VII

64 8 1
                                    

La lumière frappa son visage de plein fouet. Elle posa sa main sur ses yeux pour l'atténuer. Si son réveil n'avait pas sonné, elle n'avait pas besoin d'aller travailler. Elle sentit contre son front quelque chose qui oscillait entre le doux et le rugueux. Mobilisant toutes les forces de son corps endormi et visiblement endolori, elle ouvrit doucement les yeux. 

Ses poignets étaient recouverts de bandages. Soudainement intriguée, elle passa ses mains un peu partout sur son corps et découvrit que son bras droit étant aussi bandé non loin de l'épaule. Mais, de cet endroit là, elle ressentait une douleur. Comme si elle était brûlée. Retenant son souffle, elle défit les bandages de son bras et observa un instant. Elle était bel et bien brûlée. 

Revinrent soudain les souvenirs de la soirée. Izuku qui partait, cet homme aux cheveux gris qui entrait et la tirait de force. Leur soudain contact visuel. La ressemblance de ses yeux avec ceux de Dabi. Dabi. Celui qui était venu la sauver. Dabi. Celui qui avait changé sa vie. Dabi. Celui qui s'était enquit d'elle dès leur rencontre. Dabi. Celui qui vivait pratiquement chez elle. Dabi. Cet homme. Dabi. Ses magnifiques yeux bleus hypnotisant. Dabi. Sa voix profonde et enchanteresse. Dabi. Cet homme dont Ayame s'était éprise. 

Soudaine, elle se rendit compte de quelque chose. Il n'y avait pas d'odeur de café. Normalement, il y en avait toujours. Elle se leva et sortit lentement de sa chambre. Elle regarda autours, mais il n'y avait rien. Strictement rien. Ni personne. Seule une feuille trônait sur la table. En la prenant, elle reconnut l'écriture de son meilleur ami. 

"Coucou, Ayame!

J'espère que tu te seras remise de ta soirée mouvementée et de tes blessures... J'ai dit à Dabi de sortir de ta vie, tu es trop en danger lorsqu'il est près ou avec toi. Je me doute bien qu'il ne te veut aucun mal, qu'il veut juste ton bien. Je me doute aussi que tu es très attachée à lui, mais c'est mieux que vous soyez séparés. Je ne veux pas te faire de mal ou quoi... Mais c'est mieux ainsi. Tu es plus en sécurité et je suis sûr que c'est ce que lui aussi veut.

Remets toi bien et prends ta semaine, je gère!

Bisous, Izuku." 

La rouquine sentit les larmes lui monter. Ce n'était pas tant le fait que Dabi ait disparut de sa vie. C'était aussi le fait que tout le monde disparaissait lentement de sa vie. D'abord, son père, tout ses amis du collège, du lycée. Et maintenant... Maintenant l'homme dont elle s'était éprise. La lettre tomba et elle fondit littéralement en larmes. Elle se laissa tomber à genoux, ses sanglots ne lui permettaient plus de tenir debout. Elle pleurait encore, encore et encore. 

Puis finalement, une semaine après, elle se rendit au travail. Bien qu'elle n'ait pas beaucoup dormi. Elle travaillait comme toujours, même si elle était moins motivée. Todoroki lui avait fait remarqué, et lui avait demandé ce qui lui arrivait. La rousse se contenta d'éluder par une sourire et un léger mouvement de tête. 

-Tsuri-san je... Midoriya-san m'a dit que vous aviez quelques problèmes... Alors, j'aimerais vous inviter à un rendez-vous. Rien de romantique, hein? Juste platonique. Parce que depuis plusieurs années vous me servez tous les matins et là, vous êtes vraiment mal, je le vois. dit-il

-Eh bien... Ce serait un plaisir de passer du temps avec vous, Todoroki-san, merci énormément... dit la susnommée 

Et ils planifièrent une petite sortie ensemble. Cela devait se faire en fin de semaine. Ce soir-là, lorsqu'Ayame rentra chez elle, elle décida de ranger un peu, avant de manger et d'aller se reposer. Et en rangeant, elle découvrit un t-shirt blanc. Elle pensait qu'il s'agissait d'un t-shirt d'Izuku, mais il était trop grand. Le rapprochant de son visage, elle en sentit inconsciemment le parfum. Ce parfum profond, elle le reconnut immédiatement. C'était celui du grand noiraud. Le portant à son visage, elle ferma les yeux et huma l'odeur. 

Perdant le contact avec la réalité, elle eut l'impression qu'il était là, derrière elle, les bras autours de sa taille, sa tête dans son cou. Elle sentit alors à nouveau les larmes couler. Alors, elle le garda près d'elle et finit de tout ranger avant d'aller prendre une douche. Une fois sortie, elle enfila ledit t-shirt et alla se faire des ramens. Elle se dépêcha de manger et alla dormir. Et, durant la nuit, elle eut l'impression qu'on l'épiait. Mais peu lui importait.

Et puis, doucement, la semaine s'écoula. Ayame et Todoroki s'étaient retrouvés dans un restaurant et ils parlèrent de tout et de rien. La jeune femme laissa échapper sa déception récente, et Todoroki lui raconta les siennes. Puis finalement, ils tissèrent un lien d'amitié et s'amusèrent comme s'ils s'étaient toujours connus. Aux alentours de 23h30, le jeune homme la raccompagna. 

Et le reste de l'automne s'écoula de façon monotone. Et Tooru... Tooru semblait avoir atteint son objectif, c'est à dire, se mettre avec Dabi. Plus elle prononçait son prénom, plus Ayame se sentait dégringoler psychologiquement parlant. Si bien, qu'elle dut voir un psychologue pour lui parler de toute sa vie. Chaque semaine, le vendredi soir, elle allait voir son psychologue. C'était un homme assez grand, avec des cheveux violets déviants la gravité, des yeux fatigués et violets. Il l'écoutait parler, et lui donnait des conseils. Il lui prescrit aussi des anti-dépresseurs qu'elle devait prendre tous les jours.  

Alors, elle cachait à tout le monde qu'elle devait prendre ces médicaments. Même Izuku n'était pas au courant. Elle se contentait de les prendre vers 17h30~18h et avant d'aller se reposer. Puis elle avait toujours ce T-shirt, elle ne le quittait plus. Quand elle était seule chez elle, elle l'avait. C'était d'ailleurs en portant ce t-shirt, qu'elle reçut un appel d'un numéro qu'elle ne connaissait pas. Par curiosité, elle décrocha.

-Allô... ? dit-elle, incertaine

-Ayame? demanda une voix 

-Je... Oui, c'est moi. Qui êtes-vous? 

-Ayame... C'est ton père, je... Je suis désolé pour tout ce que tu as vécu... Je veux vraiment me rattraper et me faire pardonner... Je ne sais pas si tu as quelque chose de prévu pour Noël alors.. J'aimerai t'inviter, deux semaines avant, pour qu'on puisse renouer, à... A ton rythme. 

Elle resta sans voix un instant. Puis, sentait des larmes (de joie cette fois) lui monter aux yeux, elle sourit.

-Ça me ferait vraiment... Vraiment plaisir.

-----------------------------------------------

1061 mots c: 

J'aime faire de longs chapitres c: J'espère que ça vous plait et que vous trouvez pas ça trop long ;-;

Tenshi to AkumaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant