The Walking Dead Megan Knight

Chapitre 37

Après la discussion avec Negan, celui-ci m'a affecté de nouveaux quartiers placés juste à côté des siens. Avec un seul meurtre, celui de Thomas, j'avais récupéré ma position dans la hiérarchie du groupe. Je suis de nouveau la sœur de Negan . . . la sœur du chef. Les conditions sur la mort de Thomas avaient fait le tour du bâtiment telle une traînée de poudre s'enflammant un quatre juillet.

Negan m'a demandée de me reposer et de manger un morceau. Car s'ils font ce que je pense et j'en mettrais m'a tête à couper. Je suis sûre qu'aussitôt rentrés, ils vont monter une équipe et reprendre la route pour venir me sauver.

Me sauver, ces mots me font . . . sourire car il n'y a plus rien à sauver . . . c'est beaucoup trop tard. Mon frère me retrouvera toujours et je verrai ceux auxquels je me suis attachée souffrir. Alors j'ai fait un choix. Le seul à faire. Je laisse le côté obscur que je possède comme mon frère reprendre le contrôle de moi. Et contre toute attente, j'aime ce sentiment de puissance. Il me permet d'oublier la part de moi qui a aimé . . . qui aime. Il me permettra de survivre dans ce monde avec bien plus de facilité. Je suis sortie de mes pensées par de petits coups timides sur ma porte.

_ Entre ! Dis-je sans même me retourner car je n'aurai plus jamais à avoir peur, . . . plus maintenant . . .

J'entends la porte s'ouvrir mais rien ne se passe. Je me retourne et me retrouve face à une adolescente terrorisée, les mains tremblantes menaçant de reprendre le contenu de son plateau sur le sol. À cet instant, cette jeune fille ne m'inspire que de la pitié . . . car elle ne vivra pas longtemps avec ce genre de réaction.

_ Pose le plateau sur la table et sors d'ici, claquais-je sans la moindre once de compassion dans la voix.

Elle sort limite en pleurant la main sur le cœur, je claque la porte derrière elle, excédée par son comportement. En me retournant mes yeux se posent sur ce fameux plateau et j'ouvre la bouche de surprise. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas vu tout cela. En effet, c'est un ensemble de tout ce que j'aime disposé dans différents bols. J'y retrouve toutes les friandises que j'adorais enfant. Je finis pas sourire devant tout cela, Negan reste mon grand-frère quoiqu'il se passe. Nous partageons le même passé et le même sang, tout comme cette folie . . . qui nous vient de notre mère . . . celle dont il me protégeait petite . . .

Une fois mon grignotage terminé, je m'octroie une bonne douche pour me recentrer. Pendant que je me détends dans la pseudo salle de bain, j'entends la porte de la chambre s'ouvrir mais je n'y prête aucune attention. Par contre mon regard est attiré par un petite trousse. Je l'ouvre et mes lèvres s'étirent en un sourire. Il y a dedans tous les produits que j'utilisais pour me maquiller à l'époque.

Je sors ce dont j'ai besoin pour accentuer mon regard noir, et réalise un smoky eyes dans les gris foncé. Ensuite je sèche mes cheveux et les plaque en réalisant une queue de cheval sur le haut de ma tête.

Je jette un coup d'œil à mon visage dans le miroir et suis satisfaite de mon visage qui colle parfaitement à mon nouveau moi. Je pose la main sur mon cœur quand je vois ce que Negan a déposé pendant que je me préparais. Mon perfecto est là sur mon lit. Mon dieu, lui et moi en avions de toutes les couleurs. Je caresse le cuir noir élimé à certains endroits . J'en avais rêvé si longtemps avant de l'avoir. Et Negan me l'avait offert le jour de mes seize ans. Mon grand-frère m'avait offert son premier cuir, celui pour lequel il avait fait un nombre incalculable de petits boulots. Ce cuir faisait parti intégrante de lui, de sa parure de bad boy à l'époque.

L'heure tourne et Rick, Daryl et les autres vont arriver. Alors autant être prête à les accueillir comme il se doit. J'enfile rapidement mon slim noir, et un tee-shirt noir moulant puis mon fameux perfecto. Je vérifie une dernière fois mes deux couteaux, celui de Jake dans mon dos et le mien dans ma botte.

Avant de sortir, je me regarde une dernière fois dans le miroir. Celle que Rick, Daryl et les autres connaissaient n'existait plus. Je suis de nouveau Meggie la petit sœur de Negan.

Je sors de ma chambre le pas sûr et déterminé. J'avance dans les couloirs la tête haute et rejoins mon frère dans la salle de réunion.

_ Alors prête ? Me demande-t-il en souriant de toutes ses dents.

_ Plus que jamais ! Lui répondis-je sur le même ton.

_ Comme tu les connais, tu penses qu'ils vont faire quoi ? Me demande-t-il plus sérieusement.

Je prends le temps de réfléchir à ce qu'ils vont faire. Connaissant Daryl et son côté impulsif, il va vouloir foncer dans le tas et vouloir m'atteindre au plus vite. Il se moquera de passer par la grande porte et du nombre de victimes qu'il y aura dans les deux camps pourvu qu'il me récupère en vie. Mais Rick sera plus mesuré, plus rationnel. Il prendra une entrée à l'écart et avancera à couvert jusqu'à moi. Il essaiera de faire le moins de dégâts possibles.

_ Alors ? S'impatiente mon frère.

_ Je réfléchis Negan ! Lui répondis-je abruptement. Si je me plante, on risque de ne pas avoir le dessus. Car même si on est nombreux, eux seront déterminés, terminais-je en scrutant l'extérieur du centre commercial.

Mon très cher frère n'étant pas connu pour sa patience, il reprend sans plus attendre.

_ Meggie, . . . Meggie, . . . Meggie, . . . articule-t-il en tapant sa batte sur le sol à chaque syllabe de mon prénom prononcé.

_ Quelle est l'entrée la plus à l'écart en passant par le centre commercial, celle qui permettrait d'atteindre les bureaux où nous sommes ? Demandais-je avec calme nullement impressionnée par le petit jeu de mon frère.

_ L'entrée des employées, j'dirais. Elle est sur la face est. Il y a un accès par le parking souterrain, . . . mais comme y a beaucoup de morts qui montent la garde, . . . on la vérifie pas tous les jours. Se s'rait du suicide de rentrer par là, termine-t-il songeur en se grattant la barbe.

Je regarde la zone que mon frère m'a indiquée et plisse les yeux. De là où je suis, je vois des rôdeurs mais pas que . . .

_ C'est par là qu'ils vont entrer, dis-je sûre de moi en prenant le revolver posé sur la table.

_ Enfin Meggie, faudrait avoir une sacré paire de couille . . ., commence mon frère mais je lui coupe la parole.

_ Tu m'as pas bien comprise. Ils sont déjà là, terminais-je en enlevant le cran de sécurité et en engageant la première balle dans le canon. Alors dit à tes hommes de se tenir prêt.

_ Tu veux faire comment p'tite sœur ? Me demande-t-il en souriant.

_ On les laisse progresser un peu, croire qu'ils vont y arriver . . . puis on les encercle et là je ferai mon entrée, terminais-je en souriant.

_ C'est parti ! Lâche mon frère en faisant voler Lucille dans les airs avec un mouvement de poignet digne des meilleurs batteurs au monde.