses souvenirs, il a même pris soin de rafraîchir son front avec une compresse froide qu'il remouillait toutes les trente minutes. Cette nuit, il avait l'impression de se voir et il avait effectué ce qu'il aurait voulu qu'on lui fasse lors de ses crises nocturnes.

- Je trouvais ça juste normal. Tu ne te sentais pas bien. Je sais ce que c'est.

- Et je te remercie... En même temps que je m'excuse pour mon comportement... Je devrais avoir honte de traiter aussi mal un centenaire.

- J'aurais dû m'y attendre, souffla-t-il, yeux aux plafond.

Elle rit. Anastasia rit franchement pour la première fois. Lorsqu'il entendit son rire et vit son sourire, il ne put s'empêcher d'étirer ses lèvres à son tour. Ses mains étaient toujours autour de sa fine taille, il était aussi embarrassé qu'heureux de voir jusqu'où il avait réussi à établir un lien de confiance.

Ils ne le savaient pas.

Mais le bonheur de Soldats n'est jamais bien long avec Hydra.