MAUVAIS DÉPART

9. APPEL

Mona : Il est pas là Erwan ? me questionna-t-elle après avoir fait le tour de la chambre d'un coup d'œil.

J'haussais les épaules, tout comme elle, je ne savais pas pourquoi il n'était pas déjà là.

Moi : Il doit être en retard, j'sais pas...

Je décidai quand même de lui envoyer un message, au cas où il ne se serait pas réveillé.

Moi : Toujours OK pour ce matin ? On t'attends avec Mona et Thomas.

Thoma fit rapidement le tour de ma chambre, dans laquelle il n'était pas rentré depuis des mois et des mois.

Thomas : Ça a géchan, c'est vide, fit-il remarquer.

Moi : Déjà que payer un loyer ça m'arrache le cul, tu crois pas que j'vais acheter des nouveaux meubles, ris-je.

Nous nous posâmes sur le parquet de ma chambre, en attendant l'arrivée d'Erwan dans la bonne humeur, comme toujours.

Ma mère était venue faire une apparition pour tous nous saluer et nous emmener quelques trucs à grignoter. Elle avait toujours de bonnes idées comme celles-ci.

Thomas : Il a répondu ? me demanda le jeune homme après le départ de ma mère.

Je vérifiai encore une fois mon portable avant de lui répondre négativement. Toujours pas de réponse de la part de mon copain qui devait arriver depuis maintenant un quart d'heure. Exédée, je décidai alors de l'appeler.

Il répondit à la sixième sonnerie.

Erwan : Allô bébé ? décrocha-t-il la voix enrouée.

Mes yeux s'équarquillèrent et je mit quelques secondes à reprendre la parole, sous le regard interrogatif de mes deux amis.

Moi : T'étais en train de dormir ?!

Je pouvais entendre Mona soupirer. Dans toute la pièce, c'était surement elle la moins patiente. Elle détestait incontestablement attendre et je savais que attendre Erwan pendant quarante cinq minutes l'avait déjà agacée.

Erwan : Baah comme tout le monde à 9h23, pourquoi tu m'appelles aussi tôt ? me questionna-t-il en soupirant.

Je levai les yeux au ciel. Dommage qu'il n'était pas en face de moi à ce moment même parce que je lui aurait lancé un regard assassin.

Moi : T'es sérieux ? T'as oublié le déménagement ? Y'a déjà Mona et Thomas à la maison on attend que toi !

Il marqua un temps d'arrêt et repris.

Erwan : Ah meeeerde, j'avais complètement zappé. Euh bah... faîtes sans moi, j'ai des trucs de prévu aujourd'hui, scuse.

Au bord de la crise de nerfs, j'éloigna mon portable de mon visage et mit ma main sur le micro pour m'adresser à mes deux amis.

Moi : Il me dit qu'il vient pas, les deux amoureux froncèrent les sourcils en même temps et je repris la conversation, comment ça t'as un truc de prévu ? C'était prévu depuis un mois que tu nous aiderais pour le déménagement.

Erwan : Eh, calme toi, t'avais qu'à me le rappeler quand on s'est vus la dernière fois, me reprocha-t-il sur un ton nonchalant, j'vais bouger sur paname avec des potes.

Il m'avait annoncé son programme de la journée comme si tout était normal. Comme si ça ne faisait pas presque une heure que nous l'attendions comme des cons.

Erwan : Faîtes sans moi, vous êtes déjà trois c'est bien non ?

Il avait employé un ton innocent qui m'énerva au plus haut point et c'est avec rage que je raccrochai, en déposant mon téléphone sur le sol

Je me massai les tempes, sous le regard de mes deux amis qui ne comprenais pas trop la situation. Je leur expliquai en quelques mots notre conversation et Mona décida de le rappeler pour avoir des explications. Elle sorti de la maison, mon portable à la main, déterminée à le faire venir pour nous aider.

Je restais donc avec Thomas, qui me regardait d'un air perplexe.

Moi : Désolé, je sais pas ce qu'il lui prend en ce moment, il est pas comme d'habitude... m'excusai-je.

Thomas : C'est pas de ta faute, il a changé depuis que t'es partie, c'est plus le même. Il a... d'autres priorités... enfin.

Moi : D'autres priorités ? demandai-je sans comprendre.

Thomas : Il passe ses journées avec ses nouveaux potes, il pense qu'à jouer à la play et fumer, expliqua-t-il en haussant les épaules, on est beaucoup moins proches de lui depuis un certain temps.

Il fallait que je lui parle sérieusement un jour ou l'autre. Quelques minutes après, Mona revînt, mon portable à la main.

Mona : Bon... il est pas décidé à venir, j'ai appelé un pote qui va venir nous aider parce que lui c'est une galère, expliqua-t-elle très sûre d'elle.

Moi : Ah ouais, dis-je un peu déçue, c'est qui ?