Chapitre 10 : Diebas-Etrof

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Diebas-Etrof , côte est du continent, à l'embouchure du fleuve Ysdrion, vers 9h du matin 4537ème jour depuis le décollage de La cité volante de Diebas-Etrof

"Chef ! Commandant ! Ils arrivent ! Ils doivent être plusieurs centaines ! Que faisons-nous ! 

- Déjà ? Le débarquement des armes est-il fini?

- Oui commandant ! 

- Préparez toutes les nacelles, et que chacun soit à son poste, on va montrer à ces saloperies à qui appartient ce continent!

- A vos ordres, commandant ! "

La ville avait touché le sol la veille au soir avec une vitesse trop importante, si bien que l'édifice avait cédé, entraînant mort et destruction pour ses occupants. Le commandant Misha, une grande femme énergique était la plus gradée parmi les survivants, aussi avait-elle pris le commandement. Son premier ordre avait été donné aux voiliers. Ils avaient reçu la charge de confectionner des nacelles pour évacuer autant de monde que possible, dans les plus brefs délais. Tous les survivants aptes avaient dû prendre les armes et ériger une barricade autour des ruines de la cité écrasée. Malheureusement, quelques heures avaient suffit à une horde pour les repérer et celle-ci avait maintenant regroupé la totalité de ses effectifs non loi de là, s'assurant qu'aucune horde rivale n'était à proximité. 

L'affrontement se brutal, intense, de jour... et perdu d'avance, Misha le savait. Mais son but était de retenir les monstres assez longtemps pour permettre aux ingénieurs de construire le plus de nacelles possible et d'évacuer le plus de jeunes possible. Ceux qui étaient trop âgés pour se battre, ainsi que les blessés et les bébés avaient été rassemblés près d'une poudrière de fortune. Le moment venu, se faire sauter serait moins horrible que d'être dévoré vivant. Tout le monde ne pouvait pas être sauvé. 

Si seulement le ballon avait tenu...

Misha se laissa aller un court instant, se disant que a vie était injuste, ne lui laissant que le temps de devenir une arme. Une larme perla sur sa joue. Elle l'essuya d'un revers de manche. Un homme chantait. Il chantait le chant d'espoir, hymne de la -jadis - grande cité de Diebas-Etrof.

(les paroles sont encore à trouver, mais si quelque lecteur a des idées, je suis preneur ^^ )

Sa voix forte et claire sonna comme une trompette jusqu'au oreilles de tous, et tous reprirent le chant avec lui, spontanément. L'épée à la main ou le fusil à l'épaule, les derniers défenseurs de la cité attendaient la mort en clamant leur chant du cygne. 

Misha serra sa fille, Anna, contre elle. Elle avait intégré le rang des artilleurs cette année et voulut rester avec sa mère:

"Laisse moi rester avec vous ! Je peux être utile !

- La n'est pas la question, vous devez survivre. C'est le seul cadeau que nous pouvons vous offrir."

Mère et fille s'étreignirent et Misha retourna sur la barricade, tandis qu'on emmenait sa fille aux nacelles. L'attaque ne tarda pas. Les défenseurs chantaient encore lorsque le premier des leurs fut transpercé de part en part par un aiguillon. Le chant laissa place aux cris de rage puis aux cris de désespoir. Le fusil à la main, Misha tira par trois fois sur un monstre sans que celui-ci n'ait l'air affecté. Pourtant elle était certaine de l'avoir touché. Elle dégaina son sabre, la bête s'étant désormais dangereusement approchée.

De leur côté, les quelques canons ne purent tirer qu'une seule salve avant que la mêlée ne rende tout tir impossible. Misha se sentait désemparée. Elle était la meilleure escrimeuse de tous les artilleurs et pourtant, elle fut rapidement désarmée par la bête sur laquelle elle avait tiré et projetée au sol. 

"Enfin, s'était-elle dit, je vais voir à quoi elles ressemble, et je mourrais en vengeant tous nos morts. " Mais elle s'était sentie désemparée, tout bonnement incapable de vaincre une seule de ces créature, et le carnage autour d'elle semblait être un jeu pour ces abominations. 

Un garde surgit alors qu'un monstre s'approchait d'elle. Il parvint à en détourner l'attention, mais cela lui valut de se faire transpercer et déchirer en morceaux. Les cris qui résonnaient tournaient de plus en plus aux cris de douleur et d'horreur. L'horreur. Misha semblait découvrir ce qui se passait sous ses yeux, et seul ce mot restait dans son esprit. Elle vit alors que les nacelles avaient pu décoller, juste à temps car on entendit alors les cris des ingénieurs désarmés qui n'avaient pu fuir. Une explosion retentit. La poudrière. Le silence commença à s'installer, les cris laissant la place aux gémissement plaintifs de ceux qui n'avaient pas eu la chance de mourir rapidement. 

Misha se rendit alors compte qu'elle avait mal et qu'elle se sentait paralysée. Sa colonne vertébrale avait due être sectionnée par le choc. Un prédateur l'aperçue et s'approcha, lentement, la devinant hors d'état de fuir. Une douleur fulgurante lança alors Misha au bras droit. Une autre créature passée par derrière l'avait saisie au bras et y enfonçait ses crocs. Elle hurla. Sans se préoccuper de ses cris, la première créature lui mordit la jambes et se mit à tirer. Tenant chacune Misha par un membre, les deux monstres se disputèrent leur proie jusqu'à en avoir déchirer le corps. 

Anna assista impuissante au carnage, entendant les hurlement de sa mère cesser lorsque son corps se rompit. Elle serra les poings si fort qu'elle se brisa une phalange. Et serra les mâchoires à s'en faire éclater une dent. La douleur physique lui permit de détourner momentanément sa détresse et sa colère se changea en douleur. Elle s'effondra, dans la nacelle qui s'éloignait progressivement du sol où les monstruosités achevaient leur festin.




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