Chap6

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Cela fait un an que je suis à Dakar. 

Fanta est repartie au Fouta il y a trois mois. 

Mon mari m'envoie très rarement de l'argent, donc j'ai décidé de chercher du travail.

Je travaille comme serveuse dans un restaurant à la gare. On me paye 15 000 francs par mois. C'est peu, mais c'est mieux que rien. Le soir, après mon travail, je fais le ménage dans une maison. On me paye 2 000 francs par nuit. Je passe la nuit chez une amie, Khady, que j'ai rencontrée grâce à ma patronne. Elle est si gentille.

Un jour, au restaurant, alors que je faisais la vaisselle, j'ai vu à la télévision des immigrés qui avaient pris le bateau pour se rendre en Italie. Les Français les ont vendus aux Libyens comme des esclaves. Ils ont informé qu'il y avait 30 Sénégalais, dont 24 Dakarois, 3 de Mbour et 3 du Fouta. Quand je me suis couchée, j'ai repensé à ce journal et subitement, mon esprit s'est fixé sur Modou. Et s'il en faisait partie ? Oh mon Dieu, sauve-le s'il te plaît. Où qu'il soit, protège-le.

Le lendemain à la même heure, les infos du soir ont montré les hommes qui avaient été sauvés. Ils parlaient sur le net. 

Je me suis retournée et j'ai vu le visage de Modou à la télévision. 

Il venait d'arriver à Dakar grâce à un avion que l'État avait envoyé pour les rapatrier. Ils sont au foyer national et informent que chacun doit venir chercher ses proches.

J'ai crié dans le restaurant et tout le monde s'est étonné. J'ai tout expliqué à ma patronne. Elle m'a dit que je pouvais prendre ma journée le lendemain. Je n'ai pas dormi de la nuit.

Le matin, j'ai pris un TATA pour me rendre au foyer et retrouver Modou. Mais quand je suis arrivée, il n'était pas là. On m'a dit qu'il était parti il y a quelques heures. Je ne savais pas où le trouver...

Je me suis dirigée vers la gare et demandé si les bus pour le Fouta étaient déjà partis. Ils m'ont dit qu'aujourd'hui, il n'y avait pas de bus pour le Fouta. Les bus ne partaient que les jeudis.

• Mais où es-tu, Modou ?

Je me suis rendue à la mer de Thiaroye pour oublier mes soucis et me libérer. J'y ai rencontré un marchand de poisson qui m'a beaucoup parlé de la vie. 

Il m'a dit une phrase : "Ce qui nous rend faibles aujourd'hui peut être notre force de demain. Ne te décourage pas ; puise ta force et aie foi en Dieu."

J'ai repris mon souffle et pris le chemin du retour. 

À un moment, j'ai cru que la mer m'appelait, mais je me suis retournée et j'ai souri.

Modou, si le destin veut que nous soyons ensemble, nous nous retrouverons un jour... et tu seras mon âme sœur à vie.

Dans la peau de Modou

Cela fait deux ans que j'ai quitté la demeure familiale. Peut-être ont-ils déjà célébré mes funérailles... Mais bon, la vie a ses mystères.

Le jour où j'ai quitté le Fouta, c'était pour aller gagner ma vie à l'étranger et revenir épouser Aminata, mais le destin en a décidé autrement. 

La nuit même de mon départ, j'ai pris le bateau pour me rendre en Italie. Les Italiens nous ont arrêtés puis transférés à la Libye notre point de départ. 

Ils nous ont maltraités et vendus  comme esclaves. Je fais partie des rares Sénégalais qui ont échappé à la mort et à l'esclavage.

J'ai téléphoné au village mais j'ai demandé à cette personne de ne rien dire sur moi. Il m'a aussi informé que mon père m'avait trouvé une épouse, Coumbeti, la sœur d'Aminata, et que le commerçant Demba Sow était décédé. Il m'a également dit qu'Aminata est au Sénégal pour des raisons de santé.

Je l'ai cherchée sans résultat. Le jour de mon arrivée à Dakar, j'ai vite quitté le foyer. Je n'avais pas d'argent et je devais trouver du travail. Je me suis installé dans la rue pendant trois jours. Le matin, je travaillais comme mécanicien. On me payait 500 francs par jour. Cela me permettait d'acheter de quoi manger.

Un jour, alors que je me préparais à me coucher sur les trottoirs, un gars du coin m'a interpellé. Il m'a demandé ce que je faisais dehors toutes les nuits. Je lui ai tout expliqué. Il m'a dit de venir avec lui...

Mais dès que je suis entré dans l'appartement, j'ai vu des filles et des garçons qui fumaient et buvaient. J'ai fait demi-tour. Il m'a rattrapé par la main.

"Jeune homme, je ne te demande pas d'être comme eux, mais de devenir mon garde du corps. Je te surveille toutes les nuits avant de me coucher. Tu dors sur les trottoirs sans avoir peur, c'est exactement ce dont j'ai besoin."

"Je travaille pour réussir à retrouver ma copine. Elle est ici à Dakar mais je ne sais pas où..."

"Jeune homme, je te payerai 700 000 francs par mois et je retrouverai ta copine. Alors, tu acceptes ? Tu auras où dormir et à manger."

"Je vais y réfléchir..."

"Ok, bonne nuit. Tu peux passer la nuit ici."

"Merci beaucoup, patron."

"Non, appelle-moi Fadel."

Narratrice

Fadel était un chef de gang mafieux qui tuait des gens et prenait des vies pour de l'argent.

 Il gérait des prostituées et des criminels. 

Modou ne sera pas uniquement son garde du corps, mais avec le temps, il comprendra de quoi ils sont capables.

Concernant Aminata, elle cherche Modou jour et nuit... jusqu'à ce qu'un jour des hommes l'interpellent...

Bin-tooh🇲🇱

Aminata et Modou { EN CORRECTION }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant