Prologue

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Je suis Larry, j'ai huit ans. Oui oui, Larry. Je sais c'est étrange mais c'est mon nom. C'est pas finit, mon nom de famille, c'est Bürger. Tout le monde croit que c'est comme un hamburger, mais c'est allemand.

Comme on m'a dit que de dire ce que je pensais à quelqu'un ou a un journal intime m'aiderait à « traverser » la phase difficile que je vis, me voilà. En train de t'écrire, à toi, qui ne peut rien me conseiller ni même me consoler. Ce que j'aimerais vraiment, c'est oublier. Oublier que quelqu'un a voulu faire du mal à mes parents, oublier que cette personne a réussi à me prendre tout ce que j'avais. Il faut vraiment ne pas avoir de coeur pour faire brûler une maison avec une famille anciennement heureuse à l'intérieur. Malheureusement tu ne peux pas m'aider.

Je ne me souviens pas particulièrement de cette journée, c'était il y a cinq ans je crois. J'avais trois ans. Ma maman était encore jeune et jolie et papa la trouvait belle et jolie. Cette journée là je me souviens d'avoir fait une crise pour avoir une glace à la vanille. Je regrette ce moment, mais on ne sait jamais quand tout ça finit par finir. Si on l'avait su, peut-être qu'on ne serait pas retourné à la maison pour chercher de l'argent pour cette fameuse glace à la vanille que je n'aurai jamais. Je me suis faite la promesse de ne plus jamais en manger. Ça me rendrait triste de toute façon, je pense.

Bref, puisque tu n'es qu'un journal et que tu n'as pas de yeux je vais me décrire. J'ai les cheveux blonds et les yeux bleus comme la plupart des allemands ou comme ceux qu'Hitler désirait conserver. Nous ne sommes plus en Allemagne donc c'est un peu plus rare en France. Mais mes yeux sont bleus comme l'océan et certaines personnes me disent qu'elles pensent qu'elles se noient dans mes yeux comme dans l'eau, vous savez? Je leur fait peur...

Peu importe ce n'est pas très pertinent (petite info, je ne suis pratiquement jamais pertinente, c'est madame Faubourg qui le dit, la directrice de l'orphelinat). Je vis dans un orphelinat depuis l'incendie qui a tout détruit incluant mes parents il y a cinq ans. Personne ne m'adopte par rapport au meurtrier qui erre toujours dans la nature et qui sait que je vis toujours. L'orphelinat a hâte à mes dix-huit ans pour que je parte et que j'emmène mon malheur avec moi (encore madame Faubourg). J'ai pu me faire quelques amis ici depuis le temps, mais il ne m'en reste qu'une seule, Camelia. Les autres ont été adoptés. Je ne veux pas d'autres amis. Les enfants sont trop méchants et pour aucune raison valable! Est-ce que mon nom, Larry Bürger, est une raison suffisante pour se tenir loin de moi et pour me faire pleurer? Je ne l'ai pas choisi ce nom. Je ne le veux pas. Quand je serai grande, je le changerai. Je veux m'appeler Camelia Tremblay pas Larry Bürger. Je ne suis plus en Allemagne. Je ne suis plus celle d'avant l'incendie. J'ai changé alors ce nom ne me correspond plus.

PlumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant