《 À la Bonnie and Clyde 》

Chapitre vingt et un.

« Dispute et quatre vérités… »

Leila caressait le visage de Walid, sa tête sur ses cuisses.

- S’il te plaît Walid, me laisse pas.

Walid ouvrit les yeux et  rigola.

- Je suis pas mort Leila, j’ai juste un peu mal à la cuisse, dit Walid.

- Tu m’as fait peur, dit-elle entre deux sanglots, espèce de con !

- Pourquoi tu n’as pas tiré, demanda Samir, énervé.

Elle ne lui répondit pas et se contenta d’essuyer ses larmes, Samir n’insista pas, Leila si elle ne veut pas dire quelque chose il ne faut pas la forcer, elle risque de se braquer, il faut la laisser tout avouer elle-même. Il attendrait. Il conduisit jusqu’à l’hôpital où l’on prit en charge Walid, la balle s’était logée dans sa cuisse gauche, heureusement pour lui, elle n’avait fait aucun dégâts, enfin presque.

17 mars 2011, 01h16, hôtel Burgundy, Paris, 1er arrondissement.

Walid dormait, exténué après cette soirée, Samir dormait également mais Leila pensait, la tête sur le torse de Samir. Comment lui dire qu’elle avait reconnu cet homme masqué ? Comment lui dire qu’il hantait ses pensées, qu’il était à l’origine de tous ses cauchemars, que son regard perçant lui glaçait le sang ? Un frisson lui parcourut l’échine à la simple pensée de cet homme. Elle déplaça le bras de Samir qui encerclait sa taille et sortit lentement du lit de manière à ne pas le réveiller. Elle alla dans le salon puis sortit sur la terrasse. Elle s’assit sur un fauteuil, face à la Tour Eiffel et continua de réfléchir, encore et encore, elle ouvrit son journal et écrivit, jusqu’à s’endormir, là où elle était.

Samir se retourna dans son sommeil, il ouvrit les yeux et chercha de la main Leila. Ne sentant que du vide il regarda à gauche, rien. Il sortit du lit, se demandant où elle pouvait bien être, il regarda dans la salle de bain, puis dans le bureau et dans le salon, enfin il l’aperçut dehors, sur la terrasse. Il la rejoignit, voyant qu’elle dormait il lui déposa un baiser sur le front et la porta délicatement, elle était gelée. Il la serra doucement, comme s’il avait peur de la casser et entra dans la suite. Il la déposa sur le lit et la couvrit, de nouveau il se rendit sur la terrasse, où il trouva le journal de Leila. Il savait bien qu’elle avait écrit ce qu’il s’était passé le soir, ce qu’elle ressentait. Il violait son intimité s’il lisait, elle n’aurait pas voulu. Il soupira et prit le journal et le stylo et le posa sur la table de chevet. Il se glissa dans le lit et la serra contre lui en caressant son bras froid.

[…]

- Reviens-là ! ordonnait-il.

- Laisse-moi, s’il te plaît, laisse-moi, je n’ai rien fait ! suppliait-elle.

Il l’attrapa par les cheveux et la tira jusqu’à lui, il la mit à terre et écrasa sa tête de son pied. Elle hurlait, lui regardait la scène en souriant, quel bonheur de la voir souffrir. Il augmenta la pression de son pied, profitant des hurlements de la jeune fille. D’un coup, il retira son pied et il lui asséna des coups avec, sur le ventre, sur le dos, la tête, tout y passait. Elle sanglotait, à bout de force. Elle le haïssait de tout son être, elle voulait qu’il crève, qu’il souffre comme elle souffrait à cause de lui.

Il releva sa tête par les cheveux, il sourit sadiquement et frappa sa tête contre le mur le plus proche à plusieurs reprises. Son nez saignait abondamment, son arcade était ouverte, elle avait mal à la tête, le tournis l’avait prise, elle allait vomir. D’un coup une grande quantité de sang se déversa de sa bouche pour atterrir sur le sol, sous le regard dégoûté de l’homme qui la tapait. Il la jeta au sol et s’en alla, comme si de rien n’était.

[…]