Lettre 42

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Salut... Bon, stop aux formalités. C'est trop pas mon genre.

Tu te souviens ? C'était l'année dernière, et je m'en souviens comme si c'était hier.

C'était Hyden qui a eu l'idée de cette fête. Je m'en souviens bien, parce que c'est quand même mon ami et qu'il m'avait appelé à la dernière minute pour qu'on mette en place une super playlist.

Ensuite je suis rentrée chez moi et je me suis vaguement habillée, je pensais que je ferais l'assistante de mon ami, pas la rencontre de mon futur crush. J'étais en t-shirt/jean et baskets, comme d'habitude.

Je voulais juste aider, d'ailleurs quand Hyden m'a dit "tu viens", je lui ai ri à la face, tellement ça me semblait insensé. Moi ? Dans une fête ? C'était l'hôpital qui se fichait de la charité. J'en ai ri mais, alors, j'en ai ri ! Il a réussi à me faire accepter, en échange je lui ai promis que je viendrais l'aider à contenir la foule d'ados qui seraient à moitié bourrés dans son salon, en évitant le gros du post ménage que tu aurais eu à faire. Éviter le vomi, le pipi, l'alcool et la casse.

C'était un samedi soir. Mis à part une bonne vieille série, rien ne m'aurait plus occupée de toute façon. J'étais juste là pour aider, oui. Juste là pour ça, pas pour m'amuser ou même pour laisser mon boulot de pote sympa. Ce que j'ai tout de même fait. Quelle quiche !

Si je n'étais pas sortie, qu'est-ce qu'il se serait passée ? Si je n'étais pas allée voir dans le jardin, que ce serait-il passé ? Si tu ne t'étais pas trouvé là, que ce serait-il passé ? Simple ; je ne t'aurais pas rencontré, je ne serais pas retombée amoureuse du premier gars qui se trouvait là, je ne serais pas dans l'état que je suis aujourd'hui.

Pourtant à cette soirée, des gars, il y en avait des tas. Bourrés, ou éméchés ; le teint blafard, ou l'oeil vif ; blond, ou bruns ; les yeux clairs, ou les yeux embués. J'avais le choix, non ? Non.

Le choix ? Non. Je n'ai pas eu le choix. Tu ne m'a pas laissé le choix. Tu étais là, tu étais toi, et ça a suffit.

Je suis comme ça. C'est trop, trop de trop, mais je suis comme ça.

Je ne t'ai pas raconté mes histoires d'amour désastreuses ? Ratés sur ratés. Coeur brisé, pansé puis explosé en mille morceaux. Je guéris mon coeur sur les cicatrices de mes dernières blessures.

C'est comparable à une addiction : je sombre, je sors la tête de l'eau mais à peine déjà que je replonge.

Désolé Al, mais je t'aime. Tu t'en fous ? Ben pas moi, et c'est bien ça le problème.

Cithya

Lettres Du CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant