Chapitre~21~

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Pdv zéro
Comme le lui avait promis le papier, les journées qui suivirent au lycée furent beaucoup moins reposantes que leurs précédantes.

Entre les insultes, les mots glissés dans son casier et les coups donnés par inadvertance dans le couloir ou à l'entrée d'une classe, la jeune fille qui refusait de se laisser faire avait failli se rendre dans la salle des délégués une bonne dizaine de fois.

Pourtant, elle s'en sortait assez bien. [t/p] avait vécu l'harcèlement quand elle était plus jeune, et pendant plusieurs années. Ce qu'elle endurait maintenant n'était rien comparé à ce qui lui était arrivé.

Alors qu'elle n'avait personne avant, Hanji projetait assez d'énergie et d'ondes positives pour égayer ses journées et aussi surprenant que cela puisse paraître, Levi l'accompagnait chaque soir jusqu'à chez elle, et une petite complicité avait naquit entre eux.

Il passait principalement au restaurant pour voir ses amis, et [t/p] se rappellera longtemps de ses retrouvailles avec Auruo et Erd. C'était une scène des plus touchantes auxquelles elle avait assisté.

Puis un jour, alors qu'elle croyait que tout allait bien, que cela allait passer, qu'ils comprendront qu'elle leur résistera toujours, ils avaient, sans s'en rendre compte, touché là où cela faisait terriblement mal.

[t/p] allait rentrer seule ce jour-là. Levi en avait encore pour une ou deux heures dans la salle des délégués. Alors qu'elle s'approchait de son casier, elle vit que sa porte n'était pas complètement fermée. Pourtant, elle se rappelait bien de l'avoir vérouillée le matin-même.

Plus elle parcourait la distance entre eux, plus elle voyait clairement que la porte était cabossée. Il y eut un déclic en elle et à présent, [t/p] courrait, comme si elle pouvait remonter le temps ainsi.

Mais le mal était fait. Son casier était ravagé, ses manuels scolaires déchiquetés, le petit miroir qu'elle avait accroché à la porte brisé, se mélangeant au débris qui s'amassaient en montagne.

Cependant, rien de tout cela n'importait. Ce qui avait figé la [c/c] sur place et l'avait laissé horrifiée était les bouts de bois éparpillés ça et là. Entre deux couvertures de livres, elle vit une des roulettes de son skate. L'objet qu'elle aimait plus que tout, plus que son téléphone même.

-"le trajet jusqu'à chez toi risque d'être long aujourd'hui !"la nargua la voix moqueuse de Dave.

La rage déformait les traits de la [c/c]. Elle serra la main tellement fort autour d'un morceau de bois qu'elle le cassa, laissant quelques échardes s'enfonçer dans sa peau déjà lacérée.

-"CONNARD ! TU VAS LE REGRETTER !"

-"Ah bon ? Tu as des preuves que je suis le responsable ?"

-"tu n'as pas compris à qui tu avais à faire le premier jour ?"clama t-elle en s'avançant vers lui, prête lui refaire le portrait.

-"ah la la, toute cette colère pour quelques cahiers et un vulgaire boût de bois !"s'exclama t-il dans un minable essai de se donner de l'assurance, même si à chaque pas qu'elle faisait, il reculait de deux.

Il avait dit la phrase de trop. [t/p] croyait qu'elle était au summum de la colère, mais elle se trompait grandement. Ce n'était que maintenant que la rage aveuglait sa vision, presque aussi forte que celle qu'elle a ressenti en sachant que l'assassin de ses parents n'était pas mort, mais bel et bien vivant, protégé par ceux à qu'ils l'avaient confiée.

Cette fois, la petite voix qui la retenait s'évapora pour laisser place aux battements sourds de son cœur qui raisonnaient contre ses tempes. Dave était à présent bloqué entre elle et un mur, mais un groupe d'élèves lui étaient venus en renfort.

 I can see your face {levixreader}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant