Vierzehn

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Leo

Le lendemain matin, je repars de mon campement vers la cabane en bois pour retrouver Mélya et Larry. Mais avant, j'observe du haut de la falaise. Aucun ennemi en vu, bonne nouvelle. J'avais besoin de ce petit moment seul pour me ressaisir. Le presque baiser avec Plume m'a un peu ébranlé et j'ai eu le temps d'y réfléchir. J'aurais bien aimé qu'elle vienne me rejoindre, mais peut-être que ses sentiments ne sont pas si forts et que ce presque baiser n'était qu'un accident dû à une faiblesse provoqué par tout ce chamboulement dans sa vie. Pour moi, c'est plus que ça, je crois bien en tout cas, mais je ne veux rien provoquer, je ne veux pas ruiner notre amitié pour un amour en sens-unique, de plus, je suis conscient que ça pourrait gâcher notre mission. Nous avons un objectif et il ne faut pas le perdre de vu. Ça, ça pourrait bien tout réduire à néant et il ne faut surtout pas laisser ces satanés vampires gagner. Peu importe ce que ça peut me coûter, c'est ma priorité du moment.

Une fois de retour au campement, Mélya vient me serrer dans ses bras.

- Oh mon dieu, Leo! Je suis tellement désolée! J'aurais dû rester avec vous, j'aurais dû ne pas être impulsive! Je m'excuse tellement de t'avoir inquiété, ce n'était pas mon intention! Mais c'était pour une bonne cause! Mais je promets de ne pas être imprudente comme ça et de ne pas me mettre en danger sans t'en informer! Je suis désolée, vas-tu me pardonner un jour? Je comprendrais que tu n'en sois pas capable...

Ben voyons, elle n'a jamais été aussi émotive! Elle doit vraiment s'en vouloir... Je pourrais faire semblant que je ne lui pardonne pas... Juste pour détendre l'atmosphère et penser à autre chose qu'à ces bouffeurs de sang à nos trousses.

- Je vais y penser, mais j'ai encore besoin de temps... Ça m'a blessé, tu sais. Je ne suis pas un assez bon frère pour que tu me fasses peur comme ça?

- Mais non, voyons, ça n'a aucun...

Elle s'arrête en voyons mon sourire machiavélique. Pendant un instant, rien ne se passe, elle reste en silence, puis la seconde d'après nous nous chamaillons comme de vrais enfants. Ce petit moment de distraction me fait du bien. Il me rend mon coeur léger, que je n'avais pas eu depuis au moins quatorze ans. 

Quelques minutes plus tard, une femme d'âge mûr vient nous séparer.

- On se calme, les enfants. Vous avez eu votre moment de plaisir, maintenant il faut penser stratégie. Qu'on les batte ses fichus vampires.

Je m'essuie les larmes de rire qui coulent de mes yeux et me tourne vers Mélya.

- C'était ça ta bonne raison, tu nous as trouvé quelques alliés?

- Ce n'est pas juste "quelques alliés", Leo. Tourne-toi pour voir.


Je l'écoute et puis... ce n'est pas une dizaine de personnes que je vois. Ce sont des milliers de personnes. Parmi lesquels se trouvent des loups-garous et des animaliers, des sorcières et des fées et d'autres que je ne remarque pas tellement ils sont nombreux. Enfin, nous avons plus d'alliés que d'ennemis. Une chance de battre ces fichus vampires, un espoir. Je pense soudain à la prophétie. Je blêmis tout à coup en me rappelant que je n'ai pas vu Plume depuis que je suis revenu. Mélya remarque mon air pâle et me questionne du regard.

- Mélya, où est Plume.

- Elle n'est pas revenue avec toi? Je... Elle est pourtant partie hier pour te retrouver, elle avait peur pour toi qui était seul, je croyais que..

- MÉLYA! TU N'AS PAS PENSÉ DEUX SECONDES! 

- Calme-toi Leo! Elle ne peut pas être bien loin, tu l'aurais su s'il y avait eu des ennemis dans le coin!

- MÉLYA! LA PROPHÉTIE PUTAIN!


Et soudain, elle se souvient et elle énonce la partie de la prophétie qui me fait autant peur d'une voix coupable.

Quand elle aura autant d'alliés que d'ennemis,

Vous aurez espoir.

Quand son coeur cessera de battre,

Vous aurez tous peur.

PlumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant