《 À la Bonnie and Clyde 》

Chapitre quatre.

« Une intelligence rare »

7h53, Lycée Polyvalent, devant la salle de classe 112.

Leila était à l’écart des autres, elle n’aimait pas se mélanger, elle ne voulait pas se mélanger. Elle avait mathématiques, sa matière préférée. La veille elle avait longuement travaillé le premier chapitre du programme, les fonctions affines et linéaires n’avaient plus de secrets pour elle. Elle avait d’ailleurs travaillé la plupart de ses cours pendant les grandes vacances, le programme de seconde, elle le connaissait par cœur, que ce soit en maths ou en français, en langue ou dans n’importe quelle autre matière. Comme à son habitude elle se dirigea dans le fond avec vue sur la fenêtre.

L’heure passait lentement, dire qu’il lui en restait une autre après celle-là. Elle rêvassait tout en écoutant son professeur parler.

- Exercice 28p92, on le corrige dans dix minutes à peu près, exigea le professeur.

Elle ouvrit son livre à la bonne page et fit l’exercice en deux minutes à peine. Elle retourna à sa fenêtre.

« Deux ans et deux mois Leila, tu vas tenir, tu vas enfin vivre. » pensait-elle. Son professeur la tira de ses pensées, il regardait son cahier.

- C’est très bien Leila, pourtant tu as utilisé des méthodes que nous n’avons pas encore vues, souligna le jeune professeur.

- J’ai juste non ? C’est tout ce qui compte peu importe la méthode, répondit-elle.

- Où as-tu appris ça ? demanda-t-il.

- Chez moi.

Le professeur regarda Leila qui regardait toujours par la fenêtre.

- Tu saurais dresser un tableau de variation ?

- Oui.

- Et tu saurais me dire comment est la fonction racine carré ?

- Elle est définie sur l’intervalle 0 fermé et plus l’infini ouvert, toujours croissante.

- Très bien Leila, tu peux essayer de me faire l’exercice 69 p352 ?

- Ai-je vraiment le choix ?

- Pas vraiment.

Leila aimait bien ce professeur, il était jeune, pas trop collant, parlait avec respect et sa tête lui disait qu’elle allait bien s’entendre avec lui. Elle fit son exercice en silence, c’était sur un autre chapitre : les vecteurs. Cinq minutes plus tard elle avait fini, elle regarda par la fenêtre, elle donnait sur la cour, une classe faisait sport, elle reconnut Samir. Elle se mit à l’observer, il faisait l’idiot. Elle reporta son attention sur son professeur qui se dirigeait vers elle. De nouveau il regarda son cahier, un sourire sur son visage.

- Leila, tu connais le programme en entier ?

- Oui.

- Je ne comprends pas, nous sommes à la rentrée.

- Ce n’est jamais trop tôt.

- Et tu es douée qu’en maths ou bien les autres matières c’est pareil ?

- Pareil, pourquoi vous me posez toutes ces questions ?

- Je pense que ta place n’est pas dans cette classe ni dans ce lycée, tu dois pousser tes capacités au maximum, viser plus haut.