Chapitre 8 : L'entraînement

43 7 4
                                    


Bren s'endormit déçu ce soir là. Déçu de lui-même, et déçu des autres aussi. Il avait attendu avec hâte cette journée stratégique et il se couchait déçu.

Il s'était préparé, et il avait espéré tomber face à Haru; il avait espéré avoir à relever un défi. Au lieu de cela, il n'avait fait qu'écraser une poignée de novices. Certes, ils étaient organisés, mais aussi bien trop inexpérimentés pour se battre correctement. Ils n'avaient même pas eu l'avantage du nombre.

Pour sa part, Bren avait désarmé son adversaire en quelques secondes et sans efforts. Bravement, le novice s'était mis en garde, prêt à se défendre à mains nues. Bren avait lâché son arme avant d'entraîner son adversaire au sol. Il l'avait alors de nouveau rapidement surpassé. Le novice avait dût se reconnaître vaincu et pour la forme, Bren l'avait ligoté avant de confirmer la prise de l'objectif.

L'entraînement n'avait présenté aucune difficulté, Bren n'avait même pas eu à se défendre. Pour être franc, il s'était ennuyé. Mais surtout, il s'était déçu lui-même. Dans son enthousiasme, il avait laissé son groupe démolir les novices, et une fois l'objectif accompli, il avait regretté son emportement en voyant les mines déconfites et meurtries des vaincus.

C'est donc avec un gout amer dans la bouche et des nœuds à l'estomac que Bren se coucha se soir là...

Pour être réveillé deux heures plus tard secoué par le chevalier de faction.

"Debout mon gars ! Entraînement surprise !"

Bren sauta sur ses pieds et commença à se r'habiller. "L'opé nocturne" comme le disaient les chevaliers allait commencer. Silencieusement, tous les écuyers furent rassemblés en tenue dans la cours. Ils furent rapidement rejoints par des jeunes chevaliers qui les rassemblèrent par petits groupes. Un mot d'ordre circula: l'opération devait se dérouler le plus silencieusement possible. Malgré la très bonne isolation sonore des habitations de la cité, les armes et armures métalliques étaient proscrites. 

Les écuyers furent donc divisés en deux équipes opposées. Un drapeau fut attribué à chacune d'elles; la mission était claire et simple: capturer le drapeau adverse avant de perdre le sien. Au lever du Soleil, les combats devraient cesser mais reprendraient aussitôt la nuit tombée.

Les chevaliers à la charge de l'équipe jaune, celle de Bren, organisèrent des tours de veille, de sorte à ce qu'au moins trois groupes dorment chaque nuit. Sur les douze, cela faisait un quart de l'équipe en moins; mais d'expérience, il s'agissait d'un long combat d'usure. Comme il était pratiquement impossible de dormir en journée, les groupes frais ayant dormi la veille seraient de précieux atouts au bout de quelques jours.

Le chevalier du groupe de Bren expliqua:

"Vous comprenez, il faut choisir une option. L'offensive peut nous permettre de potentiellement remporter le combat dés la première nuit, mais si elle échoue, la totalité de nos forces sera épuisé la nuit suivante. On a opté pour une stratégie à long terme pour que nos chances de réussite augmente au fil des nuits. L'avantage du nombre ne leur suffira plus après deux nuits blanches!"

Bren sourit. Le plan était astucieux, mais risqué; audacieux quoi! Désormais, il fallait agir. Bren et son équipe devraient tenir en sous nombre cette nuit. Ils marchaient maintenant dans les rues silencieuses. Ils étaient deux groupes et avaient pour mission la capture d'autant d'ennemis que possible afin de réduire le surnombre de l'équipe bleue.

Alors que le groupe s'avançait vers une cachette convenable, chevaliers en tête, Bren sentit son pouls s'accélérer. L'excitation du combat imminent le gagnait petit à petit. Il sourit. Un de ses compagnons nommé Ceylan le regardait et souriait aussi.

Cytad'ailesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant