Chapitre dix-huit.

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« L’amour triomphe toujours… »

4 mars 2011, 17h36, villa de Paulo, Perpignan-Sud.

L’entraînement du jour venait de s’achever, Leila était parti avec Walid en rigolant, Samir broyait du noir dans le gymnase. Il se leva et monta dans sa chambre, il prit une douche rapide et se vêtit d’un simple jean, un pull et une paire de basket. Il quitta la villa sans avoir prévenu personne puisqu’ils ne s’en souciaient pas. Il roula jusqu’au centre ville, il s’arrêta devant une librairie. Samir dans une librairie ? Très étrange. Il y ressortit avec un livre à la couverture jaune : Agatha Christie, « Le meurtre de l’Orient Express ». Ça ne vous rappelle donc rien ? Ce fut le premier livre qu’il vu à la main de Leila, lors de leur première rencontre. Il reprit la route et s’arrêta une seconde fois devant un grand magasin, « Les galeries Lafayette ». Il y entra et en ressortit une trentaine de minutes plus tard avec une poche rouge dans la main. Enfin, avant de rentrer à la villa, il passa par un fleuriste où il y acheta un énorme bouquet de roses jaunes, symbolisant le pardon.

19h42, devant la villa de Paulo, Perpignan-Sud.

Samir se gara, coupa le contact et resta là, assis, à contempler le mur d’un regard vide. Il espérait qu’elle lui pardonnerait, que tout redeviendrait comme avant. Il souffla un bon coup pour se donner du courage et sortit de la voiture, paquets en main. Il entra discrètement et monta à l’étage, il entendait des bribes de la conversation entre Leila et Walid, qui discutaient dans la salle de repos. Il entra dans la chambre de Leila et déposa les deux paquets emballés ainsi que le bouquet de fleurs sur son lit. Il quitta la pièce et se dirigea vers la sienne où il retira sa veste, ses chaussures et son pull puis se coucha sur son lit, les bras croisés sous sa tête, regardant le plafond. Une vingtaine de minutes passèrent, Samir n’avait pas bougé d’un poil, d’un coup la porte de sa chambre s’ouvrit violemment, laissant passer une Leila très énervée. Elle se posta face à Samir et lui lança le paquet contenant le livre à la figure, puis l’autre y passa et pour finir elle lui jeta le bouquet dessus. Elle ressortit aussi vite qu’elle était entrée en claquant la porte. S’il pensait qu’il allait l’acheter il se trompait et lourdement.

Les jours passaient, Samir avait vraiment décidé de se racheter auprès de Leila, il n’abandonnerait pas, il était plein d’attention envers elle. Chaque jour elle trouvait un bouquet de fleurs et deux ou trois paquets cadeau sur son lit et chaque jour elle lui « rendait » ses cadeaux. Ou plutôt elle rentrait dans sa chambre en furie et lui lançait à la figure ce qu’il lui avait acheté.
Malgré les apparences les deux souffraient. Samir parce que Leila l’ignorait complètement et le rejetait et Leila allait bientôt craquer. Il voulait absolument avoir une discussion avec elle.

Un soir, Leila et Walid parlait de tout et de rien. Ces deux-là s’étaient énormément rapprochés en l’espace d’un mois, ils entretenaient une relation très forte. La conversation dériva sur la relation qu’elle entretenait avec Samir.

- Tu ne comptes pas lui pardonner ? demanda Walid.

- Pas pour le moment, répondit-elle.

- Tu fais la conne là, le gars il se plie en quatre pour toi, chaque jour il va en ville pour t’acheter des cadeaux et des fleurs et tu lui jette à le figure !

- Il le mérite !

- Je n’ai pas dit le contraire mais essaye de comprendre pourquoi il a dit et fait ça. Puis ça te met mal toi aussi, t’es pas bien du tout et t’es sur le point de craquer ! Mets ta fierté de côté, ça fait plus d’un mois que vous ne vous parlez pas !

《 À la Bonnie and Clyde 》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant