Fünfzehn

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Plume

J'ai beau tenter de me réveiller, rien n'y fais. Je ne suis plus dans mon corps, je suis au-dessus. C'est comme si j'étais prisonnière d'un rêve, plutôt d'un cauchemar, car ce n'est pas très agréable, c'est même assez douloureux. J'ai l'impression que quelqu'un s'amuse à me planter un couteau dans le coeur et que je disparais. Je ne sais pas ce qui m'arrive, mais c'est assurément surnaturel. Quelqu'un s'en prend à moi et ce n'est pas un vampire, car je serais déjà morte. Dans mon esprit, depuis que je me suis effondrée, je vois l'image d'une plume. Elle est semblable à celle qui m'a guidé vers Leo, mais plus le temps passe, plus la plume devient foncé. À présent elle est presqu'entièrement bleue nuit. Peut-être que la sorcière qui m'a emprisonné dans cet état tente de noircir mon coeur? Pitié, Leo, viens me sauver!

Leo

J'abandonne. Je ne peux pas continuer de lutter si elle est morte. Son coeur a cessé de battre. Je voudrais mourir pour qu'elle vive. La même femme âgée de tout à l'heure tente de calmer tout le monde et elle y parvient. Cette femme semble être la chef de ce troupeau.

- Avec l'armée que nous avons, nous pouvons les réduire en miette en une bouchée. Il n'est pas le moment de perdre espoir. Nous la retrouverons votre amie, mais il faut continuer, elle n'est pas notre objectif bien qu'elle serait d'une grande aide. Nous continuons et si vous n'êtes pas avec nous, vous êtes contre nous. Soyez sûr que vous ne voulez pas être contre nous.

Mélya garde le regard bas depuis la terrible nouvelle, mais elle décide de prendre la parole pour répondre à cette dame sans coeur.

- Peut-être que pour vous elle n'est pas une priorité, mais pour nous oui. Nous sommes avec vous, mais il nous faut la retrouver. Peut-être que dans la répartition des tâches de la mission, nous pourrions être assignés, mon frère et moi, à la retrouver puis nous vous rejoindrons. Il nous est impossible de continuer sans l'avoir au moins retrouvé.

- C'est une idée, mais comment comptez-vous y prendre? J'ai besoin du plus de personnes possibles pour combattre les vampires.

- Je comprends cela et nous aurions seulement besoin d'une sorcière et d'une fée. Je crois que ça serait suffisant pour la localiser et la ramener à la vie.


La vieille dame prend un air horrifié.

- Il est impossible de ramener quelqu'un à la vie, c'est un sortilège sombre et je n'accepterai pas cela.

- Très bien, alors nous ferons ce que nous pourrons pour la sauver.

- D'accord, alors nos chemins se séparent ici pour le moment. Retrouvons-nous dans un mois et demi, lors de la pleine lune, dans la forêt des temps perdus proche du château des vampires pour se remettre au point avant l'attaque finale. Vous comprendrez que je ne vous mette pas au courant de nos plans au cas où vous rencontriez un membre du clan ennemi qui fouille vos esprits.

- C'est tout à fait compréhensible. Leo et moi resterons ici quelques jours, le temps de planifier et de se remettre de tout ça.


Je restai dans mon coin une journée entière à ne pas parler. Je n'en avais pas la force. Je ne voulais pas penser que je pouvais l'avoir perdue. C'était impossible. Elle ne pouvait pas être morte. Le lendemain, la faim et l'odeur de bacon me sortit de ma solitude. Je rejoignis Mélya et surtout le bacon d'un air morose. Mélya gardait toujours la tête basse en ma présence. Elle s'en voulait et savait que moi aussi. Je pris tout de même les devant.

- Le bacon est délicieux.

Puis, je quittai et retournai dans mon coin. Mais je n'allais pas continuer à pleurer, ça ne me mènerait pas à elle. Il me fallait un plan. Seul j'irais plus vite. Il fallait faire le sort de localisation dès maintenant. J'allais partir de nuit, le plus tôt serait le mieux. Chaque seconde qui passait pouvait diminuer nos chances de la sauver et la laisser mourir n'était pas une option.

Je quittai mon coin, passai devant Mélya sans dire un mot et je me dirigeai vers la tente de la sorcière d'un pas résolu.

- Sorcière, j'ai besoin de toi. Il faut effectuer le sort de localisation dès maintenant et partir le plus tôt possible.

- De un, j'ai un nom, c'est Béatrice. De deux, maître Mélya m'a fortement recommandé de ne pas vous écouter tout de suite, vous agissez sur un coup de tête et vous pourriez tout gâcher en partant seul dès le crépuscule.

Eh merde. Elle avait lu dans ma tête.

- Très bien. Alors nous partirons tous ce soir.


Un coup de vent m'indiqua que Mélya était entré, mais je ne me retournai pas vers elle. Béatrice la sorcière attendait son accord et ça m'agaçait au plus haut point.

- Oui, ça me va.

Cependant, j'avais une autre demande à faire.

- Béatrice, il faudra faire deux sortilèges de localisation. Un pour Plume et l'autre pour Hunter, il est temps de l'aider et il nous sera d'une grande aide avec Plume.

La sorcière nous expliqua qu'elle pouvait garder les deux sorts en fonction en même temps pour que nous comparions leur distance entre eux, mais pas pendant très longtemps car c'était épuisant. Béatrice avait besoin de quelque chose leur appartenant pour les retrouver. Pour Plume, c'était facile, c'était la plume ensorcelé relié à la prophétie que je lui avais volé et que je gardais précieusement dans mon manteau. En la sortant, je perdis espoir, elle était en train de noircir. Je la tendis néanmoins, tentant de ne pas penser à ce que ça pouvait signifier. Pour Hunter, j'avais en ma possession un foulard lui appartenant. Lorsque le sort fut jeter, je ne sus quoi penser. Il n'y avait qu'un seul point, avec deux pulsations, une forte et une faiblissante. Le point de Hunter luisait fortement et celui de Plume était beaucoup plus faible et faiblissait de plus en plus tel un battement de coeur mourant. Mais ce n'est pas ce qui me chamboula le plus. Hunter était avec elle.

PlumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant