The Walking Dead Megan Knight

Chapitre 35

Alors que je charge méthodiquement des armes dans différents sacs, Daryl me rejoins sans un mot. Il se contente de prendre les sacs remplis et de les mettre dans la camionnette garée devant. Celle-là même que nous utilisons pour les ravitaillements.

Au moment de sortir, je passe devant les grenades et autres explosifs que Rosita avait récupéré avec Abe dans une armurerie d'un survivaliste du coin. Je reprends un dernier sac et le remplis doucement avant de rejoindre Daryl qui attend assis à l'arrière de la camionnette en fumant une cigarette. Je dépose avec beaucoup de délicatesse le sac sur le plancher. À ma façon d'agir, il devine tout de suite de quoi il s'agit.

_ T'as pris des explosifs ? M'interroge-t-il en jetant un regard au sac que je viens de poser.

_ Oui, même si on n'a pas encore de plan cela pourra toujours servir de diversion, répondis-je de façon évasive.

_ On fait quoi maint'nant ? Me demande-t-il en écrasant sa cigarette sur le sol.

_ On récupère des volontaires ici et à la Colline, puis on va la chercher, rétorquais-je déterminé.

Le problème n'a pas été de trouver des volontaires mais de ne pas partir trop nombreux, car le groupe de Negan va s'attendre à nous voir arriver en nombre. Alors il faudra se montrer plus rusé et la faire sortir de là en douceur avant de le tuer une bonne fois pour toute.

Je passe par la maison pour récupérer mon colt python. Alors que je suis perdu dans mes pensées en fixant mécaniquement mon arme dans son holster, Carl m'interpelle.

_ Papa, . . .

_ Oui, répondis-je en me retournant pour lui faire face.

_ Fais attention et ramène Megan chez nous . . ., commence mon fils avant de s'interrompre un peu gêné.

Je sens bien qu'il a quelque chose à me dire et que cela ne doit pas être facile alors je le rassure du mieux que je peux à cet instant.

_ Ne t'inquiètes pas Carl, je ferai attention.

_ Non, enfin si je sais que tu vas faire attention, . . . c'est juste que se serait bien si Megan venait habiter avec nous, reprend-t-il.

Je reste comme un idiot devant mon fils. Depuis la mort de sa mère, j'avais eu une à deux relations mais dans ce monde tout est fugace. Et avec Megan cela avait été si court, je me rappelle même plus si nous en avions parlé ensemble, c'est dire. Mais en même temps cette fois c'est différent, Megan a su en peu de temps se faire une place dans ma vie et dans mon cœur comme aucune femme n'avait su le faire avant elle.

_ Je vais faire de mon mieux Carl, dis-je en le serrant dans mes bras. Car pour être honnête, je n'avais pas la moindre idée de ce qu'elle allait faire et qui elle allait choisir entre Daryl et moi. Occupes-toi bien de ta sœur, terminais-je avant de partir.

_ Pas de problème, me répond-t-il en m'accompagnant sous le porche.

Je regarde les personnes qui viennent avec Daryl et moi pour aller la chercher. Et comme je m'y attendais, le noyau dur du groupe répond présent. Abe, Rosita et Aaron s'installent dans la camionnette. Quand à Daryl et moi, nous prenons la berline la plus rapide que nous ayons.

Daryl et moi roulons dans un silence de mort jusqu'à la Colline. Pour l'instant lui comme moi ne voulons qu'une seule chose, la sortir de là et des griffes de son frère. Une fois qu'elle sera en sécurité, il faudra que l'on ait une discussion. Mais contre toute attente, c'est Daryl qui lance le sujet.

_ Tu l'aimes, lâche-t-il en regardant toujours par la fenêtre un pied posé sur le tableau de bord.

_ Je, . . ., je souffle pas vraiment prêt à aborder le sujet, là comme ça . . .

_ C'était pas une question, reprend-t-il avant que je n'arrive à formuler une réponse cohérente.

Bizarrement je suis soulagé que ce soit dit et clair entre nous. Je le considère comme un frère après tout ce que nous avions traversé ensemble depuis notre première rencontre. Alors tant qu'à crever l'abcès autant y aller carrément et être franc.

_ Oui, . . . et toi ? Lui demandais-je super mal à l'aise.

_ Bah, . . . en fait, c'est la première fois qu'j'ressens un truc fort pour une femme, . . . alors, me répond-t-il sans jamais me regarder.

_ Putain, je crois bien que c'est la phrase la plus longue que tu m'aies dite depuis dite sur ta vie perso depuis qu'on se connaît, rétorquais-je avec un sourire franc.

Il marque un temps d'arrêt puis il reprend en se marrant.

_ Pas faux.

Puis le silence revient dans l'habitacle mais cette fois, il est moins crispant, moins tendu. C'est comme si avoir dit les choses clairement avait fait diminuer les tensions entre nous ce qui est une bonne chose. Cette fois c'est moi qui brise le silence.

_ Toi qui était là-bas, tu as une idée de comment faire, lui demandais-je.

Daryl tourne la tête vers moi pour la première fois depuis que l'on a pris la route et me raconte absolument tout ce qu'il a vu, les bâtiments, les entrées et les chemins qu'ils ont empruntés jusqu'à la capture de Megan.

J'ai passé ma première nuit dans les bureaux du centre commercial. J'étais tellement exténuée par les événements de la veille que j'avais fini par m'endormir en pleurant.

Je m'étais accordée cette nuit pour faire le deuil de ma vie d'avant et être en paix avec moi-même. Car à partir de maintenant, je n'avais plus qu'un seul objectif et rien ni personne ne pourra m'en détourner.

Première chose, je sors le couteau caché dans ma botte et le place dans mon dos afin de pouvoir l'atteindre plus facilement en cas de besoin. Ces idiots ne m'avaient pas fouillée comme ils l'auraient du . . . un bon point pour moi.

Je commence à fouiller méthodiquement la pièce où je me trouve. Je passe tout au crible et ne trouve rien qui pourrait me servir d'armes supplémentaires. Negan avait tout vidé, . . . en même temps je m'y attendais . . .

Quand on frappe à ma porte, je me retourne. Pendant quelques secondes qui me semblent durer une éternité, j'observe le reflet d'une femme qui m'est étrangère.

Cette femme dans le miroir, je sais que c'est moi mais je ne me reconnais plus . . . et quelque part c'est une bonne chose. Mais quand cette femme me sourit, j'en ai presque des frissons dans le dos car c'est le même que le sien . . . je suis prête . . .