Chapitre ~14~

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Pdv Levi
En attrapant maladroitement les deux sachets dans ma main gauche déjà occupé par un sac de sport, j'ouvre la porte de la chambre 203 de l'hôpital construit spécialement pour soigner les membres de l'armée.

[t/p] avait réussit, après deux coups de fil à convaincre le résponsable du département santé de mettre les deux enfants ensemble dans la même chambre dés qu'ils auront dépassé l'état critique. Aucun des deux ne s'était réveillé et cela faisait déjà trois jours et deux nuits que l'explosion et la fusillade avaient eut lieu.

La [c/c] était avachie sur une chaise qu'elle avait rapproché du lit d'Isabel. Sa tête reposait sur le matelas moelleux alors que sa main droite tenait fermement celle de la petite rousse.

Contrairement à moi qui était parti le deuxième jour pour me changer et me doucher, [t/p] n'avait pas bougé, refusant de laisser les enfants seuls ne serait-ce qu'une seconde. Elle se contentait de manger sur le pouce quand je lui apportait quelque chose et ne se levait que pour aller s'asseoir près de Furlan ou pour demander aux médecins s'il y'avait du nouveau.

-"Oï, deboût [t/p]."

Après une protestation presque inaudible, elle lève d'un coup la tête et regarde autour d'elle, complétement perdue. En retrouvant ses esprits, elle se tourne vers les enfants et soupire en voyant que leur état ne semble pas s'améliorer.

-"t'es dégoûtante, va prendre une douche. Je t'ai emmené des vêtements et de la bouffe, tiens."

Elle attrapa les deux sacs au vol en manquant de tomber à la renverse. Dés qu'elle eut terminé son investigation de leur contenu, [t/p] se tourna vers moi et me lanca un regard suspicieux.

-"comment as-tu réussi à avoir mes vêtements?"

-"C'est le vieux qui me les a donnés. Surtout ne me remercie pas. Tch..."

-"Ah ouai, j'avais carrément oublié, merci Levi."

-"Bon, tu pars prendre cette douche ou tu vas rester comme ça toute la journée?"

-"Non mais tu imagines si les enfants se réveillaient et que j'étais absente? Je ne peux pas! Je vais attendre un peu..."

-"Ce n'est pas vraiment une question."

Je la soulevai d'une main et la jetai presque dans la salle de bain duplexée à la chambre avant de partir m'asseoir sur le bord du lit de Furlan.

-"Eh! Tu te prends pour qui? Non mais Oh! Tu ne connais pas les bonnes manières? On ne se comporte pas ainsi avec une jeune demoiselle je te signale!"

-"Arrêtes de gueuler ou je viens te faire prendre cette douche de force."

-"Tu n'oserais pas!"

-"et toi tu ne me connais pas, alors maintenant tu la fermes et tu prends cette puta*n de douche. Je déteste la crasse."

-"Mais la bouffe va refroidir..."

-"T'avais qu'à te laver avant."

Après qu'elle ait marmoné une ou deux insultes, j'entendis l'eau couler. J'attrapai le premier sac et après m'être essuyé les mains avec les lingettes que j'avais toujours sur moi, je me mis à manger silencieusement mon repas.

Une heure plus tard, [t/p] se décida enfin à sortir vêtue d'un sweat [c/f] et d'un pantalon de sport [a/c]. Ses cheveux étaient coiffés en un chignon fait à la va-vite et plusieurs méches rebelles retombaient sur son visage encore rougi par la chaleur.

-"à quand remonte la dernière fois que t'as réellement dormi?"demandai-je en remarquant ses yeux cernés.

-"Mmmhh... Avant l'incident j'imagine..."

-"Tch... Ça fait trois jours idiote."

-"Et alors? Une heure de sommeil est bien suffisante. J'ai l'impression que toi même t'es pas un grand dormeur..."

-"C'est pas la même chose..."

-"Et pourquoi?"

Avant que je ne puisse répondre, une infirmière entra changer les perfusions des enfants avant de saluer chaleureusement [t/p] et de sortir.

-"Comment ça se fait que tu les connaisse si bien?"

-"Qui ça?"demanda t-elle innocemment.

-"bah les employés de l'hôpital. Même les soldats semblent te connaître."

-"Chaque personne a ses petits secrets. J'ai aussi vu que tu en connaissais quelques uns..."

-"Chaque personne a ses petits secrets."

Le coin de ses lèvres se releva en un rictus moqueur que je perçus comme un signe d'affection de sa part. Je l'avais rarement vu sourire, et ce seulement en présence des enfants ou quand elle avait ses écouteurs dans les oreilles en lisant un manga ou un roman.

Alors qu'elle s'installaient sur le petit fauteuil en cuir marqué par le temps en face de moi, mon télephone sonna pour la cinquième fois en une heure. J'ignorais l'appel d'Hanji, sachant en avance qu'elle voulait me parler de l'appartement. Non seulement ce n'était pas le temps pour me préoccuper de mon petit confort personnel, mais en plus, j'avais peur qu'elle perçoive de la détresse dans ma voix. Ils n'étaient au courant de rien et je ne voulais pas les inquiéter innutilement.

Nullement intéressé par l'appel que j'ai reçu, [t/p] fixait la porte et semblait presque déconnecté de ce monde. Quelques secondes plus tard, trois coups résonnèrent avant que Sentaro ne fasse son entrée.

-"Salut les gosses."il se retourna vers les enfants, "Il y'a du nouveau?"

-"Non... Comment ça se fait que votre équipe médicale qui prétend être la meilleure de pays n'est pas foutue de les soigner convenablement? Je n'ai pas envie de perdre à nouveau quelqu'un à cause de l'incompétence de cette foutue armée!"répliqua t-elle.

-"Ce n'est pas leur faute [t/p]... Ils sont tous sur les nerfs après l'attaque, sans compter que leurs blessures ne sont pas à prendre à la légére. Et puis je-"

-"ouais c'est ça, ils sont sur les nerfs... Et les familles des victimes, elles ne stressent pas à ton avis? Même vos psychologues ne sont pas foutu de les rassurer et d'aider les traumatisés!"

-"tu as peut-être raison, mais n'oublies pas que le docteur Jeager fait partie des notres et que c'est grâce à lui que tu es toujours là."

-"ce n'est pas parce qu'il m'a sauvé de la depression que je dois la vie à cette armée de merde. Je lui suis redevable mais..."elle s'interrompit, se rendant enfin compte de ce qu'elle avait dit, "je..."

Précipitamment, elle quitta la chambre d'hôpital presque en courant, laissant le vieux en plan.

~Caporal Neko

 I can see your face {levixreader}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant