Chapitre 17.

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Voilà donc cinq jours que YaRan était transformée et que les garçons faisaient leurs recherches de nuit à fin de trouver KiHyon. Ma seule consigne était de faire comme si de rien était. Ma meilleure amie ne venait pas en cours pour le moment. Elle restait chez les Jeon à se reposer.

Elle était exténuée. MiSeong m'avait expliquait que le venin était très puissant, quelques centilitres du liquide étaient égal à une bouteille entière de morphine. Je passais la voir de temps en temps, quand j'en avais l'occasion. Occasions qui se faisaient de plus en plus rares. J'étais triste de ne pas pouvoir la voir plus souvent. J'étais triste qu'elle ne puisse pas me dire ce qu'elle ressentait en ce moment.

J'étais à mon bureau, dans les environs de minuit, en train de faire mes devoirs comme chaque jour. La musique que j'aimais tant passait à un faible niveau.

When it's come to you

Quelqu'un toqua à ma porte, YenGi entra et ferma l'ouverture tout doucement. Ma gorge se noua. J'étais tellement absorbée par la situation que je n'avais pas adresser la parole à mon propre frère depuis une semaine.

-Tu n'es pas couché? osais-je l'interroger.
-Je te retourne la question.

Je soupirais, enlevant mes lunettes pour me passer les mains sur le visage, comme si ce geste pouvait, par miracle, enlevait toute ma fatigue et mes angoisses. En vain, évidemment.

-Tu devrais pas aller en cours demain. Dit-il en croisant ses bras sur son torse.
-J'ai des partiels dans quelques semaines, il faut que je révise et mes cours sont importants.
-Si continues à ce rythme, tu vas pas tenir.

Il avait vraiment l'air inquiet. Ca me faisait de la peine.

C'est moi la plus veille, c'est à moi de m'en faire pas toi.

-J'ai pas vu HoSeok depuis un moment. Tout va bien entre vous? Sa voix était discrète voir inaudible.

YenGi n'était pas encore au courant pour YaRan. Je ne voulais pas lui expliquer. Pour les lips, pour JiMin qui l'avait transformé, pour toutes les horreurs qui pouvaient exister sur cette Terre. J'avais envie de craquer, mais pas devant lui. Je devais être forte, pour lui.

-Oui, oui. Tout va bien. Ma voix tremblait légèrement, mais je tenais bon.

Il me lançait encore un regard triste. Il comprenait que rien n'allait, mais qu'il ne pouvait rien y faire. Ca me tuait.

-Demain, on ne va pas aller en cours. On va se faire une journée au lit. D'accord? Dit-il alors qu'il sortait de ma chambre.

Je lui souriais doucement.

-Tu m'as manqué, NaBi. S'expliqua-il en refermant la porte derrière lui.

Une larme glissa le long de ma joue. Puis plusieurs autres. Je pleurais en silence. J'étais fatiguée de tout ce qu'il se passait. J'avais besoin de quelqu'un. Je voulais que cette personne soit HoSeok. Je ne voulais personne d'autre. Ma fenêtre s'ouvrit, je n'eu pas le temps de réaliser ce qu'il se passait que quelqu'un m'enlaça. Je reconnus son parfum entre mille. HoSeok était là, dans mes bras. Je me laissais aller, pleurant ma tristesse et ma solitude intérieur. Il me serrait encore plus et je faisais de même. J'avais peur que mon seul repère, en ce moment, s'envole et disparaisse comme s'il n'avait jamais existait. J'avais peur de tout à cet instant.

Je repris mon souffle entre deux hoquets.

-Ca va mieux? Soupira-il.

J'acquiesçais lentement, me défaisant de son étreinte. J'essuyais mon visage d'un coup de manche et me levais. Je l'admirais, chose que je n'avais pas eu le temps de faire depuis quelques jours déjà. Il était toujours aussi magnifique. Ses yeux en amandes, ses fossettes un peu rosé par le froid et ses lèvres. Ses lèvres qui ne cessaient d'appeler les miennes.

-Je me sentais un peu mal, mais ça va mieux. Susurrais-je, gênée.

Il me regarda de la même manière que mon frère l'avait fait quelques minutes auparavant, inquiète.

-Tout ça... Ca va pas durer, c'est juste une passe. On va pourvoir vivre comme avant quand on aura ramener KiHyon aux anciens...

-Non... Je n'osais pas le regarder. J'avais besoin de dire ce que je ressentais. Non, rien ne va être comme avant, parce que tout ce qu'il se passe n'est pas normal. Les loups-garous, les lips... Ca n'existe pas. C'est des légendes inventées pour faire peur aux enfants. Ca dure trop longtemps. Non, rien ne va redevenir comme avant parce que YaRan a était transformée en monstre! Parce que je suis pas capable de dire clairement les choses quand je les penses et ça fout les autres dans des bordels sans nom! J'essaie de faire mon maximum pour pas péter les plombs et de rester sensée mais personne ne le remarque parce que un mâle alpha lip a essayer de tuer ma meilleure amie et que pour tout le monde, c'est la routine! Bordel! Je repris ma respiration et mon calme. J'en ai juste assez de cette histoire qui ne mène a rien. J'en ai marre de nous.

Ses yeux s'éccarquillèrent sûrement surpris de mes révélations. Il baissa la tête, maintenant, c'était lui qui n'osait plus me regarder.

-Dis quelque chose, s'il te plais... Soufflais-je alors que les larmes me remontaient aux yeux. Je t'en pris.

-T'as raison... Il leva lentement ses yeux vers moi. YaRan mérite pas tout ce qu'il lui arrive... Mais par pitié, ne dis pas que c'est un monstre, parce qu'elle ne l'est pas. Parce que mes frères ne le sont pas, mes parents ne le sont pas et je ne le suis pas. J'ai toujours voulu ton bien et celui des autres. Tout est réel, et tu dois vivre avec la meute. Tu ne peux pas lâcher YaRan alors que c'est le moment de sa vie où elle a le plus besoin de toi. Si tu ne reste pas pour moi, reste au moins pour elle.

Je pleurais encore. Je me sentais tellement faible et vulnérable quand j'étais avec lui. J'avais envie de crier.

-Bien-sûr que je vais rester.

Il m'observait, toujours le même regard plantait au fond de ses iris.

-Je vais rester parce qu'on a besoin de moi.

Je calemais une nouvelle fois mes pleurs.

-Je vais rester... parce que j'ai besoin de toi. Je vais rester parce que je suis amoureuse de toi.

Un sourire aussi heureux que triste pris place sur son visage.

-Si tu reste, je reste aussi, parce que je suis amoureux de toi.

Il s'approcha de moi, lentement mais sûrement. Il glissa sa main sur le haut de ma hanche. Gentillement, il répondit aux attentes que j'avais depuis deux semaines déjà. Ses lèvres complétaient les miennes, se mouvaient au rythme de la musique qui n'avait pas arrêté. Je mordillais de temps en temps sa lèvres inférieur. Mes mains se placèrent d'elles même sur son torse. Mon premier baiser et mon premier amour.

Squeal. [J.HS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant