Million | NCT [FERMÉ]

09 | johnil

A la base, ceci devait etre le point de vue de TaeIl en premier, mais je pense que cela ne change rien. J'espère que ce chapitre vous plaira malgré ma longue absence, et moi qui voulait finir cette histoire avant 2019. C'est raté. 

Johnil

Le cliché à l'américaine.

Ce surnom ne me déplaisait pas même si certaines fois, ça me faisait un peu sortir de mes gants. Être un cliché à l'américaine s'est être populaire, ce que je suis, être un mec qui organise toutes sortes de fêtes, ce que j'étais, et être un bad boy qui couche avec tout ce qui a un vagin et des seins, ce que je n'ai jamais été.

Voilà le problème, les ados sud-coréens se disent qu'être américain et avoir reçu l'éducation à l'américaine me permettait d'être comme ceux que 'l'on voit dans ses séries pour ados, je n'étais en aucun cas comme ça.

Je ne me trimballais pas avec plusieurs mecs à jouer au populaire, je restais avec ma bande. Je ne draguais pas toutes les filles qui passaient, elles ne m'intéressaient pas et je n'étais pas un de ses mecs égocentriques qui ne se préoccupaient de personnes

Mais j'étais du genre à positiver, j'étais du genre à aimer l'harmonie dans un groupe d'amis et même si je ne m'en mêlais pas, je me souciai de chaque personne dans ma vie

Puis je me suis soucié de Moon TaeIl, le plus vieux parmi nous. Ces faux sourires m'avaient fait le remarquer, remarquer sa peine, je pensais que c'était surement un coup de mou alors j'amusai la galerie et je ne m'en préoccupais pas plus.

Puis ces allures maussades et peinés étaient de plus en plus fréquentes que je passai mon temps à le regarder, plus je le regardais, plus j'analysais ces faits et gestes, ces petits rires lorsqu'il y'avait toujours une dispute entre Jaemin, Jisung et Donghyuck, lorsqu'il aidait Sicheng à comprendre ses leçons et même ces petites discussions avec DoYoung ou Kun. J'aimais sa petite taille, sa façon de sourire de gêne, sa maladresse, son manque d'attention et surtout les efforts qu'il déployait lorsqu'il s'agissait des ses études.

Sans m'en rende compte je pouvais passer du temps à l'observer et naissait en moi, une multitude d'émotions, en une journée, je pouvais devenir fou à cause de lui et cela ne me dérangeais pas le moins du monde.

Mais lorsqu'à cette soirée costumée dans l'univers Disney que j'avais coopéré à créer avec SoWon, Taeil avait pleuré, mon envie d'être plus proche de lui, de le protéger coute que coute avait vu le jour.

Ce soir-là, j'étais bourré rien qu'au début de la soirée, j'avais fait la ronde de tous les invités malgré la gêne de ma robe de Blanche-Neige. Je me réjouissais de voir mes amis aussi mal vêtus s'amuser comme des fous, tout comme Doyoung, habillé en Aurore, déjà bourré qui se déhanchait sur la piste de danse avec un JaeHyun, en Maléfique qui était plutôt hilare, qui avait abandonné TaeIl, l'air triste et perdu dans cette ambiance, assis seul à une table.

Aussitôt je le rejoignis sans trop me casser la figure parmi les gens ce qui m'avait fait rire, j'agrippai sa main en le tirant à moi. Il fut surpris avant de feindre un sourire, la musique changea ce qui surpris la plupart des danseurs. J'avais rigolé en voyant des couples ivres se formés avant de me calmer et constater le silence de Taeil.

Je l'ai admiré pendant plusieurs secondes, magnifique dans sa robe bleue de Cnedrillon, cette perruque l'allait bien aussi mais son humeur n'était pas au rendez-vous. Un pincement au cœur m'avait saisi, je voulais le rassurer et le faire rire comme d'habitude, je voulais qu'il puisse se confier à moi sans aucune retenue.

J'avais peur qu'il soit là, qu'il s'échappe et que je ne puisse rien faire ; alors je fis redresser son visage et ne fut point surpris par sa larme. Il paraissait si faible et moi, tel un bon à rien.

Doucement j'essuyai cette larme avant qu'une deuxième ne se crée un chemin, il ne s'était pas rendu compte de ces larmes et me fixaient de manière ahurie. Je voulais l'offrir un sourire pour qu'il se confie à moi, et rapprocher ma main pour le calmer, pour essuyer ces vilaines larmes mais il s'est enfui, ce qui me surpris. Peut-être sans m'en rende compte je l'avais blessé, par mes gestes et mes expressions faciles, j'étais bourré donc impossible de me fixer sur ça.

Ne perdant pas une minute de plus, je le suivi dans les vestiaires, doucement j'offris la porte et j'entends ses sanglots qui me déchiraient le cœur et les entrailles. J'attendis qu'il finisse pour ne pas le brusquer.

Moon Taeil était si délicat, si sensible, je me ressassais les dernières semaines, je me ressassais les dernières semaines où j'avais su déceler ces moindres faits et gestes, que je me contentais de le regarder sans intervenir et faire disparaitre sa peur.

Alors lorsqu'il est enfin sorti de cette cabine, mon cœur s'est contracté à la vue de son visage rougit et humide. Me sentant coupable et après des paroles en vain, je l'ai serré dans mes bras doucement et tendrement pour faire passer toutes les émotions de compassion que je voulais qu'il comprenne à travers de cette accolade.

Et malgré que je fusse bourré j'avais réfléchi, mes idées semblaient si claires, mes émotions aussi.

Quand je fixais mon plafond dans la pénombre, je me rappelais cette idée encore et encore, je ne savais pas, cette envie de protection prenait le dessus mais je voulais à tout prix essayer.