1. SAUVAGE

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Abby : On y va Maya, m'appela la quarantenaire en bas de l'escaliers.

Moi : J'arriveeeee ! criai-je en le dévalant.

Ma deuxième mère me prit dans les bras et me serra tendrement.

Abby : Tu vas me manquer...

Elle aussi allait me manquer. Cela faisait un an maintenant que j'habitais chez elle. Après mon bac, j'avais décidé de passer une année aux États-Unis, histoire de perfectionner mon anglais. J'étais alors arrivée en Californie, dans une petite maison où Abby, son mari Andrew et leur fils de 10 ans, Alec.

Ils m'avaient tous les trois accueillis chaleureusement, ils me traitaient comme si j'étais leur propre fille.

J'avais passé une année scolaire dans un lycée américain, dans lequel je parlais tout le temps en anglais, à part pendant mes cours de français, que j'avais choisi pour ne pas trop avoir le mal du pays. Je parlais en anglais avec mes potes d'ici, avec ma famille d'accueil, en bref : tout le temps. Je n'avais même plus le mécanisme de parler en français, ce qui était plutôt bon signe puisque c'était mon but en venant ici.

Malheureusement, toute bonne chose a une fin et je devais rentrer le sur-lendemain, chez moi, à Paris. J'étais à la fois très triste mais heureuse de retrouver ma famille, mes amis, mon lit douillet, mon cher pays qu'est la France...

Pour cette occasion, Abby avait décidé de m'emmener avec elle dans un centre commercial, histoire que je ramène des souvenirs d'ici chez moi.

Nous montâmes dans la voiture, en direction du plus grand centre commercial de la région.

Moi : Dis donc, tu fais pas les choses à moitié, lui fis-je remarquer en votant l'immense centre qui s'entendait devant les yeux ébahis.

Abby : Je veux qu'on passe une bonne aprèm entre filles, rit-elle.

Nous descendîmes de la voiture et nous dirigeâmes rapidement vers l'entrée la plus proche.

Abby : Par où on commence ?

Moi : Bonne question, murmurai-je bouche bée.

Abby : Allez viens.

Elle m'entraîna dans un magasin sur notre droite.

Nous passâmes ainsi trois à quatre bonnes heures à fouiller dans chaque boutiques, à la recherche de la perle rare. J'avais acheté quelques cadeaux pour mes parents et mon petit frère, et d'autres choses pour moi. J'avais des sacs dans chaque main, si quelqu'un aurait voulu se proposer pour les porter à ma place, je n'aurai pas refusé.

Moi : Tu veux pas qu'on aille se poser quelque part ? j'ai les jambes en compote, proposai-je.

Abby : Je connais un café qui est super, c'est au deuxième étage.

Nous nous dirigeâmes vers ce fameux étage, je pris soin de prendre les escalators, vu l'état de mes pieds, j'avais bien le droit de m'économiser...

Abby entra dans le café, suivi de près par moi. Dans l'encadrement de la porte, un homme passa trop près de moi, et me percuta l'épaule.
Sans même se retourner, il s'en alla comme si de rien n'était. Je me tournai dans sa direction, pour être bien sûre de ce que je venais de voir, mais voyant qu'il ne comptait pas s'excuser, je me remis à avancer vers l'intérieur du café en pestant. C'était la millième fois que ça m'arrivait aujourd'hui et je commençai réellement à en avoir marre.

Nous nous mîmes à une table, après avoir commandé nos boissons. Une demi heure après, nous décidâmes qu'il était temps de rentrer à la maison ; Abby devait emmener Alec à son entraînement de basket et très sincèrement, nous n'étions pas en état de continuer à faire les magasins.

Abby : Je vais aux toilettes, attends moi à la voiture, me sourit-elle.

Comme si c'était une routine, ou une genre de tradition ici, quelqu'un me percuta l'épaule, encore une fois mais plus violemment encore, faisant tomber quelques sachets de vêtements, que j'avais pris soin de ranger correctement.

Moi : Putain mais c'est pas possible, y'a écrit « J'suis une victime » sur mon front ?! m'exclamai-je a bout de nerfs.

Je m'accroupis pour ramasser mes quelques sacs.

... : J'allais le faire, me dit l'homme qui venait de me déboîter l'épaule.

Moi : Gneugneu j'allais le faire, l'imitai-je.

... : Détends toi, j'ai pas fait exprès, dit-il en levant les mains pour me prouver son innocence avec un petit sourire en coin.

Moi : Tu l'as fait quand même, putain vous vous êtes passé le mot ou quoi ? Malade ces américains.

... : J'suis pas américain... T'es vraiment sauvage comme meuf.

Moi : Ouais bah c'est cool, mais que tu sois Serbe, Gabonais ou Mexicain, c'est la même.

... : J'peux t'offrir à boire pour me faire pardonner ?

Moi : Merci mais non, j'ai pas soif, bonne journée, répondis-je en tournant les talons.

Décidément, je n'avais réellement pas de chance aujourd'hui...

MAUVAIS DÉPARTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant