Chapitre 33 : Rebellion

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En ouvrant les yeux ce matin là je mis du temps à réaliser où je me trouvais. Ken dormait encore, une main sur mon ventre. J'avais beaucoup trop chaud et je me dégageai doucement pour descendre de la couchette. Il se retourna et s'étala sur le matelas, récupérant la place qui lui avait manqué durant cette nuit. Je souris en l'observant, le sommeil le rendait vulnérable comme un enfant. Soudain, ses lèvres s'étirèrent en un fin sourire et je vis ses paupières se soulever imperceptiblement.

— Arrête de me mater, j'ai besoin de sommeil.

Sa voix était toute rauque et voilée, c'était presque sexy.

— Repose toi bien, dis-je en quittant la pièce où les ronflements des garçons résonnaient.

Dans la kitchenette je trouvais Hakim en train de se faire du café.

— J'en veux bien un aussi, s'il te plaît.

Il se tourna vers moi et écarquilla les yeux.

— Ça va pas de te balader à moitié à poil dans un bus où il y'a que des mecs ?

Je baissais les yeux vers ma tenue, c'était simplement un short de pyjama et un débardeur.

— Je suis à moitié à poil ?

— Bah je suis pas sûr que Nek va kiffer que tu te balades sapée comme ça dans le tour bus.

Je levai au ciel, quand ils s'y mettaient ils pouvaient tous être assez cons.

— Premièrement je ne suis pas sa chose, deuxièmement si vous êtes vraiment ses frères, vous avez pas à me mater, troisièmement il fait 40 degrés, je vais pas mettre une parka.

Le kabyle parut un peu agacé par ma tirade mais il eu un petit sourire en me tendant une tasse de café.

— Il a pas fini d'en chier avec toi le Fenek.

Je ne comprenais pas pourquoi tout le monde agissait comme si Ken et moi étions ensemble.

— Putain Clémentine, je dois dire à Antho de mettre la clim à fond pour que tu te couvres un minimum ? T'es au courant qu'il y a que des gars dans ce bus.

Je me retournai vers Ken qui venait d'entrer.

— Tu me casses les couilles Samaras.

Les deux me regardèrent avec des yeux éberlués, choqués à la fois par mon expression et par la violence de mon ton.

— Vous passez votre temps à choper des meufs encore moins couvertes que moi, dans vos clips elles sont toutes en string, et après vous venez me faire la leçon pour un pauvre short. Vous êtes vraiment des hypocrites. Mêmes vos sons sont à la gloire des filles aux robes échancrées, pour ne citer que toi Ken. Alors merde, votre machisme à géométrie variable vous vous l'enfoncez bien profond, peut-être que ça vous détendra.

Je posai violemment ma tasse de café sur le plan de travail et quittai la kitchenette en manquant de rentrer dans Deen qui nous rejoignait.

— J'adore cette meuf, si tu l'épouses pas je m'en charge, dit ce dernier à Ken.

— Elle me rend ouf, l'entendis-je répondre.

Un sourire naquit sur mes lèvres. J'avais réagi un peu fort, d'une certaine façon je comprenais leur point de vue. Pour eux j'étais une fille bien et ils ne voulaient pas m'associer aux filles trop légères qu'ils côtoyaient. Mais c'est justement ce qui m'énervait, même une femme qui fait des erreurs mérite le respect, comme tout autre être humain.

Je retournais aux couchettes, attrapai une robe d'été et allai me doucher.

Un peu plus tard, alors que je lisais tranquillement sur la banquette, Mekra vint me trouver.

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