PLAY GAME

Chapitre 6 - Déclaration

Cyril et Héloïse se regardèrent, suite à l'annonce. Un regard déterminé à gagner, coûte que coûte. Après tout, c'était le but du Jeu. Survivre, au prix de la vie pour avoir gratuitement la faucheuse. Un petit déclic en face des deux lits firent tourner la tête des deux personnes, regardant les deux parties du mur se décaler.

Ce qu'ils virent les stupéfièrent : une salle d'entraînement, assez grande pour au moins deux personnes.

- On s'entraîne pas avec les autres ? se demanda Héloïse.

Mais aucune réponse ne lui parvint, ni une voix robotique d'un robot ou d'un être humain, instrument maléfique qu'on utilise comme prédateur. Cyril frissonna en imaginant une nouvelle fois un ou une adversaire qui a pour but de tuer tous les Élus. Conditionné pour tuer et vivre. L'homme est devenu réellement une machine sur commande, se dit l'ancien mineur.

- Cyril, tu viens ?

Ce dernier sursauta en regardant la jeune brune qui était devant lui, dans la salle d'entraînement. Il la suivit, lui obéissant ainsi que la curiosité qui le poussait à bout.

Le bruit de ses pas ne résonnèrent guère dans la pièce obscure et lumineuse à la fois. Obscure à cause des armes et lumineuse grâce à la blancheur éclatante sur certains murs. Mais rapidement différentes armes métalliques bloquèrent une partie de la lumière.

- Y a des armes à feu ? s'étonna la brune.

- Apparemment oui...

- Étrange...

Ce dernier mot résonne une nouvelle fois dans la pièce, comme s'il annonçait un brusque changement, sans raison, dont il faut ne pas parler. Brusquement, Cyril eut une pensée qui n'est jamais venu en lui. Il ouvrit la bouche en fronçant les sourcils, regardant Héloïse qui frôlait de ses doigts fins le métal froid et sombre de celles qui blessent et tuent un être vivant. Il resta un moment comme ceci, observant la brune prendre une M16 et en vérifier les mécanismes comme une experte en armes.

- Pourquoi le Gouvernement a créé les Jeux ?

Sa voix surprit sa coéquipière, regardant le mur face à elle, et ses mains posant brutalement l'arme qu'elle tenait où elle avait prise. Elle sembla réfléchir pendant quelques secondes, et répondit :

- Je ne sais pas. Sans doute pour montrer que ce sont eux les patrons. Pour tenir la France entre ses mains en la divisant pour mieux la contrôler.

- Mouais... Ils la contrôlent plutôt comme une entreprise...

Un petit bip sonore les fit sursauter.

"Messieurs et mesdames, le Porte-parole va faire une annonce dans quelques instants."

Un écran s'alluma à ses mots. Le lieu était placé à l'air libre, vu le teint sombre des nuages bougeant librement dans les cieux. Au moins, eux étaient libres, allant où le vent les guidait. Le mur bleu avec le coq bleu blanc rouge rappelle parfaitement le symbole de la France, histoire de ne pas oublier qui on est principalement. Un petit homme aux cheveux gris avec un début de calvitie s'approcha du pupitre qui était placé et remua ses lèvres.

~~~

Il était sur le toit de la base, regardant au loin quelques incendies d'un air indifférent tout en mettant une cigarette à ses lèvres. Le petit point noir vira au rouge quand il tira et retrouve la couleur initiale laissant quelques cendres fumantes. D'un geste nonchalant, il fit un mouvement régulier pour chasser la fumée et la chaleur. Ce serait idiot de brûler le lieu qui a vu disparaître l'un de ses pairs, arriver des jeunes et vieux prêts à en découdre avec le Gouvernement, naître et mourir des histoires d'amour ou bien d'amitié.