Chapitre 36 : Gueule de bois

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J'avais rarement eu aussi mal au crâne de toute ma vie. Lorsque que j'ouvris les yeux, la lumière m'agressa aussitôt la rétine. Après un temps d'adaptation je tentai de prendre conscience de ce qui m'entourait.

J'étais chez Ken, dans son lit, ouf.

Toute habillée, ma robe puait la beuh et l'alcool et des taches maronnasses la recouvrait. Cela me dégoûtait mais je fus contente de voir que j'avais encore des vêtements.

Un bras recouvrait ma taille, et je tournais la tête pour voir Sneazz, lui aussi tout habillé, qui bavait sur l'oreiller. Belle vision d'horreur.

Je me levai tant bien que mal et me rendis à la cuisine pour faire du café et prendre une aspirine. En éclairant mon téléphone, je me rendis non seulement compte qu'il était 15h, mais en plus que j'avais 9 appels manqués de Ken. Je déverrouillai et tombai aussitôt sur notre conversation par message. Nous nous étions écrit la veille ? Je n'en avais aucun souvenir. Je remontai la conversation pour la lire du début.

Ken : Désolé pour tout à l'heure Beauté.

Ken : Du coup tu sors ce soir ?

Ken : Je viens de voir la story de cet enfoiré de Sneazz ! Fais pas trop la ouf.

Quelle story ? Il fallait que je regarde ça.

Ken : Putain Clémentine. T'es vraiment une galère.

Ken : T'as intérêt à rentrer à l'appart illico. Je vais tuer Sneazz.

Moi : Lenny tout vz bien. Ti me mznques.

Oh merde, j'avais l'air bourrée bien comme il faut.

Ken : Rentre.

Moi : Moh est mon meilleur ami. Il est trop drôle.

Première nouvelle, je devais être un peu moins bourrée à ce moment là parce que mon message voulait dire quelque chose.

Ken : Si vous faites des bails, la vie de ma mère que vous êtes tous les deux virés de l'appart.

Je souris, je me souvenais de rien, mais j'étais sûre d'une chose, il ne s'était rien passé à ce niveau là entre Moh et moi.

Moi : fou ke suis pas zmoureuse de lui, y'a que toi.

Oh putain de merde.

Ken : La vérité sort de la bouche des ivrognes. Vas dormir.

Il n'y avait plus de messages après ça. J'étais extrêmement gênée, mais il fallait que je l'appelle.
Il décrocha à la deuxième sonnerie.

— Tiens tiens, bien dormi ?

— Gueule pas s'il te plaît.

Il éclata de rire et je dus éloigner le téléphone de mon oreille tellement ça me faisait mal.

— Je suis désolée. Je me souviens de rien.

— Tu regarderas les stories de Sneazz ça te rafraîchira la mémoire. Je vais le fumer ce con. Il est où là ?

— Il dort.

— Me dit pas qu'il pionce dans mon pieu.

Je ne répondis pas, il connaissait la réponse.

— Et toi t'y as dormi aussi pas vrai ?

Deuxième silence de ma part.

— Profitez bien de vos derniers jours dans le monde des vivants.

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