Moi, Aminata Sow, ce que j'ai appris aujourd'hui m'a complètement transformée. Je suis devenue une diablesse en personne...
En passant devant la chambre de ma demi-sœur, je me suis arrêtée pour lui parler de mon séjour à Dakar. Nous avons discuté de tout et de rien, mais elle m'a confié qu'elle était fiancée à un homme qu'elle n'aime pas. Je l'ai conseillée, mais sa souffrance était visible sur son visage. En sortant, j'ai refermé la porte derrière moi. Mademoiselle se reposait, je me suis arrêtée un instant pour la contempler et me suis dit : "Tu vaux mieux que ce lâche. J'espère qu'il ne te fera pas souffrir..."
Cette conversation a changé ma vie.
Djoba : Toi, Lamine, tu oses dire que tu aimes Aminata ? Le plan était de la détruire, de la faire souffrir dans son ménage pour qu'elle meure à petit feu, comme son père et sa mère...
Lamine : Mais Djoba, le cœur a ses raisons que la raison ignore. Je suis amoureux d'Aminata, elle est la mère de mes enfants. Maintenant, je ne peux plus rien faire, désolé...
Djoba : Ah, tu oses dire ça aujourd'hui ? Si tu ne continues pas le plan, je te dénoncerai...
Lamine : C'est toi qui m'as proposé ça, je t'ai aidé, mais maintenant, pourquoi rejettes-tu la faute sur moi ?
Ne m'avais-tu pas demandé de violer Korka, la mère d'Aminata, puis de la tuer ? Tu m'as demandé de mettre fin à la vie de son père, je l'ai fait parce que je te dois beaucoup... Si je pouvais, je te rembourserais, mais non. Je ne peux faire de mal à la mère de mes enfants... s'il te plaît.
J'étais par terre, déboussolée par ce monde cruel. Depuis ce jour, je suis devenue rancunière, une mauvaise personne. Rien ne m'intéresse plus dans cette vie, même pas les enfants que j'ai eus avec ce monstre.
Je me dis : "Mon père, ma mère, vous allez me le payer, je vous le promets."
La date du mariage de ma sœur est fixée au premier samedi de janvier. Pour mon baptême, tout s'est bien passé. Ma fille s'appelle Korka Ba et mon fils Alioune Ba, en hommage au grand-père de Lamine. Mais la vie et ses mystères... Je faisais comme si de rien n'était, me comportant très bien avec tout le monde, mais au fond, je me rongeais les cheveux et les ongles.
Un jour, alors qu'il faisait nuit, je suis sortie pour me promener au bord de la rivière, seule, observant les étoiles et le ciel...
"Si seulement tu savais comme je souffre, papa. Si seulement tu savais la haine qui me ronge de l'intérieur, maman."
Tout à coup, j'entends une voix très familière. Je me retourne et vois Modou, pleurant chaudement, les yeux rouges de larmes. Je l'aperçois dans le noir, sa silhouette autrefois si belle, désormais détériorée par la fatigue. Moi aussi, je commence à pleurer, comme une faible. Oui, je suis faible, je l'admets, mais je souffre en silence. Personne ne peut oublier, ou du moins, il n'est pas facile d'oublier son premier amour. J'ai souffert toute ma vie...
Nous pleurions tous les deux, et il a enfin décidé de prendre la parole.
Modou : Ma Ami, je suis désolé... s'il te plaît.
Aminata, je ne suis qu'un lâche, je suis un lâche...
J'essuie mes larmes et m'enfuis chez moi, le cœur lourd. En entrant, je vois que tout le monde dort. Je n'arrive pas à dormir, je m'y fais...
Une vie sans amour n'est pas possible, mais toi, Modou, tu as rendu la mienne irremplaçable. Et toi, Lamine, tu m'as détruite. Djoba, tu m'as rendue incomplète...
Je suis seule dans ma solitude, sans père ni mère. Quand je regarde Lamine et Djoba, je vois et imagine la scène du viol de ma mère, du meurtre de mon père et du suicide de ma mère, ainsi que mon mariage forcé...
L'envie incomplète, la haine nourrit mes veines.
Bin-tooh🇲🇱