《 À la Bonnie and Clyde 》

Chapitre seize.

«Seule … »

25 janvier 2011, 5h00, villa de Paulo, Perpignan-Sud.

Dans la chambre de Samir, Leila dormait profondément tandis que le réveil sonna. Samir attrapa le téléphone, mis fin à la sonnerie et regarda Leila. Il enfila son pantalon puis secoua doucement Leila afin de la réveiller. Elle enfouit sa tête sous l’oreiller en gémissant.

- Il est 5h00, je vais sous la douche, fais pareil de ton côté, on se retrouve dans trente minutes dans la cuisine.

Samir s’en alla, dès que la porte de la salle de bain fut fermée elle se leva précipitamment en ignorant la douleur que lui procuraient ses mouvements, et se rua sur l’armoire à la recherche de nouveaux draps. Lorsqu’elle tomba dessus elle changea rapidement ceux qui étaient tâchés et les jeta dans la machine à laver, qu’elle mit en route. Elle se pressa alors dans sa chambre et prit une douche. Elle se mit alors à réfléchir à la nuit passée. Pourquoi avait-elle fait ça ? C’était contre ses principes. Elle avait eut peur mais ça s’était bien passé, Samir avait été très doux mais malgré tout elle avait vraiment mal et ne marchait plus que comme un canard. Elle se sentait mal, elle avait besoin de conseils, les conseils d’une mère. Malheureusement elle n’était pas là. Il fallait absolument qu’elle ailla à la pharmacie pour acheter quelque chose. Est-ce qu’elle regrettait ? Non. Si c’était à refaire elle n’aurait rien changé. Toutefois elle se demandait comment Samir ressentait ce qu’il s’était passé hier, elle espérait qu’aucune gêne ne s’installerait entre eux. Elle sortit de la salle de bain avec difficulté, elle n’avait jamais imaginé que ça ferait autant mal. Elle enfila un ensemble de sport Adidas comprenant un bas de survêtement, un haut et une veste à capuche. Elle mit des baskets et descendit dans la cuisine, il y avait déjà Walid qui déjeunait et Samir qui le fusillait du regard.

- Salam aleykoum, salua Leila.

- Wa aleykoum salam, répondit Walid, je te sers quoi ?

- Je vais le faire merci.

Elle attrapa une tasse à café et y versa du lait qu’elle fit chauffer au micro-onde, puis elle y ajouta deux cuillères à café de poudre chocolaté. Elle s’efforçait de marcher le plus normalement possible pour que les deux autres ne remarquent rien. Elle resta debout, pour minimiser la douleur, et but son chocolat chaud seul, elle n’avait pas très faim. Une fois qu’ils eurent tous terminés de manger, Walid se leva.

- Maintenant que vous avez mangé, il est temps d’aller courir, déclara Walid.

Courir ? Elle n’arrivait pas à marcher correctement, comment courir ? La panique s’empara d’elle, elle chercha le regard rassurant de Samir mais il fuyait son regard. Qu’est-ce qu’il avait ? Et puis comment allait-elle dire à Walid qu’elle ne pouvait pas courir ? « En fait je viens de perdre ma virginité hier soir et j’ai super mal, je ne peux pas courir. » Elle chassa immédiatement ces pensées de sa tête. Soudain elle eut une idée géniale.

- Euh Walid, je ne peux pas courir aujourd’hui, je peux pas trop m’entraîner, dit-elle.

- Pourquoi ? demanda celui-ci.

- Euh en fait j’ai mes trucs et j’ai hyper mal.

Un silence gêné s’installa, Samir regardait sa tasse de café vide et Walid regardait Leila.

- Hum ok, tu commenceras demain, déclara Walid.
- Je ne pense pas que demain j’aille mieux.
- Alors après-demain.
- Merci, dit Leila.
- Pas de soucis.
- Je vais à la pharmacie, à tout à l’heure.
- Fais attention à toi, tu connais la ville ? demanda-t-il.