En février 1996, une nouvelle élève arrive à Uagadou pour la fin de ses études. Ejiro Siaré, élève de sixième année, voit la venue de cette étudiante avec optimisme. Après tout cela permettra d'augmenter les échanges avec les autres écoles de sorcel...
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— Quelle plaie, ce devoir de métamorphose ! s'indigna Njeri.
Ejiro et elle sortaient du cours de Métamorphose, et l'on ne pouvait pas dire que Njeri était particulièrement ravie. Les élèves avaient énormément progressé dans leur processus pour devenir Animagi, c'est pourquoi le professeur leur avait demandé de fournir deux rouleaux de parchemin sur leur animal totem et ses différentes caractéristiques. Selon lui, ces recherches permettaient de mieux cerner l'animal, et donc de se métamorphoser avec plus de facilité.
— Il ne sait toujours pas quel est ton Animagus ? demanda Ejiro.
— Non, et je n'avais pas l'intention de lui dire ! répliqua férocement Njeri. Mais il a fallu qu'il nous donne ce devoir !
— Je ne comprends pas pourquoi ça t'embête tant que ça. Un éléphant, ça a la classe, ça impose ! En fait, je trouve que ça te correspond plutôt bien.
Njeri secoua la tête. Bien sûr, d'un point de vue physique, on n'aurait pas pu faire plus différent. Elle avait une taille fine, élancée, des jambes minces et des mains étroites et délicates. Mais si l'on se basait sur son caractère : droite, juste, intelligente et possédant un sang-froid à toute épreuve ainsi qu'un certain charisme, on devait admettre que l'éléphant lui correspondait assez.
— Et toi, détourna la jeune fille, où tu en es avec ton Animagus ?
— Je... je ne sais pas encore.
Ejiro n'avait jamais été très douée en Métamorphose. Jusque là, cela ne lui avait jamais posé tant de problèmes, mais la question de l'animal totem la taraudait. Il était de notoriété publique que l'école d'Uagadou formait les meilleurs Animagi du monde sorcier, et elle ne voulait pas être la risée de tous parce qu'elle n'était pas en mesure de découvrir son animal totem.
— Je suis sûre que tu vas y arriver, l'encouragea son amie. C'est un processus compliqué, qui peut prendre du temps. Et tu as encore plus de deux ans pour le découvrir. Ne te fais pas de soucis pour ça, Eji'.
— Merci, Njeri. Mais je te retourne le conseil. Ne te fais pas de soucis pour cette histoire d'éléphant. Je suis sûre que le professeur sera impressionné, lorsqu'il saura. Et puis, il doit déjà se douter de quelque chose. Tu es sa meilleure élève, alors cela m'étonnerait qu'il ne te pense pas capable d'avoir déjà trouvé ton animal totem.
— Ejiro, Njeri ! lança alors une voix, plus bas dans les escaliers.
Les deux sorcières se retournèrent pour découvrir Kamau, qui se hâtait pour arriver à leur hauteur.
— Vous n'auriez pas vu Oona ? Akim et moi on la cherche pour travailler notre devoir de Botanique.
— Ah, non désolé, on vient juste de sortir de cours, répondit Ejiro.
— Ben nous aussi, mais comme on avait un temps libre, on comptait en profiter... On a voulu lui demander si elle était d'accord, mais elle s'était volatilisée. D'habitude, elle met un temps fou à ranger ses affaires, mais là elle a dû sortir avant nous.
— Si on la croise, on vous dira que vous la cherchez, promit Njeri.
— Merci, glissa Kamau avec un sourire.
Les deux amies le lui retournèrent et bifurquèrent dans le couloir pour rejoindre leur classe d'Histoire de la Magie.
Mais alors qu'elles saluaient le professeur Chike devant la porte, quelqu'un cria le nom d'Ejiro dans la foule derrière elle. Les gens s'écartèrent pour laisser apparaître Adaeze, qui avait un air paniqué.
— Eji', je... je sais pas quoi faire !
— Ada, je vais en cours, là, ça peut pas attendre ?
Mais Chike avait froncé les sourcils.
— À votre place, Ejiro, je prendrais le temps d'écouter votre sœur. Ne vous inquiétez pas pour le cours, rejoignez-nous quand vous aurez résolu ce problème. Et je crois que Njeri sera tout à fait disposée à vous prêter ses notes.
Njeri acquiesça. Perplexe, Ejiro s'avança vers sa sœur, pendant que l'enseignant fermait la porte.
— Par Olorun, Ada, j'espère que tu as une bonne raison de me faire rater l'Histoire de la magie. Tu sais bien que c'est ma matière préférée !
— Évidemment que j'ai une bonne raison, grommela Adaeze. Je te jure que j'ai essayé de la réconforter, mais elle est inconsolable ! Ça fait bien vingt minutes qu'elle pleure, maintenant...
— Mais qu'est-ce qui se passe ? De qui tu parles ?
— Ben de Oona ! J'ai pensé que tu étais la plus apte à la calmer...
— Mais la calmer de quoi, Ada ?!
— Je suis allée à la volière il y a à peine dix minutes, pour envoyer une lettre à maman, et je suis tombée sur Oona qui pleurait ! Je ne savais pas quoi faire, et elle m'a repoussée quand j'ai essayé de lui demander ce qu'elle avait.
— Bon sang, pesta Ejiro. Elle est toujours là haut ?
Sa sœur acquiesça.
— Enfin, normalement. Alors, tu me suis ?!
D'un pas décidé, Ejiro devança sa sœur dans les escaliers. Elle espérait de tout cœur que l'irlandaise n'aie pas reçu de mauvaise nouvelles, mais elle avait bien peur que ce soit le cas.
Une fois dans la partie la plus haute de l'école, elle poussa la porte de la volière. Immédiatement, des sanglots se firent entendre, et elle se précipita vers la rouquine, blottie dans un coin de la pièce, face aux oiseaux qui la regardaient d'un air désemparé.
— Oona, Oona, c'est moi, s'écria Ejiro en posant une main sur le bras de son amie.
— Eji' ?
L'irlandaise balbutia cela dans un reniflement, et leva légèrement la tête, pour constater que l'africaine était bien là, à côté d'elle.
— Alors, que se passe-t-il ? Tu as reçu une lettre de ton frère ?
La rouquine se remit à pleurer de plus belle.
— Mon frère est mort, Eji' !
— Quoi !?
L'africaine tourna rapidement la tête vers sa sœur, l'air de lui intimer de partir. Voyant le regard peu engageant d'Ejiro, Adaeze n'essaya pas de lui tenir tête et referma la porte de la volière derrière elle.
— C'est Aidan qui me l'a annoncé... Les Mangemorts sont revenus, et ils ont lancé une attaque à Sainte-Mangouste ! Scott était en train de travailler, je t'ai dit qu'il était guérisseur ? Et voilà, il a été tué dans l'attaque !
— Par la barbe de Chike, ces gens sont horribles ! fit Ejiro, scandalisée.
— Aidan dit que c'est la folie, au Royaume-Uni ! Lui, papa et maman ont dû se cacher, il a démissionné de son poste d'Auror... Scott avait refusé de fuir parce qu'il ne voulait pas abandonner les pauvres malades, mais maintenant il est mort ! Et ce sont les Mangemorts qui l'ont tué !
En entendant ces mots et en ressentant la détresse d'Oona, le regard d'Ejiro se fit déterminé.
— Bien, maintenant, ça suffit, Oona. Tu vas tout reprendre depuis le début, et tout m'expliquer. Je veux tout savoir. Tout, tu m'entends ? J'en ai assez d'être dans l'ignorance, de ne pas pouvoir t'aider. Allez, je t'écoute.
[est-ce qu'on va enfin avoir les révélations venant d'Oona elle-même ? possible mais au prochain chapitre mouahaha désolée pour cette publication tardive, techniquement on est mercredi mais tant pis, j'ai eu une journée chargée. bonne semaine à vous !]