Je me jette sur lui pour éviter que sa tête ne heurte trop violemment le sol. Je réussis mais au prix d'une violente douleur dans le dos. Je reste un moment assise sur le sol, la tête de cet homme posée sur mes cuisses. Je constate alors que je pleure quand je vois mes larmes roulées sur les joues de Daryl.
Après ce qu'il a vécu à cause de moi, le moins que je puisse faire c'est de le soigner et de l'aider à rejoindre les siens. Je soulève sa tête de mes jambes et la pose délicatement sur le sol ce qui le fait grogner signe qu'il est toujours vivant.
Je me redresse avec d'infinies précautions car la douleur dans mon dos se réveille à chacun de mes mouvements. Rapidement, je liste ce dont je vais avoir besoin comme les médicaments, de quoi désinfecter . . . mais cela ne sera pas suffisant car en tant que larb, il est recouvert de crasse et de plaies en tout genre. Si on ne veut pas courir le risque qu'il attrape un infection, je vais devoir lui faire un brin de toilette et lui trouver de nouveaux vêtements. Bon, c'est pas tout ça mais autant me mettre en route tant qu'il est inconscient cela me facilitera la tâche. Je rassemble et dépose ce dont je vais avoir besoin sur le sol à côté de lui.
Je fouille dans les placards et commode de la chambre espérant que l'ancien propriétaire de ma chambre soit un homme et qu'il ait laissé des affaires. Je suis sur le point de renoncer quand j'ouvre le dernier tiroir de la commode et . . . jackpot. Je trouve un jean, un short et quelques tee – shirt et une chemise.
Une fois tout ce dont j'ai besoin sur le sol, je bloque la chaise en plus d'avoir tirer le verrou. Puis je me retourne pour faire face à cet homme . . . je souffle un bon coup. Bon je peux l'appeler Daryl étant donnée que dans moins de deux minutes je vais devoir le déshabiller pour le soigner.
Je le regarde sans oser l'approcher. Quelque part il m'impressionne car sans me connaître, il a été prêt à endosser mes coups de fouet. Des hommes avec autant de générosité et de sens moral se compte sur les doigts de la main à notre époque. J'essaie de me convaincre que je ne digresse pas pour repousser le moment où je vais devoir commencer à le déshabiller pour le soigner. Le point positif c'est qu'étant inconscient, il ne se rappellera pas la tête que je ferai quand il sera nu.
Je mets l'eau chaude dans une bassine que j'ai trouvée sous l'évier, prend le morceau de savon fait maison par le Sanctuaire et des serviettes propres dans la salle de bain. Je vais commencer les opérations du haut vers le bas.
Je décolle les mèches de son front afin de dégager son visage. Puis je commence à le nettoyer. Je pose quelques pansements et applique de la pommade antiseptique. Une fois nettoyé, son visage est plutôt agréable, sa mâchoire est carrée avec une barbe naissante qui recouvre ses joues. En fait, il est assez bel homme.
Je découpe le haut de son jogging. De toute façon il est irrécupérable. Ma main couvre ma bouche pour étouffer un cri d'horreur. Son torse n'est que contusion et plaies. Il doit avoir des côtes cassées, c'est un miracle qu'il tienne encore debout et qu'il respire. Je commence à le laver avec d'infinies précautions. Quand je passe sur le plus gros de ses hématomes, ses yeux se plissent et de légers grognements de douleurs franchissent ses lèvres. Je réussis à bander ses côtes au prix d'un effort surhumain pour moi car Daryl est musclé donc assez lourd. Il fait parti de ces hommes dont les muscles ont été sculpté par la nature et la vie au grand air. Je ne sais pas comment je me débrouille mais j'arrive quand même à lui enfiler le tee – shirt.
Je passe à ses jambes qui sont, elles, aussi abîmées mais pas autant que son torse. Une fois nettoyé, soigné et habillé, c'est moi qui commence à voir trente – six chandelles.
J'arrive jusqu'à la salle de bain en titubant et prends des médicaments avant de retourner m'allonger sur le ventre dans mon lit. Il ne me faut pas plus de quelques secondes pour m'endormir comme une masse.
Avant d'ouvrir les yeux, je sais et je sens que je ne suis pas dans cette cellule humide où il me garde depuis mon arrivée. Mes yeux s'ouvrent doucement et je mets quelques instants à m'habituer à l'obscurité environnante. Et effectivement, je ne suis pas dans ma cellule mais dans une chambre assez agréable. Je constate que l'on m'a changé et soigné quand je me rappelle ce qu'il s'est passé . . . tout ce qui s'est passé . . .
Negan m'a battu sans relâche avec ses hommes mais j'ai tenu bon. Il voulait savoir pourquoi je voulais prendre la place de cette fille. Je ne la connais pas mais je ne supporte pas que l'on batte quelqu'un sans raison, sans doute à cause de mon passé, et encore plus une femme qui ne peut pas se défendre. Alors . . . j'ai pas réfléchi, . . . la douleur dans ses yeux était tout simplement impossible.
Je finis par réussir à me lever au prix d'efforts et de douleur. Je souris quand je vois qu'elle a barricadé la porte. Elle préfère être enfermée avec un homme qu'elle connaît à peine, que de se retrouver avec les hommes de son ancien groupe.
Elle est étendue sur le ventre. Ses cheveux blonds sont en bataille et lui couvre une partie de son visage. Elle a une sacré volonté, elle ne lui a pas fait le plaisir de crier sous les coups. Plus elle résistait plus on pouvait lire la rage dans les yeux de Negan car il ne réussissait pas à la casser.
Quand j'ai vu la volonté, cette détermination dans son regard, je ne me suis pas posé de question . . . je devais l'aider. De toute façon foutu pour foutu . . . j'ai choisi de l'aider. Quand je repense au regard qu'il avait à chaque coup de fouet, j'ai juste envie de le tuer . . . lentement pour qu'il souffre autant qu'elle avait souffert.
Alors que je m'assois sur le bord du lit en tenant mes côtes douloureuses, elle se met à bouger dans son sommeil. Mes yeux descendent dans sur son dos meurtri. Ma bouche se crispe et mes poings se serrent à la vue des bandages teintés de son sang.
Elle commence à gémir et bouger dans son sommeil. Son corps se tend et des larmes se mettent à couler le long de ses joues. Je me sens idiot ne sachant pas quoi faire . . . la réveiller ou . . . la laisser.
Elle choisit pour moi en se redressant apeurée sur le lit, le visage ruisselant de larmes. Elle met quelques secondes avant de comprendre où elle est. Son regard est si triste, et elle semble si perdue que sans réfléchir, . . . je la prends contre moi en faisant attention de ne pas toucher son dos.
Je suis si bien, je sais que ce n'est pas réel, . . . je sais qu'il est mort mais c'est si bon de le revoir sourire, me sourire. Je plonge mes yeux dans le gris des siens rieurs, . . . je passe ma main dans ses cheveux blonds bouclés. Ils avaient poussé et Jake avait pris l'habitude des les relever en chignon depuis que le monde était devenu fou et que les morts marchaient. Nous étions dans la cabane, . . . notre cabane. Celle où nous nous retrouvions en cachette, . . . car personne de devait savoir, . . . et surtout pas Negan.
Jake s'approche de moi, j'arrive à sentir ses lèvres sur les miennes . . . puis le froid. Jake est plié en deux. Ses cheveux se poissent de son sang, . . . ses yeux deviennent vitreux et je crie quand il tombe à genoux. Il se transforme et le dernier cri qui sort de ma bouche me réveille en sursaut . . . paniquée à la vue de l'endroit où je suis.
Mon regard se pose sur lui et en une fraction de seconde . . . je vois dans le bleu de ses yeux la volonté de protéger les autres, . . . de me protéger. Quand il me prend dans ses bras, je . . . je me laisse aller contre lui et pleure en silence alors qu'il caresse doucement mes cheveux pour que je m'apaise. Ce qui arrive au bout de plusieurs longues minutes. Pourtant même si nous avons conscience lui et moi que je ne pleure plus, je reste blottie dans ses bras et . . . lui ne semble pas prêt à me lâcher non plus.
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The Walking Dead Megan Knight
FanfictionMegan a appris à vivre et à se débrouiller dans ce nouveau monde rempli de dangers venant aussi bien des rôdeurs que des humains. Cependant contrairement aux autres qui souhaitent se regrouper, former des groupes ou des communautés pour affronter...