She put a spell on me • Tome 2 [ TERMINÉE ]

Chapter 5 - your turn

« A toi de jouer »

Encore une journée sans lui venait de s'écouler...

Aujourd'hui, nous étions mercredi. Évidemment, la date fatidique pour Scott était passée. D'après Trevor, les médecins avaient insisté pour le laisser partir. Il avait tout fait pour se faire entendre, pour que la mère de Scott ne laisse pas les médecins tuer Scott, ou en tout cas, ce qu'il restait de lui.

Son coma s'était prolongé, encore un jour, puis un autre, mais il n'y avait pas eu d'amélioration. C'était comme s'il ne voulait pas revenir, comme s'il ne voulait plus se battre. Trevor n'était pas venu en cours depuis vendredi dernier. D'après Madyson, il ne dormait pratiquement jamais, il ne mangeait que lorsqu'il y était obligé. Tout comme Scott, il se laissait aller. Il passait son temps dans la chambre de Scott à s'inquiéter de son sort, sans savoir quoi faire pour l'aider. Madyson était passée le voir dimanche, et elle passait presque chaque soir pour lui apporter à manger et le forcer à sortir un peu de la chambre, tout ça en mentant à Lorenzo.

Heureusement, Trevor avait pu convaincre Christina de ne pas abandonner le combat. Enfin, je crois qu'elle n'avait pas été très difficile à convaincre. Elle tenait trop à son fils pour le laisser partir. Désormais, plus de cinq jours étaient passés depuis son accident. Cela faisait donc cinq jours qu'il était dans le coma, cinq jours sans une seule bonne nouvelle.

Il était désormais l'heure pour moi d'aller chercher John à l'école. Je ne devais pas le garder aussi longtemps, mais sa mère était bien trop mal pour pouvoir s'occuper correctement de lui. Elle arrivait à peine à parler normalement sans pleurer, alors comment pouvait-elle faire semblant d'aller bien face à un petit garçon de quatre ans qui demandait sans cesse à voir son grand frère ?

Quant à moi, mon expérience passée m'avait permis de garder ce faux sourire constant depuis vendredi. Cela faisait donc cinq jours qu'il était loin de moi. Cinq jours que je ne l'avais plus à mes côtés, physiquement en tout cas. Parce que malgré tout, il était constamment dans ma tête. Je le revoyais en train de m'embrasser, de me prendre la main, de me serrer dans ses bras. Et la minute d'après, je le voyais au sol, en train de se vider de son sang sous mes yeux, sans vie. Peu importe l'image qui passait dans ma tête, elle était insoutenable.

Pendant ce temps, le contact entre Lorenzo et moi se reformait peu à peu. Malgré tout, je lui en voulais toujours autant pour toutes les horreurs qu'il m'avait craché au visage. Il n'avait pas le droit de me dire tout ça. Il y avait des choses qui, malgré le fait qu'il se soit excusé, je n'arrivais pas à pardonner. Pourtant, je le laissais me parler ou tenter de me faire rire.

Devant l'école, plusieurs mères de famille me dévisagèrent. Je ne pouvais pas leur en vouloir. Une gamine de seize ans – bientôt dix-sept – avec des cernes de plus en plus présentent sur son visage qui venait chercher un enfant de seulement quatre ans à l'école, il y avait de quoi se poser des questions.