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-Théo ?

Le garçon tourna sa tête vers la voix de jeune femme. Il tomba sur Élizabeth, fraîchement sortit de l'hôpital. Elle semblait aller un peu mieux qu'auparavant. Théo se redressa brusquement en voyant son amie. Elle s'assit à ses côtés sous son regard éberlué.

-Pourquoi tu me regardes comme ça ? On dirait que t'as vu un revenant. commenta-t-elle en souriant légèrement.

Théo ne put retenir un sourire. La brune l'observa sous la lumière de la lune.

-Et toi pourquoi tu me regardes comme ça ?
-Tu devrais sourire plus souvent. répondit-elle, un sourire tendre aux lèvres. Je veux dire...vraiment sourire.

Le garçon fut surpris. Il ne prononça pas un seul mot pendant un laps de temps qui sembla durer une éternité. Ils furent seuls au monde. Ils se comprenaient d'un simple regard. Un regard infini. Théo détourna le regard.

-Tu ne vas pas me poser de questions ? demanda-t-il en levant les yeux vers les étoiles.
-Je ne vois pas pour quelles raisons je devrais te poser des questions. elle tourna à son tour son regard vers ce ciel sans nuages. On a tous nos secrets. Je respecte les tiens tant que tu respectes les miens.

Une légère brise se leva dans l'air. Les cheveux de jais d'Élizabeth volèrent autour de son visage. Elle passa une main dans sa chevelure, l'écartant de son visage. Théo se tourna vers elle et rit de son état tandis qu'elle crachait quelques mèches s'étant placées sur sa bouche.

-Te moque pas ! elle lui frappa gentiment l'épaule tandis que le rire du garçon redoubla.

Après une chamaillerie d'enfants, ils reprirent leur sérieux. Théo prit une voix nostalgique.

-Tu es la première personne.
-De quoi ? elle haussa les sourcils.
-Tu es la première personne avec qui je ris sincèrement. il se tourna vers elle. Tu es la première pour qui je m'inquiète. Tu es la première que je respecte. En fait tu es la première que je ne mérite pas. il eut un petit rire nerveux et passa une main dans ses cheveux. Ou alors je ne mérite aucunes de ces personnes autour de moi mais je suis trop arrogant pour ne pas l'avoir vu jusqu'à maintenant...
-Ne dis pas ça Théo. Tu mérites tout autant que les autres d'être aimé. se contenta-t-elle de répondre en l'observant.
-Tu ne comprends pas. Il se leva pour marcher. Je ne suis pas quelqu'un de bien, je suis dangereux et...
-Théo. elle le coupa. Je ne sais pas ce que tu étais avant aujourd'hui. Mais je sais qui tu es maintenant.
-Je vais te faire souffrir. il l'observa tristement.
-C'est ce que tu veux ? demanda-t-elle en se levant à son tour.
-Non ! Jamais je ne voudrais une chose pareille !
-Alors tout ira bien. elle reprit avec une voix triste. De nous deux, celui qui risque de souffrir c'est toi.

Encore cette histoire. Elle disait toujours cela. Théo voulait savoir de quoi Élizabeth parlait exactement. Mais une chose le retint. Elle ne souhaitait pas en parler pour le moment. Et comme il l'avait dis, il la respectait et comprenait ses choix. Alors il attendrait qu'elle veuille lui expliquer à haute voix. En attendant, il se devait de patienter.

Une sonnerie de téléphone coupa court leur conversation. Élizabeth mit son écran devant ses yeux avant de répondre.

-Allô ?

Ce fut la voix faible d'Ashley qui lui répondit.

-Élizabeth...elle se mit à pleurer derrière le téléphone.
-Ashley ?! Tout va bien ?! Où es-tu ?! s'exclama vivement la brune en entendant ses sanglots.
-Élizabeth...j-je...je ne sais pas...j'ai mal à la tête...il fait froid....j-j'ai froid.
-Ashley calme toi ! Qu'est ce que tu vois autour de toi ?!

Élizabeth tenta de calmer sa respiration. Les battements de son coeur s'affolaient. Son amie l'inquiétait définitivement. Théo ne prononça pas un seul mot, écoutant la conversation grâce à son ouïe fine.

-D'accord a-alors...Il y a...ce sont des conteneurs je crois...une grande porte de garage...et...et....j-j'en sais rien ! Ça sent mauvais ! Pitié Élizabeth me laisse pas ici !
-Je vais venir te chercher ! Tu m'entends Ashley ?! Je vais venir te...

La conversation téléphonique fut interrompu. D'étranges fréquences brouillaient les appareils. Élizabeth se tourna vers Théo. Il n'était plus là, il avait disparu. La brune refusa de perdre du temps avec ça et contacta les autorités pour les prévenir de la disparition d'Ashley. Elle se mit à réfléchir à toute vitesse.

-L'entrepôt désaffecté...

L'instinct de la jeune femme lui hurla qu'elle avait raison. Elle courut jusqu'à sa voiture, bien décidé à sauver son amie. En chemin, elle contacta la police pour leur indiquer l'endroit. Dylan l'appela.

-Éliza ! Ashley m'a appellé mais on a été coupé ! J'crois qu'elle est dans la merde...
-Oui je sais elle m'a appellé aussi ! Je suis sur le chemin de l'entrepit d'Herling Brust !
-L'entrepôt désaffecté ? Qu'est ce qu'elle fabrique là bas ?!
-Ça, j'vais vite le savoir...elle se gara sur une place de parking.
-Élizabeth je t'interdis d'y aller seule ! C'est beaucoup trop...

Elle coupa court à la conversation. Pas besoin des sermons de son ami. Les autorités compétentes allaient vite arrivé. Mais pendant ce temps Élizabeth se devait de partir à la recherche de son amie !

Ses pas résonnèrent dans l'entrepôt. Elle aperçut rapidement le corps de la blonde, étalé au sol. Élizabeth courut jusqu'à elle et se laissa tomber à genoux à ses côtés.

-Ashley ?! Ashley tu m'entends ?! Réveille toi ! des larmes se mirent à rouler le long des joues d'Élizabeth. Je t'en prie...réveille toi ! elle se mit à hurler. Réveille toi !

Les yeux d'Ashley s'illuminèrent d'un jaune saillant. La brune fut tellement soulagée qu'elle n'y prêta pas attention et se contenta de prendre la blonde dans ses bras. Cette dernière répondit à l'étreinte.

-Tu m'as trouvé...tu ne m'as pas abandonné...constata-t-elle d'une voix pleine de remerciements.
-Évidemment que je t'ai trouvé ! Élizabeth regarda Ashley dans les yeux. On abandonne pas une amie.

La blonde attrapa de nouveau son amie dans ses bras pour la serrer contre elle.

-Échec.

Élizabeth releva sa tête vers le fond de l'entrepôt. Trois hommes s'avancèrent. Enfin, la brune supposa qu'il s'agissait bel et bien d'humains. Elle n'en était pas sûre.

-Qui êtes vous ?! s'exclama-t-elle en aidant la blonde à se relever.
-Échec.

Son amie avait le pied coincé dans un piège. Cela avait l'air particulièrement douloureux et Élizabeth douta du fait qu'elle puisse réutiliser son pied un jour. Mais elle ne dit rien, bien trop mefiante à l'égard de ces hommes masqués. Et elle avait raison de se méfier.

Incarnée [Théo Raeken]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant