Present of a Soldier 彡 Bucky Barnes [TERMINÉ]

Chapter XVIII - Maybe we know each other

Presque deux heures de trajets pour enfin voir apparaître le panneau 《 Welcome to New Castle! 》. Sur la banquette arrière, Ana s'était incroyablement assoupie sur l'épaule de Barnes, jugeant qu'elle méritait d'avoir un peu de repos. Lorsque Sam gara la voiture devant une petite maison en bordure de l'eau, il jeta un coup d'œil aux deux passagers par le rétroviseur.

- Je te laisse le plaisir de réveiller la bête! S'exclama-t-il, bras levés avant de déserter le véhicule.

En effet, le sommeil de Field n'avait pas l'air des plus tranquilles, gesticulant parfois trop jusqu'à manquer de frapper sa main contre le visage de son oreiller si celui-ci ne l'arrêtait pas à chaque fois. Il l'observa alors quelques secondes, profitant de ce moment de tranquillité pour se demander une fois de plus quelle pouvait être la raison de son agressivité lorsque Wilson a abordé le sujet de ses pouvoirs. Et puis cette question passa bien vite, chassée aussitôt par la simple contemplation de son visage encore meurtri par leur récente bataille. Aucun doute sur le fait qu'elle savait se battre et il se rappela intérieurement les flashs qu'il se gardait pour lui même car, après tout, à qui pouvait-il bien les confier?! Malgré sa relation évoluant progressivement avec la Soldat et l'aide qu'apportait Faucon, il ne pouvait se permettre de livrer de tels souvenirs aussi étranges et angoissants.

Au fond de lui, il avait l'impression de l'avoir déjà vu et, cette fois, elle n'était pas qu'une petite fille. Il entendait ses cris, non pas de tristesse mais de douleur. Dans la seule image nette qu'il possédait, il la voyait se débattre entre deux hommes la retenant par les épaules, la conduisant loin, au fond de la base, la partie qui lui causait des frissons et où il s'abstenait de finir sa journée. Pourtant, malgré tous les efforts qu'il parvenait à faire, il ne voyait rien d'autre. Sa mémoire semblait lui en interdire plus tandis que les questions redoublèrent de mystères et de non sens.

En dépit de ses interrogations, il parvint à ne revenir qu'à elle, endormit sur son épaule de métal alors que, jamais il n'aurait cru quelqu'un capable de s'assoupir à nouveau sur lui, que ce soit à cause de tout ce qu'il a fait ou tout simplement pour le confort approximatif. De son autre main, il approcha ses doigts de sa joue, mêlant une caresse tendre à l'attention qu'il lui portait, effaçant la goutte de sang perlant sur sa blessure. Mais brusquement elle se réveilla, saisissant d'abord son poignet avant de ne se rendre compte que ce n'était que lui. Juste Bucky. Et non pas l'un de ces hommes en blanc la torturant encore dans son sommeil. Anastasia calma sa respiration comme elle put, repoussant d'un souffle une mèche de cheveux rebelle s'étant collée à ses lèvres. Alors, quand sa main glissa jusque dans celle de Barnes, elle ne put s'empêcher d'avoir un mouvement de recule l'accompagnant dans sa descente.

Ses bottes foulèrent le sable duquel des petites mottes d'herbes fines avaient réussi à se frayer un chemin jusqu'à la surface. Derrière elle, Bucky claqua la portière, bras sur le toit tout en l'observant. Il ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était de sa faute si elle reculait toujours, à chaque pas qu'ils faisaient l'un vers l'autre, elle fuyait du double. Et puis le mystère se cachant derrière ce visage et ce cœur de brique l'intriguait trop pour qu'il s'arrête maintenant. Il voyait bien qu'elle avait besoin d'aide et qu'elle ne rejetait pas seulement lui, l'exemple de Tony et Sam le démontrait suffisamment. Il expira fortement et se décida finalement à entrer à son tour dans la petite maison presque vide. De vieux meubles un peu défoncés, l'endroit devait servir de squat ou de fêtes clandestines à en croire le nombre de merde étendu sur le sol. Seringues, restant de bières, de gobelets, de drogues et de préservatifs. Ana et Bucky se demandèrent d'un regard pourquoi diable Sam les avait-il emmené ici.

- Je vois que vous me faites confiance... Se vexa-t-il en déplaçant un cadre qui ne tenait plus très droit.

- Comprends nous un peu. Si on t'emmenait dans un tel endroit, tu aurais pas des doutes? Répliqua Ana en tentant de le faire passer sur le ton de l'humour.