She put a spell on me • Tome 2 [ TERMINÉE ]

Chapter 4 - in my head

« Dans ma tête »

Le silence.

Il n'y avait aucun bruit autour de moi. Je n'entendais rien, mis à part un bourdonnement insupportable dans mes oreilles. Alors que j'essayai de bouger, j'en fus totalement incapable. Je ne pouvais ni ouvrir les yeux, ni ouvrir les lèvres.

Je sentais bien que ma respiration n'était pas comme d'habitude, comme si on me forçait à prendre de l'air dont je n'avais pas besoin. J'avais envie de retirer ce que me gênait dans ma gorge, mais je ne pouvais effectuer aucun mouvement pour me libérer.

Alors que le temps passait sans que je puisse effectuer le moindre mouvement, je sentis une douleur parcourir ma jambe. Supportable au départ, puis de plus en plus douloureuse. Elle s'intensifiait, me donnant envie d'hurler, mais je ne pouvais encore une fois rien dire, rien faire.

Puis la douleur s'étendit dans mon corps, atteignant mon bras. Comme si mon corps était en train d'être complètement torturé, charcuté. J'avais l'impression qu'on me brisait tous les os de mon corps les uns après les autres. Le plus difficile était certainement de ne rien pouvoir faire pour changer ça.

Si seulement j'arrivais à m'exprimer, à faire un signe pour qu'on calme cette douleur incessante. J'avais besoin d'un calmant, peut-être même plusieurs. Mais pour ça, il faudrait que je me réveille, ce que j'étais incapable de faire. J'avais l'impression d'avoir pris un mauvais médicament qui m'obligeait à dormir, une sorte de drogue qui m'empêchait de me réveiller alors que je n'avais aucune envie de rester endormi. Je n'étais même pas endormi, étant donné que je ressentais toute la douleur.

J'entendis soudain un bruit. Quelque chose qui ressemblait à des machines qui bipaient régulièrement. Comme si le monde autour de moi s'éveillait, j'entendis une porte claquer, des voix s'élever, mais j'étais incapable de comprendre quoi que ce soit. La douleur était si grande, mes acouphènes étaient si violents que je ne pouvais plus me concentrer sur rien.

Soudain, tout disparu. Plus d'acouphènes, plus de douleur, plus de bruits de machines médicales ou de bruits de porte. Rien d'autre que des oiseaux qui gazouillaient, comme dans un rêve pour enfant stupide.

Je réussis finalement à ouvrir les yeux. Face à moi se tenait un terrain de hand ball, posté au beau milieu d'une forêt. Je ne connaissais pas cet endroit, mais je crois bien qu'il me plaisait. Le ciel était d'un bleu plutôt doux, tandis que les joueurs courraient en faisant des passes particulièrement précises.

Je me rendis rapidement compte que j'étais au milieu de ce terrain. Je ne comprenais pas du tout ce que je faisais ici. Je n'étais pas un joueur, puisque je portais un jean et un t-shirt tous deux basiques. Lorsque mon regard s'attarda sur mes vêtements, je fronçai des sourcils : mon jean était déchiré sur la plupart de sa longueur gauche. Mon t-shirt était maculé de sang, tout comme mon jean. Je passai une main dans mes cheveux puis l'observai. Elle était devenue pleine de sang.