Zwanzig

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Je n'en revenais pas. J'avais beau ne l'avoir jamais réellement connu, il restait mon père que je le veuille ou non et cette lettre, elle me faisait bien plus mal que je l'aurais voulu.

Hunter termina de lire la lettre un peu après moi et me prit dans ses bras. Il essuya les larmes qui coulaient sur mon visage fermé. Il fallait que je trouve Phoenix. Il fallait qu'elle soit différente de lui. Il fallait... elle était tout ce qu'il me restait et puis si elle n'était pas... je ne voulais pas y penser. Je n'aurais plus aucun but, aucun espoir. Je ne pouvais pas anéantir ma soeur! Même si la prophétie disait que seule l'une d'entre nous resterait, je ne pouvais pas l'imaginer. Puis, une pensée me traversa l'esprit.

- Si Phoenix est chez les vampires, tu devais bien le savoir toi, que j'avais une soeur...
- Hum... oui je suis désolé Plume...
- Arrête avec tes excuses et prouve-moi par tes gestes que tu regrettes. Mène moi jusqu'à elle et arrange-toi pour que nous nous rencontrions.
- Mais! Je me ferai tuer!
- Tu me le dois bien. Et à lui aussi d'ailleurs, il t'a quand même sauvé la vie sachant que tu l'avais trahis, ne l'oublie pas Hunter.
- Bien.

Quelques heures plus tard, Leo se réveilla. Quelque chose dans son regard avait changé, mais tout semblait être normal pour l'instant. Dès que nous fûmes certain de son état, nous partîmes de cet endroit plein de mauvais souvenirs en direction de ma soeur. Leo avait été surpris par cette nouvelle, mais je ne sais pas ce qui l'avait le plus surpris; que j'aie une soeur jumelle ou le fait que Hunter ne lui en avait jamais parlé.

Bref, nous partîmes en direction du château des vampires. L'ambiance était froide tout comme le temps extérieur rafraîchi par l'approche de l'hiver. J'étais comme prise entre deux partis et je ne pouvais rien dire pour arranger les choses car j'avais la même position que Leo concernant la situation. Néanmoins, Hunter nous aidait à présent et nous avions besoin de lui plus que jamais alors je décidai d'être la plus conciliante des deux contre lui et de donner l'impression d'un semi-pardon, ce qui était beaucoup plus que ce que Leo allait lui donner pour l'instant. Et Hunter devrait s'en contenter et comprendre.

Nous étions plus proche de nos ennemis que nous ne le croyions. Ça ne nous pris même pas une heure pour nous rendre à leur domicile. La tactique était simple. Hunter nous avait capturé Leo et moi et nous emmenait en cellule mais en passant tout d'abord par Phoenix, la seconde du grand chef. Leo fut plus difficile à convaincre, craignant que Hunter en profite pour nous emprisonner puisqu'il nous fallait être menottés. Bien sûr j'avais les mêmes craintes, mais si nous voulions vraiment l'aide de Hunter, il fallait qu'au moins une personne la croit et ça serait moi. 

Devant la porte, deux gardes nous attendaient.

- Déjà de retour, soldat Hunter? Où est le chef? Qui sont tes prisonniers?

- Le chef a eu un empêchement il a quelques personnes à faire taire. Ce sont justement une partie de ses prisonniers les plus important qu'il m'a confié. Plume et Leo.


Les gardes prirent un air impressionné qui était loin du sarcasme auquel je me serais attendu de leur part. Ils avaient l'air de vouloir être à sa place, la confiance du chef devait être difficile à accorder et malheureusement pour ceux-ci, ils ne l'auraient jamais car leur chef avait été anéanti, mais ils ne le savaient pas et c'était à notre avantage. La maison était pleine à craquer de buveurs de sang, s'en était effrayant. Il y avait de la "nourriture" partout. Par nourriture je veux dire de pauvres victimes à moitié dévorées. Nous continuâmes notre chemin, Leo et moi, en tentant de ne pas être trop dégoutés par ce que nous voyions. Hunter lui, semblait à sa place. Il salivait devant l'offre, mais ne déviait tout de même pas de sa mission. Il avait un pardon à obtenir. Il s'arrêta devant une porte et se tourna vers Leo et moi.


- Je suis véritablement désolé que ma nature ait gagné sur ma raison. Derrière cette porte vous trouverez ce que vous cherchiez, mais je ne garantis pas que cela vous plaira. Je vous souhaite bonne chance.

Hunter mit sa main dans sa poche et en sortit quelque chose, une lettre qu'il me tendit. Je l'ouvris et la lis.

"Chère Larry, 

On ne se connaît pas et ne nous connaîtrons jamais, mais sache que je t'aime comme une mère peut aimer son enfant, inconditionnellement. Je suis désolée que tu n'aies pas une vie normale et que ton père soit si horrible. Je sais qu'à l'intérieur de lui, il t'aime, mais il ne sait pas comment te le montrer alors il le cache derrière un mur de haine. Je serai morte depuis longtemps quand tu liras ceci, mais ça m'est égal. J'ai eu deux magnifiques filles et j'espère sincèrement que tu seras celle qui survivra à cette malédiction de prophétie. Parce que crois-moi, ce que ton géniteur à fait de ta soeur jumelle ne te plaira pas. Il l'a transformé en monstre et même si tu ne voudras pas le faire, fais-le. Ce sera mieux pour tout le monde, même pour elle. Je l'aime également, mais elle souffre en étant ainsi et tu t'en rendras compte également. Quoi qu'il en soit, tu prendras la bonne décision, j'ai confiance. Nous nous reverrons un jour, 

Ta mère qui t'aime, à tout jamais."


À la fin, un baiser est laissé. Il est en train de disparaître car la lettre a été écrite il y a longtemps déjà, mais l'amour y est toujours. Une épreuve m'attend, mais c'est mon devoir. Je lève les yeux pour remercier Hunter, mais il n'est plus là. Disparu à tout jamais. Une larme s'échappe de mon oeil gauche, l'oeil du coeur.

PlumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant