VIII

67 8 1
                                    

Dimanche 10 décembre, 8h30.

Le réveil sonna, mais la jeune femme était déjà réveillée. Elle attendait juste la fameuse sonnerie. Elle s'étira un bon coup et se redressa. En ouvrant ses volets, elle découvrit qu'il avait neigé et qu'il neigeait encore. Son père devait venir la chercher aux alentours de 10h, 10h30. Elle prit un petit déjeuner léger et se doucha. Elle s'habilla en conséquences et finit de se préparer vers 9h50. Et le stresse se mit à lui tordre l'estomac. Elle avait peur. Peur que ça se passe mal. Peur qu'elle soit chassée de là-bas comme une mal-propre. 

Et finalement, vers 10h15, on sonna à sa porte. Prenant une grande inspiration, elle ouvrit. Devant elle, un homme grand, purement japonais. Il lui adressa un sourire gêné et heureux à la fois. Elle se retint de fondre en larmes et lui rendit son sourire, plus timide cependant. Il la prit dans ses bras et elle le serra, fermant les yeux et appréciant ses retrouvailles silencieuses. Vers 11h, ils partirent. Son père, Akira, faisait très attention, la neige n'avait pas cessé de tomber. Ayame regardait par la fenêtre de la voiture, redécouvrant les paysages de son enfance enneigés. Elle se souvint de tous les moments qu'elle a passé à jouer à tel ou tel endroit.  

Lorsque son père stoppa le moteur, elle sentit à nouveau son estomac se tordre. Elle avait à nouveau peur, mais elle s'efforçait de faire comme si de rien était. Elle laissa son père entrer et signaler leur présence avant d'entrer à son tour. Sa plus petite demi-soeur, Hoshi, se jeta sur elle. C'était une jolie jeune femme maintenant, Ayame sourit à cette affection. Hoshi mesurait 1m65, tout au plus. Elle avait de long cheveux noirs et de beaux yeux bleus clairs. Il y avait aussi une grande blonde aux yeux marrons, Manichi, sa demi-soeur aînée. Elle lui adressa un sourire gêné et son petit demi-frère, Naoko la salua chaleureusement. Il y avait aussi une enfant. Hime d'après ses souvenirs.

-Je ne pensais pas que tu serais toujours aussi rousse! s'exclama Hoshi avec un sourire amusé

-Ah bon? Et pourquoi pas? interrogea la rouquine

-Bah la plupart du temps, les rousses se trouvent pas jolies, du coup, elles colorient leur cheveux et après c'est pas beau. expliqua le petit Naoko en remontant ses lunettes, les sourcils froncés 

Hoshi et Ayame se regardèrent et rièrent tandis que Manichi secoua doucement la tête. Il était toujours si innocent. La belle mère d'Ayame la salua rapidement et retourna en cuisine. Peu importait à la jeune femme que sa belle mère la tolère ou non. Ceux qu'elle considérait comme ses frères et soeurs l'avait bien accueillie, alors tout allait bien. Puis, la journée se passa bien et, en rentrant chez elle, elle se sentait vraiment... Heureuse. Bien sûr que tout ça ne pouvait pas durer, elle le savait. Elle était en pleine dépression. Elle s'empressa de prendre ses médicaments et de se coucher. Puis le lendemain se passa en pyjama, devant la télé. 

Et le lundi, la semaine reprit son cours. Bien que son père l'appelait tous les soirs et qu'elle restait une heure au téléphone, le temps de parler à tout le monde. Sauf sa belle-mère. Mais peu lui importait. Le mercredi, lorsqu'elle passa chez son psychologue, elle surprit une conversation entre ce dernier et une très belle jeune femme aux longs cheveux marrons-noirs et aux yeux oranges, qui rappelaient à Ayame, de leur forme, ceux de Dabi.

-Agathe, tu ne peux pas refuser un de tes frères parce qu'il ne m'apprécie pas. disait le jeune homme, d'un air lasse

-Je peux très bien. Il ne sait pas ce que tu as fait pour te faire accepter par mon père, alors il se tait. Je suis sûre qu'il a été adopté. Dada, Nana et Shosho sont pas comme ça. rétorqua-t-elle, boudeuse

La rouquine surprit un sourire amusé sur le visage d'habitude blasé de son médecin.

-On en reparlera plus tard, j'ai une consultation.

Ladite Agathe hocha la tête et sortit. Et, le temps d'un instant, Ayame et elle se regardèrent. La barman sourit à l'autre et cette dernière la fixa intensément. Si bien qu'elle s'en sentie gênée. Puis la brune finit par secouer la tête et s'en aller. Alors, le médecin et la patiente prirent place, et parlèrent comme toujours. Ayame lui raconta sa visite chez son père, ses appels fréquents. Elle lui dit aussi que les yeux de sa fiancée lui avaient rappelés ceux de celui dont elle s'était éprise. Il l'écoutait attentivement, comme à chaque fois. Il ne faisait pas de commentaires, il lui donnait juste des conseils à la fin de leur consultation. 

Puis le lendemain, tout allait bien. Oui, c'était une belle journée d'hiver. Les rues enneigées étaient prises d'assaut par les enfants s'amusant et les couples se promenant. La chute de neige s'accumulant à la précédente rendait les routes inutilisables. Ayame souriait à chaque fois qu'un enfant la bousculait et s'excusait précipitamment avant de rejoindre ses amis qui riaient de sa gêne. Puis, au bar, tout allait pour le mieux. Ils décidèrent de faire un sapin de Noël et d'inviter les enfants à les aider en échange d'un bon chocolat chaud le temps de la trève de leur bataille de boules de neige. Le deal fut bien vite accepté, et les adultes présents s'amusèrent autant que les enfants qui couraient de gauche à droite pour aller chercher une boule ou un guirlande. Le soir, les parents des petits chanceux virent donc les chercher. Ils prirent même un café de s'en aller. Le bar ferma ses portes aux alentours de 21h, il faisait froid, les gens venaient donc moins longtemps. Ils nettoyèrent le bar, comme à leur habitude. Puis Tooru commença à chantonner joyeusement. 

Ça ne présage rien de bon... pensa la rouquine.

-Qu'est-ce qu'il se passa, Hakagure-chan? demanda Tsuyu, appuyée sur son balais

-Haha, je suis d'excellente humeur! s'exclama la susnommée, une pointe d'insolence dans la voix 

Ayame tenta de ne pas porter d'attention à la conversation, préférant se concentrer sur le nettoyage des verres.

-Nous avions remarqués! Dis nous ce qu'il t'arrive! renchérit Ochako 

-Eh bien, mon petit ami, Dabi, m'a enfin demandée en mariage!

La blonde brandit fièrement sa main droite, à laquelle brillait une belle bague. La barman, bien malgré elle, lâcha son verre. Elle n'avait pas prit ses médicaments. Sa brûlure, qui n'était plus qu'une cicatrice maintenant, lui fit à nouveau mal. Avant qu'elle ne se rende compte de son état, elle était agenouillée par terre, les larmes déferlants sans arrêt sur ses joues pleines de tâches de rousseurs. Les sanglots lui déchiraient la gorgent et la tristesse embrouillait son esprit. Etait-ce vrai? Si ça l'était, cet homme avait raison depuis le début. Se dire que ce monstre avait raison rendit la douleur de la jeune femme plus forte encore. Elle se sentait vide, et terriblement mal. 

Il s'était décidément vraiment amusé avec elle pour au final l'abandonner. 

Elle sentit qu'on la relevait, mais elle ne réagit pas. C'était certainement Izuku. On lui mit une veste puis on l'aida à marcher. Elle sentit le froid glacial et caractéristique de la neige contre ses pieds et les piqûres du vent froid contre son visage, mais elle ne broncha pas, elle n'y arrivait pas, elle n'y arrivait plus. C'était beaucoup trop de choses en peu de temps. Finalement, lorsqu'elle réussit à reprendre contenance, elle était chez elle, dans son canapé, Izuku à ses côtés avec son bras autours de ses épaules. Il essayait de la consoler. Fatiguée de s'être ainsi laissée porter par ses émotions et sentiments, elle s'endormit vite.

Le lendemain, elle fut réveillée par la sonnerie de son téléphone. Izuku l'appelait. Reprenant ses esprits, la jeune femme décrocha.

-Coucou, Ayame! Tu... Tu vas mieux... ? demanda la voix du vert, inquiète

Des bruits de verres s'entrechoquant indiquèrent à la rouquine qu'il s'occupait du bar.

-J'ai connu mieux... Mince, je suis en retard, j'arrive. dit-elle, en se redressant

-Non non! Tu ne viens pas! Tu restes tranquillement chez toi jusqu'au 24. J'ai organisé une petite fête au bar pour te remonter le moral... En attendant, tu te reposes, d'accord?

Ayame soupira. Il était vraiment aux petits soins avec elle.

-D'accord.. J'essayerais... 

--------------------------------------------------------

1356 mots o/

Désolée, j'ai mis un peu plus de temps à l'écrire héhé x3

Tenshi to AkumaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant