She put a spell on me • Tome 2 [ TERMINÉE ]

Chapter 8 - formalization

« Officialisation »

Son regard resta totalement ancré au mien, tandis que les larmes commencèrent à affluer sur son visage. Elle ne bougeait pas d'un poil, comme si elle n'y croyait pas elle-même. 

Pendant un long moment, ce fut le silence qui prima sur tout le reste. Seul le bruit des machines rompait ce silence. Nous nous fixions comme si nous nous redécouvrions de nouveau. J'avais l'impression de réellement la regarder pour la première fois. Les larmes brouillaient sa vue, mais cela ne l'empêchait pas de me fixer aussi intensément que je le faisais. 

— Camilla... 

Elle se mit à pleurer un peu plus, mais cette fois-ci, un grand sourire se dessina sur ses lèvres. Le même orna mon visage. Elle s'approcha vivement de moi et me prit directement dans ses bras. Elle déposa sa tête sur mon torse tout en faisant attention à ne pas s'appuyer sur moi. Je caressai lentement ses cheveux, m'imprégnant de son parfum au passage, comme pour m'assurer qu'elle était bien réelle, qu'elle n'était pas encore une fois le fruit de mon imagination. 

Lorsqu'elle redressa de nouveau son visage, une main toujours posée au niveau de mon coeur, je déposai ma main sur sa joue. Je la caressai délicatement, l'observant prendre une teinte légèrement rougie, avant de la fixer droit dans les yeux. Je n'eus pas besoin de lui demander quoi que ce soit puisqu'elle posa d'elle-même ses lèvres sur les miennes. Le baiser était des plus tendres, tout en lenteur et finesse. Je goûtais ses lèvres comme si elles étaient quelque chose d'infiniment sacré. Je ne voulais plus jamais oublier leur goût.

Ses lèvres se détachèrent lentement des miennes, son nez toujours collé au mien. Je rattrapai une larme qui roulait le long de sa joue, l'essuyant délicatement.

— Tu m'as tellement manquée... Soufflai-je au bord de ses lèvres.

— Toi aussi. 

Elle déposa un chaste baiser sur mes lèvres avant de s'asseoir dans le fauteuil à côté de mon lit, là où ma mère était installée plus tôt. Elle prit délicatement ma main dans la sienne et entrelaça nos doigts entre eux, fixant nos mains comme si elles étaient la septième merveille du monde. Mais pour moi, c'était elle, la septième merveille du monde. 

— Pourquoi est-ce que tu t'es enfui ? Me questionna-t-elle, les yeux toujours rivés sur nos mains.

Ses doigts glissaient sur ma main et formaient des dessins abstraits. Elle semblait vouloir analyser chaque aspect de ma main, et ce n'était pas quelque chose qui me dérangeait, bien au contraire. 

— J'ai eu peur.

— Peur de quoi ? Ajouta-t-elle.