Chapitre 1 (Suite 5)

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   Le héros et ses troupes venaient de quitter la ville. Au bout de la plaine, sur une colline, se tenaient une dizaine de catapultes. Hormis les artilleurs, aucuns ennemis n'étaient à l'horizon. Le plan semblait parfait mais c'était sans compter sur les vétérans romains stationnés en retrait derrière la colline ainsi qu'une autre menace que le jeune homme allait devoir affronter tout seul.

   Tandis qu'il courait dans la plaine, Léonidas fut empli de souvenirs d'enfance. Il se souvint notamment des leçons d'équitation et de combat à cheval donnés par son père, chose pour laquelle son père était très doué. Il fut ensuite empli de doute : il ne l'avait pas vu depuis le début de la bataille. Son père n'est pas le genre de personnes à se défiler, non. Il est toujours prêt à se battre. Son père, c'est un vrai guerriers ! Soudain, l'effroi l'envahit. Peut-être que son père est mort ? Non, il ne peut pas penser ça ! Son père est fort, il ne peut pas être déjà mort.

"Léonidas ! hurla Alexandre

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Léonidas, confus

- C'est plutôt à toi de te demander. Depuis tout à l'heure tu es perdu dans tes pensées. Qu'est-ce qui t'arrive ?

- C'est mon père. Je ne l'ai pas vu depuis le début de la bataille ! Je m'inquiète pour lui, répondit le héros d'un air inquiet

- Tu n'as pas à t'en faire, c'est un grand guerrier. Maintenant, il faut se concentrer sur notre mission"

   La troupe se remit en marche. Les catapultes n'étaient plus qu'à quelques dizaines de mètres. Les spartiates sortirent des torches de leur ceinture et les allumèrent. Les artilleurs fuirent derrière la colline. Les guerriers lancèrent leurs torches et une première catapulte brûla. Très vite, le feu se propagea à une deuxième catapulte puis une troisième. Les défenseurs de Sparte décidèrent de prendre en chasse les fuyards. Ils étaient en haut de la colline quand ils virent derrière un très grand nombre de romains, des vétérans pour la plupart. Ceux-ci étaient équipés d'armes inconnus des spartiates : elles n'avaient pas de lame et une grosse boule de fer ornait le bout d'un bâton renforcé lui aussi.

   Léonidas ordonna à ses guerriers de battre en retraite, mais ce qu'il vit sortir de la ville le terrifia. En face de lui se dressait une grande ligne de cavaliers légers, la plus grande qu'il ait eu à voir. Ils portaient la même arme que les vétérans. Les spartiates se retrouvaient maintenant pris en sandwich et n'avaient comme échappatoire que la mort. Le héros choisit de charger la cavalerie car il avait l'avantage de la hauteur.

   Il bondit et décapita le premier cavalier qui venait sur lui. Ses soldats ne firent pas mieux et Léonidas découvrit la vraie nature de ses armes. Les personnes frappées par ces engins étaient incapable de se battre car elles étaient paralysées par la douleur. Ceci les rendait particulièrement efficace pour l'esclavage, notamment si la victime était frappé à la tête. Un coup dans le crâne et c'est dans les pommes que tu tombes.

   Léonidas grimpa sur le cheval dont il avait fauché le maître et tenta de fuir pour avertir Cléomène mais le autres cavaliers se lancèrent à sa poursuite. Très vite, ils se mirent à lui jeter des javelots. L'un d'entre eux abattit le cheval du spartiate.

   Quand le guerrier se releva, il était encerclé. Il n'eût pas d'autre choix que de se rendre. Il fut escorté, une lame sous la gorge, jusque dans un cercle formé par des vétérans romains. Face à lui se tenait un homme, habillé comme un guerrier de Sparte. Cette personne se tenait debout, armée, avec les romains.

"Père ! s'exclama Léonidas. Je suis si soulagé de vous voir en vie.

- Quel magnifique hasard, rigole un homme en sortant de la foule ; cet homme portait une armure différente des autres romains et n'avait pas de casque. Ton immonde progéniture se retrouve capturée. Et il sera de ton devoir de l'exécuter. Tu sais bien qu'il est trop dangereux pour être gardé vivant.

- Tu as raison Marcilius, je dois en finir une bonne fois pour toute, répondit le père de Léonidas en s'avançant vers son fils

- Attendez, père. Vous ne pouvez pas faire ça, je suis votre fils ! bégayait le héros, confus

- Il a raison, approuva Marcilius. Tu dois d'abord lui raconter la vérité

- Et bien, pour commencer, ma famille ne vient pas de Sparte. On vient de Macédoine ; je suis l'un de leurs espions, j'avais pour mission d'obtenir des renseignements, de me fondre dans la masse. Ensuite, j'ai rencontré ta mère. Elle m'a servi de couverture parfaite. Après, tu es né et j'ai du m'occuper de toi pour ne pas éveiller les soupçons. C'est moi qui t'ai appris tant de choses, je vais maintenant t'enlever la vie.

- Pas si vite Démosthène. Tu sais, ce serait plus ... intéressant si ton fils pouvait se battre lui aussi. Ça nous divertirait un peu, raconta Marcilius tout en libérant Léonidas. Tiens, spartiate, lèves-toi et bats-toi si tu es un homme, ajouta-t-il d'un air méprisant après lui avoir rendu son glaive et son bouclier.

   Le guerrier récupéra ses armes et se leva.

Les Élus De Rahtep Tome 1 : Léonidas le Spartiate Où les histoires vivent. Découvrez maintenant