En février 1996, une nouvelle élève arrive à Uagadou pour la fin de ses études. Ejiro Siaré, élève de sixième année, voit la venue de cette étudiante avec optimisme. Après tout cela permettra d'augmenter les échanges avec les autres écoles de sorcel...
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— Alors, qu'est-ce que t'as dit Munashe ? lança Ejiro lorsqu'elle et son amie furent installées contre le rebord du balcon.
— Ça n'a pas été facile. J'ai dû lui courir après dans toute l'école, et il a esquivé deux fois le sujet en disant qu'il ne souhaitait pas en reparler.
— Pourtant, il nous a bien dit qu'il trouvait important que nous soyons au courant, non ?
— Oui, mais apparemment, il avait peur que la directrice l'apprenne. Et il craignait d'en dire trop.
— Trop ?! Comment il pourrait en dire trop, il n'avait qu'à ne pas nous répondre la première fois !
Njeri acquiesça.
— Je l'ai toujours trouvé un peu lunatique, ce prof, commenta Ejiro.
— Arrête, il est génialissime, personne veut le reconnaître. Enfin bon, comme je suis son élève préférée, au bout de la troisième fois que j'insistais, il a fini par accepter d'en parler davantage.
— "son élève préféré"? T'es sérieuse ?!
— Bah, tu sais c'est un peu pareil que toi avec Chike, hein. Tout le monde sait qu'il t'adore.
— C'est parce qu'il voit que j'aime bien sa matière ! Ça n'a rien à voir !
— Ça va, je te charie. Il aime tout le monde, Chike, de toute façon, il est presque pire qu'un Boursouf.
La comparaison fit rire Ejiro.
— À ta place, je me méfierais des Boursouf, tu savais que c'est charognard, ces trucs là ?
— Ah bon ?!
— Ben oui, il me semble qu'on l'a appris en cours.
— J'ai aucun souvenir de ça. Peut-être parce que c'est pas le genre de créatures qui me passionnent...
Les deux africaines gardèrent le silence un instant. Ejiro leva les yeux vers le ciel et sourit.
— J'ai hâte de voir cette éclipse.
— Ouais, ça va être sympa. Mais... on s'éloigne du sujet, non ?
— Ah oui ! On était là pour parler d'Oona, à la base, non ?
Njeri leva les yeux au ciel.
— Sans blague !
— Eh, oh, je te signale que c'est toi qui a des choses à me dire !
— Euh ouais. J'en étais où ?
— T'as réussi à persuader Munashe au bout de ta troisième tentative, si j'ai bien suivi.
— Oui. Il voulait pas qu'on en parle à un endroit où on pouvait être entendu, alors il m'a emmenée dans son bureau.
— Son bureau perso ?! Fais attention, Njeri, si ça se trouve, c'est un psychopathe !
