Lamine : Assalamu alaykum.
Ami : Wa alaykumu s-salam, tonton Lamine, comment vas-tu ? Et la famille, tout le monde va bien ?
Lamine : Alhamdulillah, Amina, tout le monde va bien.
Ami : Alhamdulillah, prends place. Maman est dans sa chambre, j'arrive !
Lamine : Oui, je viens voir ta mère, c'est bien qu'elle soit là.
Ami : D'accord.
Néné, Néné (mère).
Mère Djoba : Na'am (oui).
Ami : Tonton Lamine est dans la cour, il t'attend.
Mère Djoba : J'arrive, qu'il patiente un peu.
Dans la peau d'Aminata
Après avoir informé ma mère, je me suis dirigée vers la cuisine pour terminer la préparation du déjeuner. Ensuite, j'ai pris mon seau et me suis dirigée vers la rivière pour puiser de l'eau et rencontrer Modou. J'ai dit à ma mère de surveiller la marmite et j'ai dit au revoir à tonton Lamine.
Sur le chemin, je chantais et dansais jusqu'à mon arrivée.
Modou : Je t'ai appelée pour que l'on puisse discuter sérieusement. Ça fait un moment que je ne fais que penser à toi et je pense qu'il est temps que je t'en fasse part. Je souhaiterais vraiment que tu deviennes ma femme, car mon père veut m'imposer une personne du même rang social que je n'aime pas. Je t'aime, Amina.
Ami : Quoi ? M'épouser ? Mais nous ne nous connaissons à peine ! Bien sûr, tu es charmant, et j'ai envie de quitter la maison de ma belle-mère, mais c'est trop tôt. J'ai peur de regretter.
Modou : Accepte s'il te plaît. Je viendrai demander ta main, mais je m'inquiète pour ta marâtre. Tu sais de quoi je parle.
Ami : Oui, je sais de quoi tu parles. Mais essaie de parler avec ton père. Moi, sache que dans cette vie, je n'ai plus rien à perdre.
Je le sais, ma Ami, qu'ils le veuillent ou non, nous serons ensemble, peu importe la situation. Au revoir, ma Ami, on se voit ce soir.
Ami : D'accord,
Je reprends le chemin du retour avec ma bassine remplie, en chantant mais avec le cœur meurtri.
À peine arrivée, ma belle-mère m'appelle pour me dire que nous devons discuter. Mais de quoi ? De qui ? Pourquoi ?
Djoba : Aminata, depuis que ta mère n'est plus là, je te considère comme ma fille Coumbetti. Aujourd'hui, tu as grandi, tu es devenue une femme, surtout quand une fille commence à avoir des changements internes et externes, ça ne se cache pas.
Ami : Oui, maman, je le sais. Mais pourquoi toutes ces paroles soudaines ?
Djoba : Doucement ! Ton oncle Lamine est venu demander ta main aujourd'hui, j'ai accepté sa proposition. J'en ai parlé à ton père, il m'a dit de te demander ton avis. Mais il n'y a pas d'avis qui tienne, tu acceptes par force sans mots. Et si tu dis un seul mot à ton père, tu vas voir...
Ami : Mais maman, comment peux-tu me faire ça ? Tonton Lamine peut être mon père, voire même mon grand-père. Il a déjà quarante ans et plus avec des enfants et trois femmes. Moi, je n'ai que quatorze ans, maman. Tu n'as pas voulu que j'aille à l'école, je n'ai rien dit. S'il te plaît, ne me prive pas de ma jeunesse. [pleure]
Djoba : Tu vas te marier avec lui, c'est décidé, un point c'est tout.
Je n'ai même pas dit un mot. Je me suis levée et je me suis dirigée vers notre chambre, en pleurant. Moi qui pensais me marier avec Modou, je n'ai plus rien dans la vie. Lamine est un vieux berger de la rivière Facounda. Il a trois femmes, ce qui veut dire que je serais la quatrième, et aussi père de douze enfants... J'ai seulement quatorze ans, maman, je souffre. Et mon père, dans tout cela ? Il n'ose même plus me regarder droit dans les yeux...
Un jour, il m'a demandé si j'étais d'accord pour ce mariage.
Je lui ai dit, JE LE VEUX !
Depuis ce jour, on n'en a plus reparlé. J'ai voulu voir Modou pour me confesser et libérer mon cœur. Je l'ai cherché pendant des heures et des heures, puis j'ai levé la tête et je l'ai vu, le visage entre les jambes, en train de se secouer... Sur la branche d'un arbre.
- Modou, qu'est-ce que tu fais là ? Descends ! Je t'ai cherché pendant des heures...
- Tu veux que je descende pour que tu finisses par me quitter, me laisser... J'avais tout planifié pour notre mariage, Ami, mais ta mère a tout fait rater...
-Même moi, depuis le moment où elle m'a dit cela, je n'ai plus la tête à rien...
- Si tu m'aimes vraiment, alors partons loin d'ici, enfuyons-nous, partons !
Tu sais que je t'aime, mais je ne peux pas faire ce que tu me demandes. Je suis une fille et je me dois du respect. S'il te plaît, ne me force pas, s'il te plaît...
— Donc, tu comptes renoncer à notre relation, me laisser pour un vieux berger ? Ami, Ami, Ami, à jamais je quitte ce village. Si je reviens, c'est pour t'emmener avec moi. Sois prête, le jour de ton mariage.
Modou, Modou, Modou, reviens, ne pars pas, s'il te plaît, Modou. Tu sais que je t'aime. Mais... mais, Modou, ne pars pas, s'il te plaît...
________________________________________________________________________________
À suivre
Quelques semaines plus tard...
Mariage entre vieux et jeune, pour ou contre ?