Chapitre ~11~

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Pdv reader
Alors que j'avance avec Levi en direction du centre commercial, un nuage de fumée noire enveloppe l'espace à chaque nouveau mètre franchi. Tandis que nous sommes encore à une bonne distance de notre destination, je peux déjà sentir l'odeur du sang et de la mort planer dans l'air. Une odeur qui m'est familière.

Levi se retourne vers moi un instant, comme pour s'assurer que je suis toujours entrain de le suivre, puis je brise enfin le silence très pesant qui s'était installé.

-"bord*l!"Jurai-je, "il y'a beaucoup trop de bouchons, aucun moyen d'y arriver vite avec nos skates!"

Il acquisea en lançant un de ses fameux "tch", puis réfléchit un peu.

-"j'ai une idée. Suis-moi."

-"on va où?"demandai-je en voyant qu'on avait changé de trajectoire.

-"chez moi. C'est à quelques pas d'ici. On prendera ma moto, au moins comme ça, on ira plus vite."

Je stressais comme une folle. Dans mon esprit, je me posai mille et une questions et je m'imaginai une dizaine de scénarios plus morbides les uns que les autres. Je ne supporterai pas de perdre les enfants.

Arrivés dans le quartier où habitait Levi, je fus surprise par l'atmosphère hostile qui emplissait le lieu. Les maisons étaient en un état déplorable et les quelques personnes qui longeaient les rues n'inspirait pas du tout confiance.

Levi s'arrêta soudain devant une maison un peu plus entretenue que les autres, et sortît un trousseau de clés de sa poche avant d'ouvrir une porte et de jetter -sans la moindre délicatesse- sa planche à roulette sur le sol de ce qui me semblait être le salon. Il monta sur sa moto et mit le contact, puis me lanca un regard impénétrable.

-"fais vite ou je pars sans toi."

-"connard."

Je me débarassais aussi de mon skate et attrapai les clés qu'il me lancait pour ensuite fermer la porte et monter derrière lui. Il ne prit même pas la peine de me tendre un casque et n'en mit pas un non plus, puis démarra dun coup sec. Je dus m'accrocher à sa veste en cuir pour éviter de tomber.

J'avais une envie folle de pleurer tellement j'étais terrifiée et la peur me serrait le cœur, mais je ne pouvais pas me laisser aller devant quelqu'un d'autre que Sentaro. J'avais une très grande fierté et montrer mes faiblesses aux autres était la chose que je détéstais le plus.

La moto s'arrêta et je compris qu'on était arrivé. Levi se gara maladroitement et on courût tout les deux jusqu'à atteindre l'amas d'êtres humains qui avait encercler les lieux du crime. La scène était effroyable, le sol était devenu une énorme marre de sang, l'air manquait et les cris fusaient de partout. Tout le monde était affolé et même en battant des coudes, je ne parvins pas à avancer d'un pouce.

Levi, qui était beaucoup plus fort que moi, m'avait déjà dépasser. Je l'appelai en vain et essayai de me faufiler du mieux que je le pouvais jusqu'à l'atteindre. M'accrochant à sa manche, on avançait à l'unisson et je me servais de lui comme d'un bouclier humain.

À chaque mètre, des cadavres gisaient au sol, baignant dans leurs sang et entourés de leur tripes. Les batîments environnants étaient détruits et je voyais d'ici la facade de l'école qui était presque effondrée. Des hommes et des femmes pleuraient tandis que d'autres cherchaient la dépouille d'un de leurs proches au milieu de tout ces corps. Les policiers présents essayaient de métriser la situation, mais dans ce cas, ça relevait du miracle.

Mon regard croisa celui d'une mère qui pleurait la mort de sa fille et je me sentis tétanisée sur le champ. Un homme s'approcha de Levi et se mit à lui demander s'il n'avait pas vu sa femme. Encore plus loin, un jeune garçon étallé de tout son long par terre se dégagea difficilement de sous sa moto et se leva, hébété, à la recherche d'un repers quelconque.

Un attroupement d'enfants se trouvait près du portail de l'école et après cinq bonnes minutes, on réussit enfin à les atteindre. Je les fixai un à un, espérant trouver la trâce de Furlan ou d'Isabel, mais quand je constatai qu'il n'était pas là, ma gorge se serra et les larmes me montèrent aux yeux.

Bord*l!

-"Où sont Isabel et Furlan?!"lanca Levi à l'instututrice complétement choquée tout en la secouant.

-"j-je..."commença t-elle, et un instant, j'espérais qu'elle ne termine pas sa phrase, "je ne sais pas... Quand on essy-yait de nous enfuir, j-je... J'ai perdu l-leur trace..."

-"ROH PUTA*N!"lanca t-il.

Levi la lâcha d'un coup et abattit un coup de poing rageur sur un mur à proximité. J'étais dévastée. Chercher les enfants dans toute cette foule -s'ils sont encore vivants- sera aussi dûr que de trouver une aiguille dans une botte de foin. En voyant que Levi ne réagissait plus et qu'il ne faisait que donner des coups de poings au mur, je dus prendre les commandes.

-"il faut les chercher. Pars à gauche, moi j'irais à droite. Tu as ton téléphone sur toi?"

Il hôcha la tête et on se sépara une fois nos numéros échangés. Je me confrontais à nouveau à cette nuée d'être humain et à force d'essayer de me frayer un chemin, je finis par tomber par terre. Je me relevais péniblement, ignorant la douleur. C'était le cadet de mes soucis maintenant.

J'hurlais de toutes mes forces les noms de mes deux protégés, mais le vacarne incessant étouffait ma voix qui se transformait en un murmure avant de disparaître.

Je fus de nouveau projeter au sol et cette fois-ci, j'eus beaucoup plus de mal à me relever. Les larmes me montaient au yeux et j'avais envie que ça s'arrête. J'avais l'impression d'être en enfer. Je forcai tout de même et en levant la tête, je vis un petit corps étendu sur le sol à quelques mètres de moi. Je me levai d'un coup et courût vers lui. Le corps semblait inanimé et sans vie, et je priais pour que ce ne soit ni Isabel, ni Furlan.

~caporal Neko

 I can see your face {levixreader}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant