VI - Le feu

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Aart était une sorte d'Antoon allongé.

Il était un poil plus grand, un poil plus fin. Thalia s'en été rendu compte lorsqu'elle avait essayé de passer un bras sur l'épaule de chacun des deux, car elle s'était plus déboîté sa propre articulation du côté Aart que du côté Antoon. Elle avait abandonné cette disposition, bien sûr. Maintenant, elle se contentait de marcher en cadence entre les deux, tandis ce qu'ils approchaient des bâtiments.

- Vous venez d'où, vous ? demanda Thalia en se tournant à tour de rôle vers l'un et l'autre.

- Devine ! s'exclama Antoon.

- Si ça peut t'aider, notre nom c'est Van de Water, ajouta Aart.

- Quelle jolie coïncidence ! fit remarquer Thalia.

- Attends, il y a mieux ! Le prénom Hikari signifie « lumière » en japonais, s'exclama son frère.

- Comme c'est beau... murmura la jeune femme.

- Ça ne te dispense pas de répondre à notre question !

Thalia prit le temps de réfléchir. Vu leur peau blanche comme neige et leurs cheveux clairs, elle pouvait parier sur un pays nordique. Leur nom lui souffla quelques idées.

- Slovène ? tenta-t-elle.

- Nope, fit malicieusement Antoon.

- Suédois ?

- Non pluuuuuuus.

Antoon s'amusait comme un fou à ce petit jeu.

- Norvégien !

- Non ! s'outrèrent les jumeaux

- Eh ça va hein, je fais ce que je peux.

- Ils sont hollandais, lâcha une voix cassante dans leur dos.

Le trio se retourna comme un seul homme.

- Hikari ! On va devoir recommencer notre petite discussion au sujet de ce genre de traîtrise, gronda Antoon.

- Regardez, ordonna-t-elle sans cérémonie et de son ton le plus autoritaire.

- Cinq minutes Hikari, pour une fois, râla Aart, on doit déménager Thalia.

Le blond à bouclettes continuait son chemin jusqu'au moment où une main de fer le retint par le col. Hikari n'avait pas cillé.

- Baka ! s'exclama-t-elle. Comment veux-tu entrer dans notre chambre sans l'aide d'un solaire ?

Les frères échangèrent un regard penaud et Thalia dû faire passer son rire pour une quinte de toux.

- C'est vraiment pas le moment là, venez vite, insista-t-elle, le regard toujours tourné dans la direction qu'elle leur avait indiqué précédemment.

Interloqués, les trois amis se tournèrent vers l'autre extrémité du terrain sableux pour découvrir avec horreur Ernesto, entouré d'une foule de spectateurs. Face à lui, Cal.

- Bah alors Caliban, tu nous fais pas une petite démonstration ? raillait de sa voix suave mais terriblement énervante l'hispanique, prenant soin de bien se faire entendre.

Ils n'échangèrent pas un regard avant de bondir vers l'attroupement. Aart, au devant, écarta les étudiants sur son passage. Thalia se glissa à sa suite pour se retrouver en première ligne. Ernesto brandissait un briquet avec lequel il s'amusait à créer des flammèches. Derrière lui, une brune au sourire espiègle dont les vêtements légers laissaient entrevoir beaucoup trop de peau et un grand brun baraqué au regard vitreux jouaient les gardes du corps. Une acclamation accueillit le tour de passe-passe d'Ernesto qui venait de créer une immense langue de feu, donnant un sacré coup de chaud à la réunion d'élèves. Cal était attentif au moindre de ses gestes.

Céleste (en pause) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant