En février 1996, une nouvelle élève arrive à Uagadou pour la fin de ses études. Ejiro Siaré, élève de sixième année, voit la venue de cette étudiante avec optimisme. Après tout cela permettra d'augmenter les échanges avec les autres écoles de sorcel...
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En sortant du cours de Défense contre les forces du mal, Ejiro et Njeri échangèrent un regard. Elles n'avaient pas encore eu l'occasion de reparler de la situation d'Oona toutes les deux. En fait, elles n'avaient pas encore pu se retrouver seules.
— J'arrive pas à croire qu'on ait eu la note maximale ! s'écria Ahmad. C'est grâce à toi, Kintou, il faudra que tu remercie tes parents de notre part !
— Bah, ce n'est pas seulement grâce à eux. Il faut avouer qu'on s'est bien débrouillés.
— On forme une bonne équipe ! Hein, Njeri, Eji'?
— Oui, évidemment, sourit distraitement Ejiro.
— Bon on va vous laisser, les gars, lâcha Njeri. Nous on a Métamorphose au cinquième.
— D'accord, à plus ! On se retrouve ce soir, de toute façon !
Les deux sorcières partent du côté opposé à celui d'Ahmad et Kintou. Une fois qu'elles sont seules, Ejiro chuchote :
— Tu sais quoi ? Ce soir, rendez-vous sur le balcon du dortoir quand tout le monde dormira. On a trop repoussé notre discussion.
— Oui, tu as raison.
Les deux amies entrèrent dans la salle de Métamorphose. Depuis le début de l'année, leur professeur avait enfin commencé les cours sur le sujet que tout le monde attendait : l'auto-métamorphose et les animagi. Dans les cours, Ejiro s'éclatait, mais Njeri était un peu moins enthousiaste.
C'est ce que le professeur remarqua au bout d'une demi-heure de cours.
— Alors Njeri, que se passe-t-il ? D'habitude, tu es la meilleure élève de ma classe. Mais aujourd'hui, je ne te sens pas très concentrée.
— Désolée, professeur, je... je vais essayer de faire mieux.
Dès que l'enseignant fut parti voir un autre élève, Njeri se retourna vers Ejiro. Cette dernière était en train de réfréner un fou-rire.
— Mais qu'est-ce que t'as ? fit Njeri d'un ton agacé.
— T'es vraiment pas concentrée ou tu le fais semblant ?
— Eji', ferme la.
En réponse, celle-ci se mit de nouveau à pouffer.
— Crois-moi, personne dans cette salle ne souhaite que je réussisse l'exercice.
— Pourtant, le professeur aimerait bien, on dirait.
— Je t'assure que non.
Et Ejiro échappa à nouveau un rire. Effectivement, d'ordinaire, Njeri était la meilleure élève, surtout en Métamorphose. Mais ce que le professeur ignorait, c'était qu'elle était bien plus en avance sur le programme que ce qu'il ne pensait. La jeune sorcière avait déjà découvert son animagus lors d'un mercredi après-midi de février, et avait failli provoquer une catastrophe. Personne n'aurait un jour imaginé qu'elle puisse se changer en éléphant. Cela formait un contraste très étonnant avec la silhouette frêle de l'adolescente.
— Ooh, regardez ! s'exclama alors un autre élève de la classe.
— Quoi ?!
— Adisa vient de se transformer en papillon !
— Excellent, Adisa, bravo ! s'enthousiasma le professeur, alors que le jeune garçon retombait au sol sous sa forme humaine, un peu déboussolé.
— T'es pas la seule à avoir pris de l'avance sur la leçon, on dirait, chuchota Ejiro à Njeri.
— Sans vouloir me vanter, je me débrouille même mieux que ça ! Quand je suis redevenue moi, je ne suis pas tombée par terre, au moins !
Ejiro pouffa.
— Mais pas la peine d'insister, continua son amie, il est hors de question que je retente dans cette salle de classe.
— Tu devrais peut-être en parler au prof, pour qu'il soit au courant.
— J'ai pas envie de me ridiculiser, merci !
— Mais tu te ridiculises pas, c'est la classe d'avoir un éléphant pour animagus !
— C'est bon, Eji', t'as fini de me gonfler ? Si tu te concentrais sur ton propre animagus, hein ?
Avec un petit sourire, Ejiro retourna à son exercice. Durant toute la fin du cours, Njeri occupa son temps à lui donner divers conseils, qui finirent par l'embrouiller. Lorsque l'enseignant annonça qu'ils étaient libres, elle rangea ses affaires avec agacement.
— Tu me fais quand même pas la gueule, Eji'?!
— Non, c'est pas mon genre, grogna l'autre.
— Ooh, si, là tu me fais la gueule.
— Viens, dépêche toi, si tu veux pas qu'on soit en retard pour aller manger.
— On est pas à une minute près, souffla Njeri. Mais te vexes pas, je m'excuse si je t'ai inondée de conseils, je voulais juste t'aider.
— Oui oui, j'ai compris. Alors, tu viens ?!
Ejiro monta les marches quatre à quatre jusqu'à la verrière, tandis que Njeri la suivait avec un sourire narquois aux lèvres. La première passa devant un attroupement d'élèves sans réagir, et la seconde ne leur jeta qu'un regard étonné. Elles arrivèrent dans la salle à manger l'une après l'autre, et s'assirent sans un mot à la table qu'elles fréquentaient toujours.
Ahmad et Kintou discutaient de leur propre cours de Métamorphose, et Oona n'était pas là. En jetant un coup d'œil aux alentours, Ejiro la trouva à la table de ses deux amis de cinquième année. Elle rigolait. Bon, il fallait espérer que ces deux garçons lui permettaient de se changer les idées.
— Alors, c'était bien, votre cours ? demanda Ahmad aux deux africaines.
— Mouais, glissa Ejiro.
— Comme tu dis, confirma son amie. Ça aurait été mieux si je n'avais pas un éléphant en guise d'animagus.
Ahmad pouffa. Il était présent lorsque l'incident était arrivé à Njeri. Kintou, lui, n'était pas au courant, et s'exclama :
— Pardon ?! Tu te transformes en... éléphant ?!
— Ça va, pas la peine d'insister, éluda la jeune sorcière. Et si tu pouvais éviter de le répéter, ça m'arrangerait.
Ejiro vit que le garçon se retenait de rire. Plein de tact, Ahmad changea de sujet.
— Au fait, vous avez vu ce qu'annonce l'horloge ?
L'école était dotée d'une immense horloge aux multiples aiguilles - dont l'utilité de certaines échappaient encore aux élèves - qui permettait de se tenir au courant des événements qui avaient lieu à Uagadou. En général, les matchs de Quidditch y étaient référés, ainsi que les sorties scolaires organisées, ou encore les jours de rassemblement du club d'échecs.
— On a vu qu'il y avait une foule devant, mais on ne s'est pas arrêtées, répondit Njeri. Pourquoi, que se passe-t-il ?
— Il va y avoir une éclipse, après demain. On pourra aller la voir depuis le toit de l'école. Ça va être cool ! s'écria Kintou.
— Tiens, ça faisait longtemps qu'on avait pas eu d'événement de ce genre, remarqua Ejiro. Il va y avoir un monde fou, sur le toit, après-demain.
Une fois le repas fini, les quatre adolescents se séparèrent de nouveau pour se rendre dans leurs dortoirs respectifs. Njeri et Ejiro se douchèrent, se lavèrent les dents, se mirent en pyjama et s'installèrent sur leurs nattes. Les lumières s'éteignirent peu de temps après. Les deux filles attendirent que le silence règne dans le dortoir et qu'Oona soit en train de ronfler pour se relever et filer sur le balcon.