II

108 8 1
                                    

-Ayame-chan? demanda Izuku 

La susnommée secoua violemment la tête, envoyant ses longs cheveux balader de droite à gauche. Elle semblerait certainement stupide, mais il s'agissait de la première chose qu'elle ait trouvé pour se sortir de ses pensées.

-Désolée, j'étais perdue dans mes pensées. s'excusa-t-elle, un sourire désolé 

Izuku lui adressa son sourire enfantin, jeta un regard qu'Ayame n'aurait pu définir aux nouveaux arrivants avant de se saisir de son plateau et d'aller servir la table en question. La rouquine, quant à elle, se retourna vers les inconnus et leur adressa son habituel sourire légèrement timide.

-Que puis-je pour vous messieurs? demanda-t-elle gaiement 

-Une bière, je vous prie. répondit le blond, d'un ton cassant 

-Pour moi, ce sera un simple soda, je vous remercie. dit l'autre, d'une voix profonde et mystérieuse 

La barman inclina la tête et s'empressa de les servir avant de prendre les autres commandes qui lui étaient destinées. Et la soirée continua ainsi. Trois heures plus tard, les clients étaient allés et venus, mais le blond et le noiraud étaient toujours là. Et d'autres aussi. Il devait dès à présent être aux alentours de vingt-trois heures, peut-être vingt-trois heures trente. Les clients souhaitant plus boire que manger, Ayame appela Hakagure et Midoriya pour qu'ils viennent l'aider au bar. La blonde se précipita à ses côtés, et ses yeux tombèrent sur le noiraud. Et elle ne put plus les détacher de cet homme aux apparences singulières.

Dabi s'apprêtait à porter son sixième verre à ses lèvres lorsqu'il se sentit épié. S'attendant à rencontrer à nouveau les yeux verts de la barman, il fut déçut de croiser ceux de la cuisinière. Et ces yeux qui le fixaient lui firent comprendre que c'était elle, qui lui était destinée. Il afficha un air détaché et inexpressif et reprit son action de boire son soda avant que tous les glaçons ne fondent. Et il reporta son attention sur la rouquine qui, tout en servant, se balançait au rythme de la musique dont le volume avait augmenté depuis le début de la soirée. Ce n'était pas désagréable, au contraire. La brune et la verte avaient repoussés les tables vers le fond pour que les gens puissent danser s'ils le souhaitaient. Et elles s'étaient mise à danser. 

Izuku gérait toujours la musique. C'était comme ça depuis l'ouverture du petit commerce. Chaque soir, c'était un thème différent. Et le soir là, il s'agissait du thème "Chansons de notre enfance, Disney". Tooru était dès à présent assise sur une chaise, non loin de la cuisine. Izuku était assit sur le bar, face à la piste de danse improvisée. Ayame avait ses coudes sur le bar, et était inclinée en avant, le regard aussi rivé sur ladite piste. Puis commença à jouer la mélodie mythique du Roi Lion, "L'amour brille sous les étoiles". 

Les danseurs se séparèrent en groupe de deux. Izuku se balançait doucement, s'attirant un regard interrogatif de Katsuki. La rouquine, quant à elle, fredonnait doucement. Dabi lança un regard à la barman et se leva. Il adressa un sourire mystérieux aux orbes vertes qui l'interrogeaient et lui tendit sa main. Ceci était clairement une invitation à danser pour Ayame et un affront pour Katsuki, Izuku et Tooru. La jeune femme aux tâches de rousseurs rougit de gêne, mais saisit tout de même cette main qui lui était tendue, et suivit l'inconnu jusqu'au petit rassemblement. Et le plus grand fit danser sa partenaire, sous le regard des trois autres restés au bar. Tooru croisa les bras sous sa poitrine. C'était elle qu'il aurait dû inviter à danser, pas une simple humaine! Izuku et Katsuki, quant à eux, échangèrent un regard sérieux. Ils savaient ce que cela allait engendrer. Dabi, avait-il déjà succombé au charme de la rouquine et vice-versa? Comment allaient-ils faire pour les séparer si cela devait arriver?

Une fois qu'ils eurent fini, Dabi s'inclina légèrement et adressa à nouveau son sourire mystérieux à Ayame qui retint tant bien que mal son rougissement en lui rendant son sourire. En se redressant, il lui glissa quelques mots à l'oreille. 

"Nous serons de retour demain"

Puis il avait indiqué à Katsuki de le suivre et s'en alla, suivit donc par son binôme. L'équipe du bar ferma donc le lieu et s'affaissèrent à le nettoyer. Tsuyu et Uraraka s'amusaient à charier leur supérieure vis-à-vis de ce soudain rapprochement avec un client pour le moins élégant. La rouquine se contentait de secouer la tête. Et lorsque tout fut en ordre, chacun rentra chez lui. 


-Tu te rends pas compte!? Une humaine! Tu as flirté avec une humaine! Qu'est-ce va dire ton père!? cria Katsuki dans la rue 

Dabi ne broncha pas, se grattant distraitement l'oreille, comme si le blond n'était pas là. Il regardait à droite à gauche, ne cherchant rien particulièrement. Quoiqu'un éclat roux n'aurait pas été de refus. 

-On va dormir où, en fait? demanda soudainement le plus petit

-Dans un appartement de la rue adjacente, mon père a tout prévu. répondit le noiraud

-Hah!? Tu m'entends là, hein!? Espèce de sale enfoiré! J'vais t'buter! 

Ledit enfoiré pouffa devant la violence non contenue de son binôme. Même s'il aurait dut lui dire de bien vouloir fermer sa petite gueule parce qu'il était aux alentours d'une heure du matin, qu'ils étaient en pleine rue et que des visages énervés commençaient à apparaître aux fenêtres, il se contentait de rire et de continuer sa route, mains dans les poches. Le lendemain, ils retourneraient dans ce petit bar. Et le surlendemain. Et ainsi de suite jusqu'à ce que Dabi se soit lassé de cette petite humaine. Ou bien peut-être qu'avant même de s'en rendre compte, il sera accro à elle? 

Amusé par ses propres questions, il leva la tête, et observa un instant le ciel pleins d'étoiles. Après tout, depuis l'enfer, il ne pouvait les voir. Et, en tant que fils de Satan, il ne pouvait se permettre d'aller et venir à son grès. C'était une des raisons pour lesquelles il avait décidé de se porter volontaire pour épouser un ange et lui faire un enfant. 

Ah, pensa-t-il, finalement cet ange ne m'intéresse pas. Même si c'est interdit, je veux qu'elle m'appartienne. Tiens toi prête, bientôt, tu seras à moi. Corps et âme. Oui, tiens toi prête. J'ai toujours ce que je convoite, de quelques manières que ce soit. Alors, je t'aurais, Ayame Tsuri.

--------------------------------------------------

1048 mots pour celui là c:

Tenshi to AkumaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant