Chapitre 13 - Prière

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L'endroit était calme. Silencieux. Elle pouvait voir que cet endroit austère et pourtant paisible se dressait de l'environnement citadin. La porte au bois de chêne était entrouverte, les pierres alentours fissurées à certains endroits. Un lieu peu sûr et pourtant elle voulait y aller. Ses pupilles grises se posèrent vers le ciel, où la tour se dressait en flèche, comme si elle voulait atteindre le ciel nocturne. La silhouette jeta un coup d'oeil derrière son épaule, se sentant comme... observée. Epiée. Elle ne vit que gravas, et le bruit léger du vent frôlant quelques lierres pendant des ruines des habitations. D'un pas furtif et fluide, elle s'introduit dans l'église grâce au lourd et imposant accès. 

La place était importante. Les bancs de bois étaient rangés, une fine couche de poussière s'était installée sur les planches de bois, là où autrefois des chrétiens s'asseyaient et écoutaient avec une certaine élégance et gravité les prêches du prêtre. Les pas d'Héloïse retentissaient dans le silence qu'occupait depuis des années dans la vaste abbatiale. Les mèches brunes étaient nouées, mais ce n'était pas sa préoccupation. Elle était là pour obtenir des réponses à ses questions personnelles, prendre un cierge et voir brûler le fil qu'offrait le minuscule flambeau. C'était comme un mécanisme, ses pupilles grises teintées légèrement de bleus observaient les murs et les vitraux de couleurs se laissant aller à une couleur grisâtre pour faire venir une couleur terne et donner un air sinistre au lieu Saint. L'air renfermé en témoignait de ce triste tableau. Les murs gris clair étaient recouverts d'une sombre couverture, les fissures étaient visibles à certains endroits. Mathilde ne put s'empêcher de regarder le plafond de l'église, où les trous pouvaient laisser passer des rares rayons lunaires. 

En arrivant aux cierges, dont une fumée volâtre s'échappèrent d'un flambeau posé négligemment. Elle prit donc un autre et d'une allumette fit briller l'univers de paix. D'un geste délicat, elle fit rencontrer l'étincelle d'espoir au fil rigide du cierge. Ensuite elle posa le cierge et s'agenouilla et fit le geste de la croix. De ses mains elle prit avec attention sa croix métallique et la réchauffa en pressant ses paumes. Elle ferma ses yeux, et, tout en se concentrant, fit une prière marmonnée. La froideur des dalles ne lui firent rien, à part hérisser ses poils, surpris de ce choc thermique.

La quiétude de la chapelle fut brisée par le claquement soudain de la porte. Héloïse se redressa vivement, tenant sa dague près d'elle. La jeune femme se redressa, plissant ses yeux. D'habitude elle est seule dans l'église, rien ne la dérange. Qui osait déranger son instant de paix et de prière ? Elle fila se cacher derrière l'autel, où la statue sacrifié de Jésus la regardait avec une semblance de pitié et en même temps d'apaisement. Comme hypnotisée, Mathilde se décontracta, regarda une nouvelle fois la sculpture avant de se concentrer.

- Mathilde ? interrogea une voix masculine.

Et merde. Elle se redressa, tout en regardant négligemment le nouveau venu. Le rayon lunaire laissa entrevoir parmi les traits durs de l'étranger les iris bleu de ce dernier. Il se tenait droit, un peu comme au garde à vous. Une tension palpable se fit sentir dans l'air ; on ne pouvait qu'entendre la respiration. D'une caresse pour enlever la poussière sur la table sacrée, l'intéressée répliqua d'un ton dur :

- Que fais-tu ici Damien ? Je croyais que tu détestais venir dans les églises

Le militaire se crispait, comme si la question la dérangeait. Rapidement, il se reprit en mains et répondit :

- Je suis venu ici pour te parler. 

- De quoi veux-tu parler exactement ? De ma condition en tant que prisonnière ? De ton attitude méprisante ? De mon attitude que tu juges égoïste ? Crois-moi, depuis que nos parents ont disparu tu n'es plus le même. J'sais bien que tu veux me protéger mais c'est pas en te comportant comme un crevard que tu vas me protéger !

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