Chap5

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Un mois plus tard

Je suis partie rendre visite à mes parents chez eux pour quelques semaines. 

Un jour, alors que je passais devant la chambre de maman Djoba Ba, je l'ai entendue parler avec la mère de Modou, mais je ne sais pas de quoi elles discutaient. Je n'ai pas écouté et suis allée dans ma chambre.

Je devais rentrer aujourd'hui, alors j'ai rangé ma valise. Le soir, Lamine devait venir me chercher. Cette nuit-là, je suis partie de chez mes parents avec Lamine. 

À notre arrivée, j'avais de terribles maux de tête et des migraines. Je me suis couchée, et cela a fini par passer. 

Le lendemain, je me suis évanouie dans la cuisine en préparant le déjeuner. On m'a rapidement transférée au dispensaire du village où la guérisseuse a annoncé que j'étais enceinte de trois semaines et que mon mari et moi devions revenir le lendemain pour une consultation générale.

À notre arrivée, je me suis effondrée en larmes. Comment allais-je annoncer à Modou que j'étais enceinte ? Il n'a pas tenu sa promesse... Pourquoi, pourquoi ?

Lamine est rentré et a fermé la porte.

Lamine : "Aminata, sacrée Aminata, pourquoi es-tu tombée enceinte, maintenant pourquoi... ? Écoute-moi bien, je ne peux pas nourrir toi et ton enfant, d'accord ?"

"Quoi... ?"

Lamine : "Oui, mais demain va seule à l'hôpital, je n'ai pas le temps pour ça."

Je n'ai même pas répondu...

Le lendemain matin, je me suis rendue seule à l'hôpital. 

J'ai fait une visite, la doctoresse m'a remis mon carnet de grossesse et nous avons discuté entre femmes.

Docteur : "Quand tu auras cinq mois de grossesse, rends-toi à la capitale parce que tu n'as pas assez de force pour accoucher normalement ici au village."

"Comment ! Lamine n'acceptera jamais !"

Docteur : "Ah, s'il tient à ta vie, il n'aura pas le choix."

"D'accord, j'en parlerai avec lui, merci beaucoup."

Quelques minutes plus tard...

"Quand je me suis rendue au dispensaire, la dame m'a demandé de me rendre à l'hôpital de la capitale pour mon accouchement parce que je ne peux pas accoucher ici."

Lamine : "Quoi ? Partir où ? À la capitale ?"

"Oui, c'est ce que la dame a dit."

Lamine : "Tu n'iras nulle part."

"Et si je meurs ?"

Lamine : "On t'enterrera ! De toute façon, cinq mois ce n'est pas aujourd'hui ni demain."

"D'accord."

À trois mois de grossesse, mon ventre se voyait à peine tellement j'étais petite et mince. Je continuais toujours mes travaux ménagers et m'occupais de la maison et des enfants. Mon mari, lui, se fichait royalement de ma grossesse pour satisfaire ses désirs d'homme. Je m'y habituais, comme d'habitude.

Quatre mois plus tard...

Mon ventre grossissait de plus en plus et le moment était venu de partir à la capitale. 

À Dakar ! Oui, il avait finalement accepté mais je devais y aller avec ma cousine Fanta.

Dakar, capitale sénégalaise, un endroit où les gens sont uniques, tantôt gentils, parfois mécréants et hypocrites, mais on s'y faisait. 

Il m'a dit de louer une chambre pour Fanta et moi. Il a appelé son ami Madou pour venir nous chercher à la gare des Beaux-Maréchaires.

À notre arrivée, Madou nous a aidées à porter nos affaires. 

Nous voilà devant un grand immeuble et enfin devant la porte de notre chambre. Il est reparti en nous laissant nos clés. 

J'ai tellement dormi. 

Le lendemain, Lamine a téléphoné et m'a dit qu'il allait m'envoyer 26 000 francs pour notre nourriture et les premiers soins. Tout le monde sait combien la vie est chère à Dakar, mais je n'ai rien dit.

J'ai appris par Fanta qu'à notre retour, le chef du village avait décidé de donner Coumbeti, la fille de Djoba Ba, à Modou en mariage. Quand elle me l'a dit, je me suis évanouie.

Je lui ai tout raconté à propos de Modou et de la promesse qu'il m'avait faite. Elle m'a écoutée et comprise, heureusement.

Fanta : "Mais tu ne sais pas où est Modou ?"

"Non, Fanta, même si je le savais, voudrait-il encore de moi ?"

Fanta : "Ah, ma sœur, si Modou n'est pas revenu, il doit avoir des raisons valables. Mais pour le mariage avec ta sœur, Modou n'acceptera jamais, sois rassurée."

J'ai passé ma première nuit à l'hôpital public de Yoff. 

Je n'avais aucun billet sur moi, Fanta a été obligée de chercher du travail pour que nous puissions manger et boire. 

Mon mari, lui, se fichait de ma santé. Il m'envoyait très rarement de l'argent, mais bon.

Au télécentre, quand j'ai téléphoné, on m'a informée que mon père venait de rendre l'âme. 

Suite à cette nouvelle, j'ai fait un malaise et j'ai commencé à saigner. 

Ils m'ont dit de ne pas venir, mais quand je me suis rendue à l'hôpital, la sage-femme m'a dit que j'avais fait une fausse couche. 

Deux malheurs en même temps.

Je suis complètement orpheline maintenant, de père et de mère. Mon mari m'a demandé de rester à Dakar et m'a dit qu'il viendrait me rejoindre plus tard.


Bin- tooh🇲🇱

Aminata et Modou { EN CORRECTION }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant